☺ Le Rêve du Prunellier de Rozenn Illiano

Le pitch :

Entends le chant des trains, et les cris d’une Reine des Neiges en furie, et le bruissement des arbres hybrides. Écoute les prières fiévreuses d’une dame d’hiver en péril, l’écho d’un bec de corneille qui cogne à la fenêtre, le bruit sourd d’un corps chutant d’un gratte-ciel. Écoute le silence des mondes qui s’entrechoquent, et le vacarme d’une graine qui grandit, bien cachée sous le bitume…

 

Huit nouvelles oscillant entre féerie étrange, fantastique éthéré, onirisme nocturne. Huit histoires sans lien ni point commun, ou presque. Juste quelques corneilles, et le froid mordant de l’hiver…

Mon avis :

Le Rêve du Prunellier est un recueil auto-édité de Rozenn Illiano. Non, n'ayez pas peur, n'abandonnez pas votre envie de lecture à cause de cette auto-édition, que l'auteure nous explique ici ! Malgré quelques coquilles (mais pas forcément plus que dans des livres avec éditeur...) qui s'oublient vite, ce bouquin est bluffant de qualité.

J'ai lu la version numérique, qui malheureusement ne contient pas les illustrations magnifiques de Rozenn, dont quelques-unes que j'ai insérées dans ce billet, mais est offerte aux participants du JLNN. A bien y réfléchir, j'aurais pu acheter la version papier, je ne l'aurais pas regretté. C'est pour l'instant le recueil le plus lu du challenge JLNN, juste devant Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle. Les femmes ont la côte !

Cet ouvrage est constitué de huit nouvelles. C'est un mélange réussi de fantastique, de merveilleux et presque de SF. C'est très très sombre. Les malédictions, la magie, les reines, les fées sont des ingrédients classiques des contes, intelligemment utilisés par l'auteure.

L'illustration de couverture

La poésie prend toute sa place dans ces textes tournant autour des thèmes de l'amour, la mort ou l'écriture comme dans Layla des tours. La première nouvelle, Un goût de pluie et de rouille peut être déroutante avec sa narratrice à la limite de la folie, mais les mondes que crée Rozenn sont mystérieux, et mieux vaut ne pas vouloir en savoir trop tout de suite. Patience !

L'atmosphère glaciale m'a marquée : la neige omniprésente, le froid, la dureté des hivers souvent éternels, comme dans le texte D'hiver et d'ombres.

Silence

La mort est aussi un sujet récurrent, représentée notamment sous la forme de corneilles/corbeaux, comme dans Poe, nouvelle hommage mais aussi interprétation par Rozenn d'une étonnante histoire vraie. La mort est aussi présente à l'état brut dans Funambule, un court récit macabre dans lequel les corps s'entassent littéralement devant les gratte-ciels. Mais elle est aussi synonyme d'une façon ou d'une autre, de renaissance.

Layelis

Il existe quelques côtés SF ou approchants qui m'ont bien plu, comme cette ville où la technologie se mêle au merveilleux dans Dies Irae, ou ce monde qui a oublié la magie au profit de la science dans La forêt d'Adria.

Dans les ombres

Pour résumer, Le Rêve du Prunellier est un recueil sombre et étonnant, totalement cohérent. Rozenn Illiano a un imaginaire bien à elle, et le partage avec talent. L'atmosphère est merveilleuse, mais aussi glaciale et macabre à souhait. Voici une lecture que je vous conseille, vous pouvez d'ailleurs lire la nouvelle Poe en ligne ! 

Une jeune auteure à suivre !

Lire les avis d'Acr0, Laure et Strega

Lilith qui est présente dans le recueil est aussi le personnage principal
de l'album pour enfants Le chat qui avait peur des ombres que j'avais acheté pour Ewen !

Rozenn a aussi réalisé la couverture de Métaphysique d'un vampire de Jeanne-A Debats chez Ad Astra.

Lecture n°21 dans le cadre
du challenge Je lis des nouvelles et des novellas