samedi 16 février 2013

[BD] Le train des orphelins 1 : Jim de Philippe Charlot et Xavier Fourquemin

Le pitch :
1990, dans sa résidence huppée de New-York, Harvey n’est pas surpris par la visite de Jim.
70 ans plus tôt, les deux hommes, alors de jeunes garçons, faisaient connaissance à bord d’un train des orphelins ; un système d’adoption mis en place pour endiguer le nombre massif, sur la côte Est américaine, d’enfants sans famille issus de l’émigration européenne.
Embarqués dans un étrange voyage, Jim et son petit frère expérimenteront la fraternité, l’amitié, la confiance, l’entraide, mais feront aussi les frais de la trahison de ceux qui feraient tout, faute d’être bien nés, pour être bien adoptés...

Mon avis :
Le train des orphelins est un diptyque de Charlot et Fourquemin, publié chez Grand Angle. J'ai eu le plaisir de lire le tome 1 intitulé Jim et de découvrir cette tranche d'histoire des Etats-Unis qui m'était totalement inconnue.

Attention, point de SF, fantastique ni rien dans cette BD. Mais c'est bien quand même.

Nous faisons connaissance de Jim et son petit frère Joey, orphelins de mère et dont le père ne peut les prendre en charge. Ils vivent donc dans un refuge de la Children Aid Society qui recueille les nombreux orphelins de New York et les envoie en train vers l'Ouest, vers des couples en mal d'enfant, et surtout de main d’œuvre pas chère...

J'ai croisé, lors de ma lecture, beaucoup de choses qui m'ont choquée. 1920 n'était pas une époque facile et la société exerçait des contraintes sur tout le monde. Les enfants étaient considérés comme des sous-humains, voire une marchandise qu'on peut transporter d'un endroit à l'autre, vendre au plus offrant, et rendre s'ils ne conviennent pas. La religion était omniprésente. La place des femmes, pas la peine d'en parler.

La politique de l'organisation était aussi d'effacer toute trace du passé de ces enfants. On leur prenait leurs souvenirs, photos, on séparait les fratries... On estime à 250 000 le nombre d'enfants "déplacés" qui ont quasiment tous perdus leurs racines.

Un dossier très intéressant permet au lecteur de se documenter à la fin de l'album. 

Le dessin est très sympa, par contre j'ai trouvé la typo un peu compliquée à déchiffrer parfois.

Pour résumer, c'est une BD marquante, émouvante, dure. En tapant le titre, j'ai dérapé tout à l'heure : j'ai écrit "orpheloin". C'est exactement ça. J'ai hâte de vivre l'autre moitié du voyage dans ce pan de l'Histoire des États-Unis.

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