dimanche 21 mars 2021

Jack Glass : L'Histoire d'un meurtrier d'Adam Roberts

"Quelqu'un va venir pour te tuer !"
 
Jack Glass : L'Histoire d'un meurtrier d'Adam Roberts vient de paraître en poche chez Folio SF. Ce roman (enfin fix-up en trois parties) de space-opera à énigmes a été édité en grand format chez Eclipse en 2014 et a reçu le prix de la British Science Fiction Association en 2012 et le prix John W. Campbell Memorial 2013. Vous noterez la superbe couverture d'Alain Brion.
 
Je le découvre après (et grâce) ma lecture de La Chose en soi publié chez Denoël Lunes d'encre !

Ce titre me permet de faire entrer Roberts dans la famille de mes auteurs doudous. Certes son écriture n'est pas parfaite, mais quel plaisir de lecture, et parfois quels éclairs de génie !!

Dans un futur lointain, notre système solaire est désormais habité et la Terre est le lieu de villégiature des plus riches. Six clans se partagent l’univers connu et maintiennent le reste de la population dans la plus extrême pauvreté.
Trois énigmes criminelles composent ce roman : l’une est un récit carcéral, l’autre une enquête policière, la dernière un mystère en huis clos. Dans chacune, le coupable est identique : le tristement célèbre Jack Glass.
Vous essaierez certainement de résoudre ces enquêtes, car vous en connaissez le meurtrier. Évident ? Pas forcément, car Jack Glass est un esprit brillant… qui risque de vous surprendre.

Petit coup de cœur pour
cette couverture chez Eclipse
reprise de la couv VO !
Je diviserais ma lecture en deux parties, alors qu'Adam Roberts lui a découpé son livre en trois.
 
UNE PREMIÈRE NOVELLA DE GÉNIE
 
On commence par le prologue, suivi d'une novella intitulée Dans la boîte que j'ai adorée ! Au début, on ne sait pas grand chose sur Jack, ni sur son univers. On se retrouve tout de suite en huis-clos sur un astéroïde prison, avec sept personnages. Ce sont les bagnards du futur : une société privée les balance dans un astéroïde, avec un peu de matériel, puis le clôt hermétiquement avant de laisser ces sept hommes livrés à eux-mêmes pendant 11 ans. 

La durée de leur peine doit leur permettre d'aménager l'astéroïde qui sera ensuite vendu comme une maison de luxe. A condition qu'ils survivent assez longtemps pour faire le boulot, car entre les conditions spatiales et les détenus qui ne sont pas des enfants de chœur, c'est assez mal parti !

Rapidement va se mettre en place une hiérarchie en bas de laquelle un cul de jatte nommé Jac va se situer avec un autre détenu, ancien Dieu de sa bulle (les humains ont essaimé dans le système solaire, sur les planètes mais aussi dans des bulles flottant dans l'espace, souvent pauvres). Jac a deux obsessions : survivre et une fenêtre. Oui, une fenêtre.

La chute de ce texte est phénoménale, et l'auteur nous tient en haleine tout du long. Rien que pour ces 150 pages, ça vaut le coup de lire ce bouquin ! (Par contre, ayez le cœur bien accroché).

CONTEXTE, ÉNIGMES ET SENSE OF WONDER

Ensuite viennent deux textes plus longs, qui se suivent de près chronologiquement. Y apparaissent d'autres personnages dans le même univers que le premier texte, mais du côté riche et modifié génétiquement de la balance. On y rencontre la jeune, intelligente et de prime abord antipathique Diana Argent, une adolescente aisée et passionnée de résolution d'énigmes qui devra grandir d'un coup, ainsi que son précepteur Iago.

"Tuer est un acte propre et net, torturer est une chose... brouillonne."

Deux énigmes sympathiques intitulées Les Meurtres supraluminiques et L'Arme impossible permettent de poser le contexte créé par l'auteur : un système solaire devenu un Empire où la famille Oulanov, servie par quelques familles puissantes, contrôle aussi bien la politique que le commerce. C'est clairement une charge anticapitaliste que nous propose Roberts, dénonçant l'importance accordée aux possessions plutôt qu'aux personnes.

Il offre aussi une réponse intéressante au Paradoxe de Fermi, développe des personnages plein de faux semblants et multiplie les clins d’œil à Agatha Christie ou Conan Doyle, et il y en a même un à... Cobra si je ne m'abuse !

J'ai regretté quelques longueurs après le premier texte, mais je dois avouer que le plaisir de lire ces péripéties de l'espace a surpassé les défauts de l'écriture. Entre la surprise du début, l'inclusivité et l'ingéniosité (toute classique cependant, au niveau de la résolution des énigmes, mais c'est voulu) de la suite et le Sense of wonder de la fin, j'ai passé un excellent moment avec Jack Glass. C'est chez Folio SF et c'est dispo, à feuilleter ici !

Dans le cadre de mon podcast Une nouvelle histoire commence, écoutez le prologue. Merci à l'auteur et à l'éditeur pour leur accord ! 

D'autres avis : Le Bélial, Le Chien critique, Blackwolf

Jack Glass : L'Histoire d'un meurtrier
d'Adam Roberts
Folio SF - Janvier 2021
592 pages
Traduit par Christophe Cuq
Couverture d'Alain Brion
Papier : 9,70€ / Numérique : 9,49€
Titre original : Jack Glass - 2012

12 commentaires:

  1. Tu m'as convaincu, je le lirai...

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  2. Ah bah voilà qui règle la question pour "La Chose en soi", je vais d'abord m'essayer à l'auteur sur celui-ci. "Fix-up" et "énigmes", deux mots magiques. ^^

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  3. Intéressant, je me souviens de la sortie chez Eclipse avec cette très belle couverture mais comme d'habitude avec cet éditeur zéro communication donc forcément je l'ai laissé passer sans en savoir vraiment plus...
    Tant mieux s'il revient chez FolioSF, ça va peut-être me pousser à ne pas le rater cette fois. ;)

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    1. En même temps Eclipse était un nom prédestiné pour rester dans l'ombre ! :-)

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    2. J'ai aucun souvenir de cette sortie chez Eclipse. Je ne me souviens que de romans merdiques de zombies 😬
      Oui Folio va le booster un peu j'espère !

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  4. Il me fait bien envie celui-ci !

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  5. Hyper tentant, je me note ça de côté! Et le prologue donne en effet trop envie!

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