Les parents de Rana travaillent à un projet top secret: modifier le
cerveau d'un dauphin à l'aide de nanorobots, afin de le faire parler.
Rana devient très vite l'amie de Typhon, le jeune dauphin cobaye.
Mon avis :
Ayant déjà lu les deux autres romans de Jeanne-A Debats dans cette collection SF de grande qualité pour enfants, à savoir Mini Syros Soon, je n'ai évidemment pas pu résister quand j'ai repéré Rana et le dauphin sur le bureau de ma collègue. Oui je lui ai piqué.
Ce court récit commence neuf ans plus tôt, par la naissance de Rana un 1er avril, alors que simultanément une baleine s'échoue sur une plage bretonne. Les habitants n'arriveront pas à la remettre à la mer et conserveront son squelette dans un hangar. Hangar dont les parents de Rana, cétologues, ont la clé, clé que leur fille, amoureuse elle aussi des cétacés, volera régulièrement.
Travaillant dans un institut, les parents de Rana vont pratiquer une expérience sur un jeune dauphin : ils vont lui injecter des nanorobots dans le but de le faire parler, et éventuellement de guérir le cancer. Les trucs habituels quoi. Rana, devenue amie avec le dauphin, va assister et participer à ses progrès. Mais les ennuis arriveront quand le dauphin deviendra trop intelligent au goût des humains.
Vécue à travers les yeux innocents d'une enfant, cette histoire nous parle d'un thème classique en SF : la manipulation du vivant et ses conséquences. (Ce sujet est déjà moins courant dans les ouvrages pour la jeunesse.) Nous assistons à une expérimentation animale qui dévie de son but initial et devient, pensent les adultes, incontrôlable. Cela m'a fait penser à Un animal doué de raison de Robert Merle.
Le propos n'est pas manichéen. Même si nous avons la gentille petite fille, avec ses parents et en face le méchant directeur (Rana dit qu'il ressemble à un requin). Seulement les parents, très aimants, n'en restent pas moins des scientifiques, et vont pratiquer une expérience qu'on ne peut cautionner. Ils ne sont ni complètement mauvais, car ils ont de bonnes intentions, ni complètement gentils, puisqu'ils pratiquent tout de même une expérience sur un animal qui ne peut se défendre, qui plus est avec l'aide de leur enfant de 9 ans... Cette nuance est quelque chose que j'apprécie beaucoup dans le travail de l'auteure.
C'est aussi le récit d'une amitié entre enfant et animal, et de comment l'animal peut aider l'enfant à se construire. Bon en plus c'est le rêve de presque toutes les petites filles de nager avec un dauphin, non ? (Certes, moi, c'était plutôt un vol avec Falcor que j'aurais voulu faire.)
La fin est aussi intéressante, car contrairement à un livre pour enfant plus basique, elle n'est pas bisounours. En même temps, Jeanne-A Debats n'a certainement pas le mot bisounours dans son vocabulaire, et c'est tant mieux pour ses lecteurs. Elle ne clôture pas complètement cette histoire comme on peut s'y attendre dans un roman jeunesse, mais laisse planer comme une sorte de malaise.
Le dessin de couverture de Stéphanie Hans est joli, bien qu'il ne corresponde pas à Rana, qui comme il est précisé dans le livre, porte les cheveux courts. Mais bon, il faut croire ça attire plus les filles les beaux cheveux longs. A moins que ce ne soit les garçons. Non mais plus sérieusement je crois que ça permet de plus facilement identifier que c'est une héroïne.
En conclusion, après avoir énormément aimé la lecture de L'Enfant satellite et L'Envol du dragon, j'ai passé encore une fois un très bon moment de lecture avec ce petit roman de Jeanne-A Debats, lisible à partir de 8-9 ans, et sans limite d'âge ensuite. Et surtout parfaitement appréciable par des amateurs de SF. La collection Mini Syros Soon est vraiment une petite merveille de SF de qualité, le tout pour 3 petits euros.
