On ne sait pas vraiment quand ni comment tout a commencé… Toujours
est-il qu'un jour, par hasard, N. se baladait autour d'Ackerman's Field,
un endroit désert dans le Maine. Par hasard toujours, il finit par
tomber sur le monument mégalithique qui y trône. Et qui rassemble 7
pierres dressées. Mais à travers l'objectif de son appareil photo, N.
croit en compter 8... N. compte, recompte, et la panique commence à
s'emparer de lui. C'est pourtant bien ça : tantôt 7, tantôt 8. Un abîme
d'angoisse s'ouvre devant lui : sa santé mentale vacillerait-elle au
point que ses perceptions de la réalité ne soient plus justes ? Ou
peut-être en cet endroit précis le voile séparant la réalité rassurante
d'un univers parallèle, un cosmos terrible et inconnu, serait-il plus
mince, prêt à se déchirer ? N. n'est plus capable de vivre normalement.
En proie à la plus indicible des terreurs, il sent qu'il est responsable
du maintien de la réalité telle qu'on la connaît. Envahi de TOC
(troubles obsessionnels compulsifs), il décide d'aller consulter un
psychiatre. La contamination peut commencer…
Mon avis :
Il est vachement long ce résumé non ?
N. est un comic publié en 2012 chez Glénat, adaptation de la nouvelle éponyme, seul texte inédit du recueil de Stephen King Juste avant le crépuscule qui a reçu le Prix Bram Stoker en 2009. Guggenheim en est le scénariste tandis que Maleev l'illustre.
Un homme, N., va voir un psy, John, pour lui raconter qu'il ne sait plus s'il est fou ou non. Il a en effet des TOC depuis qu'il a visité le "Champ d'Ackerman", un lieu où l'on peut voir un monument mégalithique apparemment spécial. A partir de ce moment, les événements vont s'enchainer, et l'Histoire se répéter...
Je vous vois venir, vous pensez : encore une adaptation de Stephen King... Risqué ! J'avoue que celles-ci sont souvent ratées. Mais ici, ce n'est pas le cas, c'est même plutôt bien fichu.
A la frontière du fantastique, cette BD et donc la nouvelle qui l'a inspirée sont clairement un hommage à Lovecraft, et la référence à Cthulhu, rien que sur la couverture, est évidente. L'indicible vous guette !
C'est un récit angoissant qui joue avec les nerfs du lecteur. L'atmosphère est pesante et les événements semblent totalement inéluctables. J'ai beaucoup aimé le scénario de cette BD. Et pourquoi je dis ça ? Parce que je n'ai pas du tout apprécié l'illustration.
A ce stade, je considère même que ce n'est plus du dessin. Certes la couverture est vraiment belle. Mais alors les personnages redessinés sur des photos, avec des traits grossiers pour figurer les rides par exemple, c'est moche. On appelle ça le photoréalisme apparemment. D'ailleurs pour l'anecdote, c'est le comptable de l'illustrateur qui "joue" N. !
Pour résumer, N. est un one-shot (ça, ça fait plaisir) angoissant, qui réussit à stresser le lecteur et à l'emmener dans sa spirale infernale. On voit les événements venir, mais tout comme les personnages, on se laisse entraîner. Je lui reproche cependant le côté photographique de l'illustration, peu subtil, et loin de l'idée que je me fais du 9ème art.
Petite vidéo pour vous montrer le style du dessin.
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