dimanche 31 août 2014

L'Autre côté du rêve d'Ursula Le Guin

L'Autre côté du rêve d'Ursula Le Guin est un court roman de SF, Prix Locus en 1972. N'ayant jamais lu l'auteure et trouvant le pitch attractif, j'ai ce poche dans ma bibliothèque depuis des années. Cornwall a décidé de me faire tenter une troisième fois de le lire dans le cadre du défi Âne VS Papillon. Étrangement, ce roman entre dans le challenge Morwenna's list :p

Lorsque George Orr dort, il rêve, comme tout le monde. Mais lorsqu'il se réveille, au contraire de tout le monde, il découvre que ses rêves ont changé l'univers. Et parce qu'il lui arrive aussi de faire des cauchemars, le monde réel se trouve ravagé par des guerres nucléaires et envahi par des extraterrestres. George Orr doit-il se débarrasser d'un aussi terrifiant pouvoir ? Ou bien doit-il l'utiliser dans l'intention redoutable d'améliorer le monde ?

Faisons fi de la couverture de Jackie Paternoster je vous prie (sauf Lorhkan), et penchons-nous sur l'intrigue.


Tout le roman repose sur deux personnages : Orr, le rêveur qui change le monde, et Haber, le psychiatre qui veut contrôler les rêves d'Orr pour modeler le monde à son envie.

Le premier rêve "effectif" (autrement dit, ayant changé l'Histoire) d'Orr est arrivé quand il était adolescent : il a rétroactivement fait mourir sa tante, qui le harcelait sexuellement, dans un accident de voiture six mois plus tôt. Il a été le seul à se rappeler l'ancienne réalité. Depuis, il a plusieurs fois changé le monde mais a peur de ce pouvoir qu'il ne contrôle pas et lui semble immoral, et cherche par tous les moyens à ne plus rêver. Suite à une prise importante de drogue (après apparemment qu'il ait créé une réalité qui a entrainé une guerre nucléaire), il est obligé par les autorités à aller voir un psychiatre. C'est Haber, qui, assistant à un rêve effectif, va se rendre compte que son patient n'est pas fou, et comprendre tout ce qu'il peut en tirer.

Orr est un homme passif. Haber le domine, et transforme peu à peu le monde sans s'encombrer de morale, et ni sembler remarquer que tout va de pire en pire. Car si Orr se laisse influencer par les suggestions de rêve de Haber, son inconscient, lui, les interprète et les restitue à sa sauce : un problème de surpopulation ? Il va le régler à sa manière, sans parler des guerres et d'une étrange invasion extra-terrestre...

J'ai plutôt apprécié ma lecture, notamment les changements de réalité en direct. L'idée est excellente et questionne le réel et l'inconscient, à la manière de Dick. Cependant c'est le ressenti des personnages et non cette réalité mouvante qui est au centre du roman. J'ai trouvé cela dommage, je pense que l'inverse m'aurait davantage accrochée.

De plus, je n'ai pas aimé les personnages, sûrement trop manichéens pour moi. Orr, le gentil, a la morale de son côté mais reste totalement inactif face aux manipulations d'un Haber 100% égoïste.

On devine facilement qu'Ursula Le Guin parle de psychologie, mais je n'ai pas les clés pour tout comprendre. Il me manque les références.

En tous les cas, il faut avouer que l'auteure est une visionnaire : le monde du XXIème siècle qu'elle dépeint, pollué, surpeuplé, avec un climat désastreux, en manque de ressources, n'est pas loin du nôtre. Chapeau pour un roman écrit il y a 43 ans.

Pour résumer, L'Autre côté du rêve d'Ursula Le Guin est un roman SF publié en 1971, Prix Locus 1972. Il est dickien, jouant avec la perception du réel. L'auteure s'attarde un peu trop sur la psychologie et pas assez sur cette réalité mouvante qui fait pourtant tout le sel de l'histoire. Elle n'en reste pas moins une vraie visionnaire. Un court classique à découvrir.


Choupinette a lu Des Nouvelles de Ta-Shima d'Adriana Lorusso.

Lecture n°2 dans le cadre
du challenge Morwenna's list
A retrouver sous le tag "classique
Lecture n°12 dans le cadre
du challenge SFFF au féminin
à retrouver sous le tag "auteurEs"
Défi Âne VS Papillon #10 relevé !

L'Autre côté du rêve
d'Ursula Le Guin
Le Livre de Poche - 2002
Première parution française en 1975
Dernière parution en date : 2012 (sans la couv' moche)
224 pages
Traduit de l'anglais par Henry-Luc Planchat
Disponible en papier
6,10€
Titre original : The lathe of heaven - 1971

5 commentaires:

  1. Paternoster, non, faut pas exagérer ! :D

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    1. Oh tu m'déçois, je pensais que tu aimais toutes les illustrations SF :p

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  2. J'ai lu un seul bouquin d'Ursula Le Guin, "Changing Planes". Il est sympa. Ce sont des récits de voyages touristiques dans des mondes parallèles, tous plus loufoques les uns que les autres. Il ne doit pas exister en français, car l'idée de base est intraduisible: c'est un jeu de mots entre "planes"=avions et "planes"=plans ou mondes parallèles.

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  3. Je crois bien que c'est le dernier roman que j'ai pas lu de cette grande dame (à part deux trois vieilleries pas forcément de SF), ça me fera tout bizarre quand je l'aurais fini.
    A te lire ça a pas forcément l'air hyper représentatif de son écriture, tu devrais essayer ses nouvelles :P

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  4. Finalement 3/5, je m'attendais à ce que tu galères plus mais heureusement tu as finalement réussi à finir ce livre. J'avais vraiment peur qu'il fasse un peu punition. Ceci dit, ça me donne pas tellement envie de le découvrir.

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