"Vos voisins se brûlent-ils vifs les uns les autres ?"
(Les bons incipits, c'est si rare !)
Cela faisait quelques années qu'un livre n'était pas entré dans ma catégorie "Livres à sauver en cas de fin du monde", le dernier c'était il y a un peu plus de 3 ans.
C'est chose faite, avec à peine 6 mois de retard, pour [anatèm] de Neal Stephenson, publié chez Albin Michel Imaginaire fin 2018. Ce roman qui me faisait si peur, j'ai mis du temps à me décider à le lire et finalement je l'ai abordé d'une façon un peu différente : je l'ai essentiellement audiolu (grâce à Audible.) La version audio m'a permis d'apprécier le premier tiers, dans lequel Stephenson nous présente la planète Arbre et le monde mathique, et qui n'est pas forcément le plus facile à assimiler. Soyons clairs : l'entrée en matière peut décourager, mais ce serait dommage de se priver d'un tel roman, qui en plus se révèle tout à fait accessible au commun des mortels (genre moi) ! Surtout que tout à son importance, dès le début.
(Les bons incipits, c'est si rare !)
Cela faisait quelques années qu'un livre n'était pas entré dans ma catégorie "Livres à sauver en cas de fin du monde", le dernier c'était il y a un peu plus de 3 ans.
C'est chose faite, avec à peine 6 mois de retard, pour [anatèm] de Neal Stephenson, publié chez Albin Michel Imaginaire fin 2018. Ce roman qui me faisait si peur, j'ai mis du temps à me décider à le lire et finalement je l'ai abordé d'une façon un peu différente : je l'ai essentiellement audiolu (grâce à Audible.) La version audio m'a permis d'apprécier le premier tiers, dans lequel Stephenson nous présente la planète Arbre et le monde mathique, et qui n'est pas forcément le plus facile à assimiler. Soyons clairs : l'entrée en matière peut décourager, mais ce serait dommage de se priver d'un tel roman, qui en plus se révèle tout à fait accessible au commun des mortels (genre moi) ! Surtout que tout à son importance, dès le début.
La version audio est lue par Damien Witecka, qui n'est autre que la voix française de Leonardo Di Caprio. Au début ça m'a fait sourire, et puis au final, qu'il est doué ce comédien ! Il donne vie à fraa Erasmas !
Fraa Erasmas est un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt-Edhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes. Depuis des siècles, autour du sanctuaire, les gouvernements et les cités n’ont eu de cesse de se développer et de s'effondrer. Par le passé, la congrégation a été ravagée trois fois par la violence de conflits armés. Méfiante vis-à-vis du monde extérieur, la communauté de Saunt-Edhar ne s'ouvre au monde qu'une fois tous les dix ans. C'est lors d'une de ces courtes périodes d'échanges avec l’extérieur qu’Erasmas se trouve confronté à une énigme astronomique qui n’engage rien de moins que la survie de toutes les congrégations. Ce mystère va l’obliger à quitter le sanctuaire pour vivre l’aventure de sa vie. Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre, la planète sur laquelle il vit depuis toujours et dont il ignore quasiment tout.
Fraa Erasmas est un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt-Edhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes. Depuis des siècles, autour du sanctuaire, les gouvernements et les cités n’ont eu de cesse de se développer et de s'effondrer. Par le passé, la congrégation a été ravagée trois fois par la violence de conflits armés. Méfiante vis-à-vis du monde extérieur, la communauté de Saunt-Edhar ne s'ouvre au monde qu'une fois tous les dix ans. C'est lors d'une de ces courtes périodes d'échanges avec l’extérieur qu’Erasmas se trouve confronté à une énigme astronomique qui n’engage rien de moins que la survie de toutes les congrégations. Ce mystère va l’obliger à quitter le sanctuaire pour vivre l’aventure de sa vie. Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre, la planète sur laquelle il vit depuis toujours et dont il ignore quasiment tout.
J'ai tout aimé, je suis subjuguée ! Voire même je suis amoureuse de fraa Erasmas, de sa douce naïveté, de sa soif d'apprendre, de comprendre et de découvrir le monde, mais chut.
