L’Étrangère est un roman SF surprenant de Gardner Dozois. Écrit en 1978, traduit en 2000 en France et publié dans la collection Présence du Futur, il est aujourd'hui réédité par ActuSF, et je dois dire que c'est mérité. C'est un récit d'amour mélancolique qui repose sur l'incommunicabilité dans le couple Farber / Liraun.
Joseph Farber rencontra pour la première fois Liraun Jé Genawen — l'étrangère — pendant la cérémonie de l'alàntene,
la Pâque du solstice d'hiver, l'Ouverture-des-Portes-de-Dûn... quand
les morts hantent les vagues qui se brisent sur les rivages de la
planète Lisle. Pour avoir le droit d'aimer cette femme non humaine, il
accepta l'inacceptable : que la science indigène modifie son corps. Et
alors qu'il aurait du être comblé, à travers sa vie quotidienne avec
Liraun, Joseph compris que Lisle était une planète pleine de secrets, et
peut-être dangereuse.
J'ai beaucoup apprécié la lecture de L'Étrangère, titre auquel je préfère cependant l'original : Strangers. Car tout est dit dans ce simple mot.
Suite à l'arrivée des Enye sur Terre, les humains jusqu'alors occupés à se faire la guerre découvrent le voyage interstellaire. Joseph Farber est un artiste parti en mission sur la planète Lisle (de son nom réel Weinunach, mais les humains l'ont renommée, évidemment), où il vit dans l'enclave humaine, très mal à l'aise avec les Cian, leur façon d'être et même leur architecture. Pourtant il va rencontrer Liraun, une Cian et tomber amoureux d'elle. Par amour, il se fera modifier génétiquement afin de pouvoir l'épouser.
L’Étrangère est d'abord un roman à atmosphère. Le texte est mélancolique, lent. Dozois offre de nombreuses descriptions, ainsi qu'une mythologie propre au peuple Cian. Le lecteur découvre ainsi Weinunach par les yeux de Joseph Farber, ses paysages, son architecture et ses habitants, un peuple fier, avec de nombreuses coutumes que Farber fera l'erreur d'analyser avec sa culture et ses yeux humains.
Le titre original, Strangers donc, résume quasiment à lui seul ce livre : les humains étrangers sur le monde Cian, les Cians étrangers aux humains, les humains étrangers entre eux, les cultures étrangères l'une à l'autre, et bien sûr Liraun et Farber étrangers l'un pour l'autre. Car ce roman repose sur l'impossibilité pour nos deux amants de se connaître réellement, de communiquer, et finalement de se comprendre. Il y a très peu de dialogues entre les deux amoureux, ils vivent une histoire d'amour instinctive mais faussée par leurs cultures radicalement différentes, et s'ils ont des conversations, Joseph reste incapable de penser et réagir autrement qu'en Terrien.
On a l'impression que Farber subit de A à Z cette histoire, poussé à prendre des décisions pour des questions d'amour propre et assailli par ses propres interrogations qui finissent généralement par l'amener à se laisser porter par les événements. Et quand il se décide à réagir, mieux vaut ne pas parler des conséquences.
Pour résumer, L’Étrangère de Gardner Dozois, publié chez ActuSF, est un roman de SF à atmosphère. L'histoire est lente et mélancolique. L'auteur y décrit brillamment Lisle/Weinunach, ses paysages, ses mythes. Il y fait évoluer un couple d'étrangers l'un pour l'autre, l'un humain, l'autre cian, très amoureux et pourtant incapable de communiquer et de se comprendre. Peu à peu, le lecteur finit par appréhender le drame qui se noue, mais à peine plus rapidement que Farber... Le lecteur est un humain. Voici un roman beau et fort.
L'avis de : Gromovar, Nébal
Suite à l'arrivée des Enye sur Terre, les humains jusqu'alors occupés à se faire la guerre découvrent le voyage interstellaire. Joseph Farber est un artiste parti en mission sur la planète Lisle (de son nom réel Weinunach, mais les humains l'ont renommée, évidemment), où il vit dans l'enclave humaine, très mal à l'aise avec les Cian, leur façon d'être et même leur architecture. Pourtant il va rencontrer Liraun, une Cian et tomber amoureux d'elle. Par amour, il se fera modifier génétiquement afin de pouvoir l'épouser.
L’Étrangère est d'abord un roman à atmosphère. Le texte est mélancolique, lent. Dozois offre de nombreuses descriptions, ainsi qu'une mythologie propre au peuple Cian. Le lecteur découvre ainsi Weinunach par les yeux de Joseph Farber, ses paysages, son architecture et ses habitants, un peuple fier, avec de nombreuses coutumes que Farber fera l'erreur d'analyser avec sa culture et ses yeux humains.
Le titre original, Strangers donc, résume quasiment à lui seul ce livre : les humains étrangers sur le monde Cian, les Cians étrangers aux humains, les humains étrangers entre eux, les cultures étrangères l'une à l'autre, et bien sûr Liraun et Farber étrangers l'un pour l'autre. Car ce roman repose sur l'impossibilité pour nos deux amants de se connaître réellement, de communiquer, et finalement de se comprendre. Il y a très peu de dialogues entre les deux amoureux, ils vivent une histoire d'amour instinctive mais faussée par leurs cultures radicalement différentes, et s'ils ont des conversations, Joseph reste incapable de penser et réagir autrement qu'en Terrien.
"Ce que je ne parviens pas à comprendre, alors que tu me détruis, c'est que je t'aime toujours."
On a l'impression que Farber subit de A à Z cette histoire, poussé à prendre des décisions pour des questions d'amour propre et assailli par ses propres interrogations qui finissent généralement par l'amener à se laisser porter par les événements. Et quand il se décide à réagir, mieux vaut ne pas parler des conséquences.
Pour résumer, L’Étrangère de Gardner Dozois, publié chez ActuSF, est un roman de SF à atmosphère. L'histoire est lente et mélancolique. L'auteur y décrit brillamment Lisle/Weinunach, ses paysages, ses mythes. Il y fait évoluer un couple d'étrangers l'un pour l'autre, l'un humain, l'autre cian, très amoureux et pourtant incapable de communiquer et de se comprendre. Peu à peu, le lecteur finit par appréhender le drame qui se noue, mais à peine plus rapidement que Farber... Le lecteur est un humain. Voici un roman beau et fort.
L'avis de : Gromovar, Nébal
L’Étrangère
de Gardner Dozois
ActuSF - Juin 2016
300 pages
Traduit de l'américain par Jacques Guiod
Couverture de Jamy Van Zil
Papier : 18€ / Numérique : 9,99€
Titre original : Strangers - 1978
Ca m'intéresse comme thème, mais ce n'est pas trop axé romance ?
RépondreSupprimerOuhla pas du tout ! Je crois que Claude Ecken a qualifié ce livre d'ethnologie fiction (entre autres)
Supprimerethnologie fiction ♥_♥
SupprimerOh oui c'est tout à fait ça !
SupprimerIntriguant.
RépondreSupprimerConnaissant tes goûts ça pourrait beaucoup te plaire
SupprimerJe vais pouvoir lire ça bientôt ;-)
RépondreSupprimerJ'attends ton avis ;-)
SupprimerJe pense le lire bientôt aussi, l'éditrice m'a convaincu. ;)
RépondreSupprimerElle est très convaincante et pour le coup superbe découverte !
SupprimerSans ta critique et ton concours, je serai passé à côté de cette pépite !
RépondreSupprimerMa critique pour les intéressés : https://lechiencritique.blogspot.fr/2016/06/letrangere.html
Très contente que ça t'ait plu !
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