Je suis la reine est un recueil de l'auteure russe Anna Starobinets, paru chez Mirobole et repris en poche chez Folio SF. D'elle, j'ai déjà lu Le Vivant, une dystopie post-humaniste qui, même si la fin s'est révélée décevante, est un roman très bien écrit et construit. Ayant lu de bonnes critiques sur ce recueil qui appartient plutôt au genre horrifique / fantastique, je me suis plongée dans sa lecture.
Tous les enfants s’inventent des règles à respecter. Mais pour Sacha,
transgresser les Règles pourrait avoir de terribles conséquences.
Lorsque Dima monte dans le train, il est loin de se douter qu’il va
retrouver sa famille – une famille qu’il n'a jamais vue. Oublier une
soupe dans un réfrigérateur peut avoir des répercussions inattendues.
Que s’est-il vraiment passé ce chaud dimanche d’août pour que Maxime,
huit ans, change au point d’affirmer à sa mère : «Je suis la reine»? Il y
a quelque chose d’étrange chez Yacha, ce matin, mais quoi? Est-ce
vraiment son cœur qui s’est arrêté de battre ?
Je crois que la reine, ici, c'est Anna Starobinets : celle de l'horreur au quotidien, de la schizophrénie et de l'absurde !
Avec Les Règles, le recueil commence fort (c'est une des nouvelles que j'ai préférées) : Sacha, un enfant, entend une voix dans sa tête. Il doit suivre des règles très strictes ou les conséquences seront graves et irréversibles : sauter par-dessus des crevasses selon un rythme précis, placer des objets dans telle ou telle position... Autour de lui, il lui semble que les adultes aussi suivent des règles un peu absurdes. L'auteure aborde ici de façon inquiétante les TOC et la vision déformée des choses lorsque l'on est enfant, voire la maladie mentale. Court et percutant, cela rappelle toutes les petites règles bizarres qu'on peut parfois s'imposer enfant (ne marcher que sur les bandes blanches des passages piétons, parce qu'entre deux il y a des crocodiles par exemple !) ou même adulte.
Avec Les Règles, le recueil commence fort (c'est une des nouvelles que j'ai préférées) : Sacha, un enfant, entend une voix dans sa tête. Il doit suivre des règles très strictes ou les conséquences seront graves et irréversibles : sauter par-dessus des crevasses selon un rythme précis, placer des objets dans telle ou telle position... Autour de lui, il lui semble que les adultes aussi suivent des règles un peu absurdes. L'auteure aborde ici de façon inquiétante les TOC et la vision déformée des choses lorsque l'on est enfant, voire la maladie mentale. Court et percutant, cela rappelle toutes les petites règles bizarres qu'on peut parfois s'imposer enfant (ne marcher que sur les bandes blanches des passages piétons, parce qu'entre deux il y a des crocodiles par exemple !) ou même adulte.
La Famille est également un très bon texte. Kafkaïen. Un homme prend le train et perd son identité. Est-ce une arnaque ou une perte de mémoire ? Il ne connait pas sa vie, ni ses proches, il s'en rappelle une autre, mais il est piégé. Un beau récit, absurde, où l'on pourra coller des affiches pour recruter des colleurs d'affiches !
Anna Starobinets fait aussi dans l'horreur dans J'attends : vous aimez le moisi, les mauvaises odeurs, les créatures qui se développent dans votre frigo ? C'est sale, ça pue, vous lui faites un câlin ? Alors mettez cette casserole de soupe faite par votre maman au frigo, et attendez. Dans une veine assez similaire, la longue nouvelle titre du recueil, Je suis la reine nous plonge dans l'horreur au quotidien d'une mère de jumeaux divorcée qui voit son fils adolescent se transformer en un être répugnant qu'elle ne reconnait plus. Une situation inextricable bâtie sur de mauvaises décisions et un manque de communication qui aboutira à une horreur sans nom. Wahou + berk.