Au fur et à mesure de ma lecture, pour pouvoir avancer en toutes circonstances, j'ai jonglé entre la version audio, la numérique et même parfois la version papier de la médiathèque (une folle on vous dit). C'est bien la première fois que ça m'arrive ! (Il y a un narré où j'ai réussi à le lire en papier directement, spéciale dédicace à fraa Jad).
[anatèm] invite le lecteur à se servir de son cerveau et à s'émerveiller, à travers la vie, véritable quête initiatique, de fraa Erasmas, un jeune avôt. Un avôt est un chercheur/philosophe qui vit dans une math, retiré du monde comme un moine, mais sans dimension religieuse. Les avôts (fraas et soors) passent leur temps à apprendre, penser et résoudre des problèmes. Ses aînés lui enseignent et transmettent leur savoir. A Saunt-Edhar, les portes s'ouvrent au public tous les dix ans, car c'est une concente décénarienne. Pour les unitariens, c'est tous les ans, les centénariens, tous les cent ans et enfin les millénariens, tous les mille ans, vous avez compris le principe ! Un événement va se produire qui va bouleverser tout l'équilibre de la société et projeter du jour au lendemain le bienveillant Erasmas dans le monde extérieur, qui lui est étranger.
Au fur et à mesure de ma lecture, pour pouvoir avancer en toutes circonstances, j'ai jonglé entre la version audio, la numérique et même parfois la version papier de la médiathèque (une folle on vous dit). C'est bien la première fois que ça m'arrive ! (Il y a un narré où j'ai réussi à le lire en papier directement, spéciale dédicace à fraa Jad).
[anatèm] invite le lecteur à se servir de son cerveau et à s'émerveiller, à travers la vie, véritable quête initiatique, de fraa Erasmas, un jeune avôt. Un avôt est un chercheur/philosophe qui vit dans une math, retiré du monde comme un moine, mais sans dimension religieuse. Les avôts (fraas et soors) passent leur temps à apprendre, penser et résoudre des problèmes. Ses aînés lui enseignent et transmettent leur savoir. A Saunt-Edhar, les portes s'ouvrent au public tous les dix ans, car c'est une concente décénarienne. Pour les unitariens, c'est tous les ans, les centénariens, tous les cent ans et enfin les millénariens, tous les mille ans, vous avez compris le principe ! Un événement va se produire qui va bouleverser tout l'équilibre de la société et projeter du jour au lendemain le bienveillant Erasmas dans le monde extérieur, qui lui est étranger.
Donc, gros gros coup de cœur pour ce roman fleuve (environ 1200 pages ou encore 34 heures d'écoute !) Prix Locus 2009 il a tout : un monde incroyablement construit et original, des personnages intelligents et attachants, une intrigue prenante, de la réflexion en permanence, et beaucoup beaucoup d'humour, ce à quoi je ne m'attendais pas. C'est du haut niveau de SF. Merci à Neal Stephenson pour cette idée grandiose, à AMI pour la publication, et alors bravo à Jacques Collin, le traducteur, mais quel boulot !!!! Le lexique est intelligent, plein de sens et bourré d'imagination. Une réussite.
[anatèm] est un roman érudit : philosophie (Platon, sa pensée et ses dialogues sont centraux, l'auteur évoque aussi Thalès dans ses remerciements), sciences (astronomie, géométrie...), logique et dialectique, Stephenson met le paquet. Pour autant, ce n'est pas un texte difficile ou incompréhensible, car les avôts expliquent toujours leurs points de vue, ainsi que leurs raisonnements, facilitant ainsi la compréhension du lecteur. La preuve, je ne suis absolument pas érudite et j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture. Non lecteur, tu n'es pas gogol, tu peux lire ce livre, certes exigeant, mais accessible quand même. Il ne manque pas d'aventures en tout genre et son jeu sur le vocabulaire est fabuleux. En plus c'est vraiment rigolo.
L'auteur en profite pour égratigner notre société, parlant des gens constamment sur leur "brelot", un écran qui permet de communiquer de vive voix ou de consulter le "reticulum" pour regarder des "visues" par exemple. La politique s'en prend de bonnes aussi, tant qu'à faire.