Retrouvez Métaphysique du vampire de la même auteure sur le blog.
Travaillant dans un institut, les parents de Rana vont pratiquer une expérience sur un jeune dauphin : ils vont lui injecter des nanorobots dans le but de le faire parler, et éventuellement de guérir le cancer. Les trucs habituels quoi. Rana, devenue amie avec le dauphin, va assister et participer à ses progrès. Mais les ennuis arriveront quand le dauphin deviendra trop intelligent au goût des humains.
Vécue à travers les yeux innocents d'une enfant, cette histoire nous parle d'un thème classique en SF : la manipulation du vivant et ses conséquences. (Ce sujet est déjà moins courant dans les ouvrages pour la jeunesse.) Nous assistons à une expérimentation animale qui dévie de son but initial et devient, pensent les adultes, incontrôlable. Cela m'a fait penser à Un animal doué de raison de Robert Merle.
Le propos n'est pas manichéen. Même si nous avons la gentille petite fille, avec ses parents et en face le méchant directeur (Rana dit qu'il ressemble à un requin). Seulement les parents, très aimants, n'en restent pas moins des scientifiques, et vont pratiquer une expérience qu'on ne peut cautionner. Ils ne sont ni complètement mauvais, car ils ont de bonnes intentions, ni complètement gentils, puisqu'ils pratiquent tout de même une expérience sur un animal qui ne peut se défendre, qui plus est avec l'aide de leur enfant de 9 ans... Cette nuance est quelque chose que j'apprécie beaucoup dans le travail de l'auteure.
"Aujourd'hui, nous allons faire quelque chose d'un peu douloureux à Typhon. Ce sera très rapide et tout à fait anodin, pas de panique. Ta mère et moi, nous nous demandions si tu voudrais rester avec nous pour nous aider à le tranquilliser pendant qu'on... (il a hésité) lui injecte le produit"
C'est aussi le récit d'une amitié entre enfant et animal, et de comment l'animal peut aider l'enfant à se construire. Bon en plus c'est le rêve de presque toutes les petites filles de nager avec un dauphin, non ? (Certes, moi, c'était plutôt un vol avec Falcor que j'aurais voulu faire.)
La fin est aussi intéressante, car contrairement à un livre pour enfant plus basique, elle n'est pas bisounours. En même temps, Jeanne-A Debats n'a certainement pas le mot bisounours dans son vocabulaire, et c'est tant mieux pour ses lecteurs. Elle ne clôture pas complètement cette histoire comme on peut s'y attendre dans un roman jeunesse, mais laisse planer comme une sorte de malaise.
Le dessin de couverture de Stéphanie Hans est joli, bien qu'il ne corresponde pas à Rana, qui comme il est précisé dans le livre, porte les cheveux courts. Mais bon, il faut croire ça attire plus les filles les beaux cheveux longs. A moins que ce ne soit les garçons. Non mais plus sérieusement je crois que ça permet de plus facilement identifier que c'est une héroïne.
En conclusion, après avoir énormément aimé la lecture de L'Enfant satellite et L'Envol du dragon, j'ai passé encore une fois un très bon moment de lecture avec ce petit roman de Jeanne-A Debats, lisible à partir de 8-9 ans, et sans limite d'âge ensuite. Et surtout parfaitement appréciable par des amateurs de SF. La collection Mini Syros Soon est vraiment une petite merveille de SF de qualité, le tout pour 3 petits euros.
Retrouvez Métaphysique du vampire de la même auteure sur le blog.
J'aime beaucoup cette collection Mini Syros, c'est toujours des textes de qualité :)
RépondreSupprimerJ'avais lu Rana et la dauphin (piqué à ma collègue aussi ^^), et comme tu le soulignes, c'est vraiment agréable dans un roman pour enfants de ne pas retrouver un aspect trop manichéen ou bisounours. Ça change, on en lit tellement !
Vivement que mon filleul ait l'âge de les lire, ça me fera un bon prétexte pour les lui offrir (et les tester avant *siffle*)
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