La Mort est une femme comme les autres de Marie Pavlenko

La Mort est une femme comme les autres est un court roman de Marie Pavlenko édité chez Pygmalion. C'est un texte plein d'humour et de fraîcheur, qui adopte un ton léger pour parler d'un sujet qui ne l'est pas : la mort, qui est d'ailleurs le personnage principal.

La mort, lasse d'accomplir sa besogne, décide de ne plus intervenir. La vie des hommes ne connaît alors plus de fin. En proie à la mélancolie, Emm rencontre Suzie. Touchée par la gentillesse de la jeune femme, elle découvre la beauté qui se cache dans la nature humaine.

La Mort, nommée Emm, est en plein burn out. Allongée sur un canapé, elle est amorphe. Sa faux, fidèle compagne légèrement caractérielle, tente de la secouer, mais rien à faire, Emm a arrêté de donner la mort. Dans le monde entier, plus personne ne passe l'arme à gauche : les hôpitaux sont engorgés, et pour cause, même si personne ne meurt, les maladies et les accidents ne stoppent pas pour autant ! La panique monte dans la population.

Suzie, elle, est malade. En phase terminale même. Mais maintenant que plus personne ne semble mourir, que va-t-elle devenir ? De retour à l'hôpital elle croise une étrange jeune femme qui a l'air complètement à l'Ouest. C'est Emm...

Voici un roman drôle, au franc-parler rafraichissant, qui finalement nous parle d'un sujet grave d'un point de vue assez rare : celui de la mort elle-même. Et là impossible de ne pas penser à La Mort de Terry Pratchett, ce personnage mythique qui lui-même se tape une bonne dépression, et tente de faire connaissance avec les humains en se mêlant à eux avec une maladresse caractéristique dans Mortimer. Impossible de ne pas penser à La Mort quand Emm se met à hurler en MAJUSCULE. au-delà de ces références, je dois dire que le passage où elle découvre le fromage est assez savoureux, tout comme sa façon étrange de se comporter et de surnommer les humains "les cloportes".

Marie Pavlenko nous parle de l'humanité avec ses défauts et ses qualités, à travers les yeux d'Emm. Il y a de beaux moments, comme quand elle voit (littéralement) l'amour naissant entre deux personnes. Et de moins bons, lors desquels tout l'égoïsme des humains transparait, en tombant dans la caricature avec la (belle-)mère irascible et possessive, ou représenté par les émeutiers violents.

Ce n'est cependant pas le style de roman que je lis habituellement. Il fait très "bouquin de fille" (oui ça me fait mal d'employer l'expression mais c'est un fait) même s'il bouscule quelques idées reçues (Emm est forcément très puissante physiquement sans en avoir l'air par exemple), il n'en reste pas moins qu'on a droit à la fille qui s'est fait larguer, l'histoire d'amour foudroyante, la belle-mère psychopathe, les produits de beauté par kilos dans la salle de bain, et je ne crois pas avoir croisé un seul médecin-femme dans l'hôpital. J'ai passé un bon moment, mais il n'aurait pas fallu que le texte soit beaucoup plus long.

Pour résumer, La Mort est une femme comme les autres est un court roman de Marie Pavlenko édité chez Pygmalion. C'est un texte plein de dérision et de fraîcheur, qui adopte un ton léger et un sacré franc-parler pour évoquer la mort, qui est d'ailleurs le personnage principal. Voici un livre sympathique non dénué de défauts mais qui remplit son office de divertissement.

L'avis de Dup'

La Mort est une femme comme les autres

de Marie Pavlenko

Pygmalion - octobre 2015

192 pages

Papier : 16€ / Numérique : 11,99€