vendredi 31 mai 2013

Justice est faite de Christian Roux

Le pitch :
Les prisons sont engorgées. Heureusement, la République est inventive. Elle a imaginé une nouvelle manière de rendre justice. Le coupable peut désormais choisir d'être sanctionné par sa victime plutôt que d'écoper d'une peine d'emprisonnement. Étienne, justicier officiel de la République, veille à ce que ces peines soient exécutées dans le respect des droits et des devoirs de chaque citoyen. Terne et inoffensif, il remplit sa tâche avec l'objectivité qu'impose la fonction. Jusqu'à ce qu'une femme, splendide encore, mais d'âge mûr, se plaigne d'avoir été volée de sa jeunesse.

Mon avis :
J'ai acheté Justice est faite de Christian Roux sur un coup de tête, juste en lisant le résumé. Publiée chez In8, c'est une courte nouvelle dystopique.

Dans cette société, il a été décidé que pour désengorger les prisons, les coupables auraient le choix entre, donc, purger leur peine, ou subir le châtiment décidé par leur victime. Étienne est un loser chargé de faire respecter les peines imposées par les victimes. Un boulot comme un autre pour lui, même si parfois il le trouve un peu dur. Mais quand une ancienne connaissance vient le voir pour demander justice, cela change sa vision des choses.

C'est un texte très court mais qui touche au but que nous propose Christian Roux. Il nous montre une autre justice, ou plutôt une façon de rendre la justice qui utilise la vengeance. La souffrance des victimes leur fait demander des peines extravagantes, et elles obtiennent souvent gain de cause devant les tribunaux.

L'auteur s'est inspiré d'une phrase de Barack Obama après la mort (l'exécution ?) de Ben Laden par les soldats américains : "Justice est faite". Il a alors décidé de nous montrer un monde où cet acte serait appliqué à tout un chacun, en nous posant la question : est-ce vraiment cela la justice ? 

Il nous parle aussi des relations parents-enfants : droits, devoir, ce ne sont pas que des mots, mais surtout des actes.

Pour résumer, Justice est faite est texte court et percutant, qui interroge notre idée de la justice et de la parentalité. Je lui reproche un rebondissement final téléphoné, mais cela se lit très bien.

Une nouvelle courte, percutante bien qu'un peu téléphonée.
Lecture n°33 dans le cadre
du challenge Je lis des nouvelles et des novellas

4 commentaires:

  1. Tentant, j'aime bien l'idée de base. Dommage par contre si le final n'est pas à la hauteur. =/
    Par contre, un point où je ne suis pas sûr d'avoir compris : les victimes peuvent demander n'importe quoi, ou cela est contrôlé et doit être environ équivalent ?

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    1. D'une part le coupable choisit entre prison et chatiment de la victime sans savoir ce que ce sera. Ensuite un tribunal décide si la demande de la victime est "légitime" et acceptable selon le préjudice puis le gars que nous suivons fait appliquer la sentence. Voilà !

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  2. Pas du tout d'accord sur la fin, très surprenante en effet, mais pas du tout "téléphonée", et qui conduit le propos de l'auteur jusqu'au bout du bout. Une fin qui vient en plus régler ses comptes avec le personnage principal, touchant mais bien planqué derrière sa conscience professionnelle... et qui le payera cher. Justice est faite est un texte magnifique, qui réussit en peu de mots à créer un univers, poser une problématique, prendre des positiosn et faire vivre des personnages. Jenny.

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  3. Salut Jenny !
    Heureusement nous ne sommes pas tous d'accord sur tous les textes.
    Il était évident que cela lui reviendrait dans la figure à un moment ou un autre, et un ancien amour qui débarque, on se doute bien de ce qui va être révélé même si effectivement le moyen détourné qu'elle a utilisé est étonnant (voire légèrement exagéré)
    C'est un bon texte en effet, que je ne qualifierais tout de même pas de magnifique : chacun ses goûts ;-)

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