vendredi 3 janvier 2014

Black-out de Connie Willis (Blitz tome 1)

Acheté à l'occasion d'une des opérations Bragelonne en numérique, Black-out de Connie Willis (Blitz 1) a fait partie de mes dernières lectures de 2013. Ce fut une belle découverte pour ma première chronique de 2014 ! Ce qui est drôle, c'est que ma première chronique de 2013 traitait également d'un livre sur cette période de la Seconde Guerre Mondiale en Angleterre, La Séparation de Priest, qui fut un coup de cœur.

2060, Oxford. Le voyage dans le temps est possible et pratiqué régulièrement par les historiens. Ils suivent des cours, se préparent, apprennent les faits historiques, les coutumes, se font greffer des implants pour avoir le bon accent, etc..., puis retournent à des moments-clés de l'Histoire. Sauf les points de divergence, instants tellement clés qu'on ne peut y retourner sans risquer de changer quelque chose et donc de bouleverser le cours des événements. Les personnages que nous suivons ont choisi comme période la Seconde Guerre Mondiale : l'étude des londoniens dans le Blitz, l'étude des petits évacués dans le Nord du pays... Évidemment, tout ne se passera pas comme prévu.

Black-out de Connie Willis, c'est long et c'est bon. Cela prend son temps. Les trois personnages principaux sont de jeunes historiens. Ils s'installent, découvrent leur nouvelle époque, font la comparaison entre la théorie et la pratique, et comprennent les limites de la théorie. Ils nous transmettent leurs questionnements, leurs angoisses. L'une n'intervient pas du tout dans les événements, la seconde intervient à petite échelle, et le dernier, sans l'avoir voulu, intervient peut-être un peu trop...

Ce roman est donc un black-out pour les personnages, qui d'une part y sont physiquement confrontés, et d'autre part nagent en plein brouillard sur leur avenir (ballot pour des historiens du futur non ?), black-out aussi pour le lecteur, qui nage avec eux. Heureusement le second tome s'intitule All clear !

Le côté historique du roman est développé, la vie pendant le Blitz et l'émotion bien rendues, du moins comme on se les imagine. Aucun doute, elle connait son sujet. Connie Willis nous permet de vivre les événements à travers les yeux d'un observateur, parfois un peu froid (comme lorsque les historiens sont "heureux" qu'une explosion prévue ait bien eu lieu, sans trop d'égard pour les victimes), puis petit à petit, à mesure que l'observateur devient acteur, s'attache aux personnes rencontrées, l'émotion grandit, la peur également.

"Ne pas savoir. C'est la seule chose que les historiens ne comprendraient jamais. Ils pouvaient observer les gens de la période, vivre avec eux, tenter de se mettre à leur place, mais ils ne ressentiraient jamais ce qu'ils éprouvaient. Parce que je sais ce qui va se produire."

Les raids sont effrayants, le black-out aussi. Penser que la moindre petite lueur pouvait indiquer à l'ennemi où tirer... Une période bien sombre de l'histoire anglaise.

Mon reproche : une fin trop abrupte. On a vraiment l'impression que le roman a été coupé en deux (à la fois il fait 600 pages et le second 900, en numérique du moins.) Heureusement le dernier chapitre nous fait nous interroger et permet de créer un semblant de fin, mais je n'imagine pas si je l'avais lu l'année dernière, sans avoir All clear sous la main ! Donc comme vous le comprenez, j'enchaine directement sur la suite.

Pour résumer, Black-out de Connie Willis m'a captivée du début à la fin. Certains pourront le trouver longuet, mais pour ma part j'ai adoré me retrouver dans la peau de ces historiens, perdus dans une époque plus qu'hostile et passionnante. Une grande réussite, qui aurait pu être un coup de cœur si ce n'était cette fin un peu abrupte. Retrouvez mon avis définitif dans la chronique d'All clear, le tome 2 !

A la fin du second tome, ce sera peut-être un 5/5 !
Les avis de Lelf, Tigger Lilly

8 commentaires:

  1. J'ai encore quelques chroniques de bloggeurs à lire, mais je suis bien contente de voir la publication de la tienne :)
    Ah ouiii, très très bon retour alors si tu enchaines directement sur la suite ! Ouf, moi qui avais aussi adoré la Séparation (oui mais j'ai compris que tu parlais de date de chronique hein, mais cela me rassure quand même)
    Hop en wish !

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  2. J'ai pas accroché plus que cela justement de mon côté. Un tome moyen est justement beaucoup trop long avec beaucoup trop d'aspects historiques que je connaissais déjà et qui je trouvais à force n'apportait rien.
    Content qu'il t'ait tout de même plu vu que la suite est dans le même style je ne doute pas que tu apprécies l'ensemble.

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  3. Dans le genre, même si plus "mainstream", je vous conseille le roman intitulé "La brèche", de Christophe Lambert (non ne fuyez pas, il ne s'agit pas de l'acteur !!!)

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  4. J'ai les deux tomes en livres physique, mais vu leur épaisseur, j'attends d'être bien motivé !

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  5. Lu La Brèche il y a longtemps, moyennement aimé, et aucune comparaison avec Connie Willis. Merci du conseil cependant !

    Demain mon avis par rapport au tome 2 et du coup à l'ensemble ! Que dire à part 42 !!!

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  6. J'ai adoré Black Out et sa suite ! Quand à l'impression finale que le roman a été coupé en deux... ce n'est pas une impression, c'est vraiment ce qui a été fait. Ce ne sont pas deux pavés, mais un seul en VO !

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  7. Oui j'ai lu quelque part que Connie Willis s'est rendue compte en cours de route que le roman serait tellement volumineux que cela en ferait deux livres plutôt qu'un comme prévu au départ !

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  8. Je l'ai aussi acheté lors de l'opération Bragelonne, mais pas encore lu.
    Tu donnes à la fois envie, et "peur" :-)
    J'ai lu aussi d'autres avis disant que c'était un peu lent... mais les critiques du second tome sont vraiment enthousiastes il me semble.
    Va falloir se laisser tenter :-)

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