L'agent aborde la solitude par le biais d'un homme qui travaille pour une étrange agence : il doit réaliser des scénarios pour des clients, un peu comme un tueur à gages, mais en agissant sur de petits événements dans la vie de tous les jours. Glaçant.
Enfin, la dernière nouvelle s'intitule L'éternité selon Yacha. Cet homme ne respire plus et son cœur ne bat plus. Le médecin déclare son décès, sa femme s'approprie ses biens, et ses collègues le rejettent. Un texte qui conclue adéquatement le recueil par sa façon d'aborder l'éternité.
Pour résumer, Je suis la reine et autres histoires inquiétantes d'Anna Starobinets publié chez Mirobole et repris en poche chez Folio SF est un recueil horrifique. L'auteure maîtrise l'absurde et nous emporte dans une spirale d'horreur quotidienne et schizophrénique. Le manque d'amour, de communication, le rejet et la folie sont les thèmes centraux de ces nouvelles de qualité.
Anna Starobinets a aussi écrit un roman dystopique post-humaniste intitulé Le Vivant.
Anna Starobinets fait aussi dans l'horreur dans J'attends : vous aimez le moisi, les mauvaises odeurs, les créatures qui se développent dans votre frigo ? C'est sale, ça pue, vous lui faites un câlin ? Alors mettez cette casserole de soupe faite par votre maman au frigo, et attendez. Dans une veine assez similaire, la longue nouvelle titre du recueil, Je suis la reine nous plonge dans l'horreur au quotidien d'une mère de jumeaux divorcée qui voit son fils adolescent se transformer en un être répugnant qu'elle ne reconnait plus. Une situation inextricable bâtie sur de mauvaises décisions et un manque de communication qui aboutira à une horreur sans nom. Wahou + berk.
L'agent aborde la solitude par le biais d'un homme qui travaille pour une étrange agence : il doit réaliser des scénarios pour des clients, un peu comme un tueur à gages, mais en agissant sur de petits événements dans la vie de tous les jours. Glaçant.
Enfin, la dernière nouvelle s'intitule L'éternité selon Yacha. Cet homme ne respire plus et son cœur ne bat plus. Le médecin déclare son décès, sa femme s'approprie ses biens, et ses collègues le rejettent. Un texte qui conclue adéquatement le recueil par sa façon d'aborder l'éternité.
Pour résumer, Je suis la reine et autres histoires inquiétantes d'Anna Starobinets publié chez Mirobole et repris en poche chez Folio SF est un recueil horrifique. L'auteure maîtrise l'absurde et nous emporte dans une spirale d'horreur quotidienne et schizophrénique. Le manque d'amour, de communication, le rejet et la folie sont les thèmes centraux de ces nouvelles de qualité.
Anna Starobinets a aussi écrit un roman dystopique post-humaniste intitulé Le Vivant.
Lecture n°3 pour le challenge SFFF & Diversité Entre dans les items 1, 10, 18 et 19 Retenu : Un livre traduit (18) |
Lecture n°10 dans le cadre du CRAAA |
Je suis la reine (et autres histoires inquiétantes)
d'Anna Starobinets
Éditions Mirobole - 2013 (210 pages)
Éditions Folio SF - 2015 (195 pages)
Traduit du russe par Raphaëlle Pache
GF : 19€ / Poche : 6,50€ / Numérique : 11,99€
Titre original : Perehodnyj vozrast - 2005
Rah il me fait de plus en plus envie celui-ci ! Je crois que je l'achèterai quand ma Pal aura assez baissé !
RépondreSupprimerCourt et bon, pourquoi se priver ? Je note. ;)
RépondreSupprimerAnna Starobinets, jusqu'ici, c'est très bon :) C'est vraiment une auteure à suivre (Mirobole a fait du bon boulot)
RépondreSupprimerJe veux lire.
RépondreSupprimerTu démarres sur les chapeaux de roues sinon avec le challenge :p