Je voudrais pour finir tirer mon chapeau imaginaire à Jacques Collin pour sa traduction. Vous pouvez retrouver une interview par là chez AMI, ou encore ici chez Feydrautha. On lui doit donc entre autres "brelot", "vachéché", "fraa", "soor" et le merveilleux "foulx-thèses". J'ai presque envie de lire [anatèm] en VO pour comparer le vocabulaire.
A retenir : [anatèm] de Neal Stephenson est intelligent, drôle, ludique, efficace, ambitieux, émouvant, instructif, bref un chef d’œuvre !
Ils l'ont lu : Gromovar, Yogo, Blackwolf, Feydrautha, Le Chroniqueur, Célindanaé, Lorhkan, Just a Word, Anudar
[anatèm] est un roman érudit : philosophie (Platon, sa pensée et ses dialogues sont centraux, l'auteur évoque aussi Thalès dans ses remerciements), sciences (astronomie, géométrie...), logique et dialectique, Stephenson met le paquet. Pour autant, ce n'est pas un texte difficile ou incompréhensible, car les avôts expliquent toujours leurs points de vue, ainsi que leurs raisonnements, facilitant ainsi la compréhension du lecteur. La preuve, je ne suis absolument pas érudite et j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture. Non lecteur, tu n'es pas gogol, tu peux lire ce livre, certes exigeant, mais accessible quand même. Il ne manque pas d'aventures en tout genre et son jeu sur le vocabulaire est fabuleux. En plus c'est vraiment rigolo.
L'auteur en profite pour égratigner notre société, parlant des gens constamment sur leur "brelot", un écran qui permet de communiquer de vive voix ou de consulter le "reticulum" pour regarder des "visues" par exemple. La politique s'en prend de bonnes aussi, tant qu'à faire.
Je voudrais pour finir tirer mon chapeau imaginaire à Jacques Collin pour sa traduction. Vous pouvez retrouver une interview par là chez AMI, ou encore ici chez Feydrautha. On lui doit donc entre autres "brelot", "vachéché", "fraa", "soor" et le merveilleux "foulx-thèses". J'ai presque envie de lire [anatèm] en VO pour comparer le vocabulaire.
A retenir : [anatèm] de Neal Stephenson est intelligent, drôle, ludique, efficace, ambitieux, émouvant, instructif, bref un chef d’œuvre !
Ils l'ont lu : Gromovar, Yogo, Blackwolf, Feydrautha, Le Chroniqueur, Célindanaé, Lorhkan, Just a Word, Anudar
[anatèm] (tomes 1 et 2)
de Neal Stephenson
Albin Michel Imaginaire - septembre/octobre 2018
Respectivement 651 et 551 pages
Ou 19h02 et 14h53 d'écoute
Prodigieusement traduit par Jacques Collin
Illustration de couverture par Gaëlle Marco
Papier : 25€ par tome / Numérique : 12,99€ par tome
Audio : 29,95€ et 24,95€ (Tome 1 gratuit avec l'offre d'essai)
Titre original : Anathem - 2008
Je n'ai pas une "Liste de livres à sauver en cas de fin du monde" mais celui-ci serait le premier.
RépondreSupprimerQuelle claque, quelle monument... c'est juste une pure merveille !
Tu as raison, il est grandiose
SupprimerQu'est-ce qu'il est bon et intelligent, ce livre ! Bravo à l'auteur et bravo à son traducteur, et merci à AMI pour l'avoir édité...
RépondreSupprimer+42
SupprimerJ'avais déjà envie de le lire, ton avis enthousiaste me fait encore plus baver... mais je me le réserve pour une période où je lirais un peu plus, en ce moment je risque de passer à côté.
RépondreSupprimerIl faut le lire, mais avec du cerveau disponible donc attends bien d'être à la cool :p
SupprimerUn roman qui à la fois m'attire et me fait (un peu) peur (de ne pas être à la hauteur !), mais ton avis m'incitera à franchir le pas.
RépondreSupprimerJe pensais comme toi. Il faut s'accrocher un peu au démarrage, mais après ça roule tout seul ! Contente de t'avoir convaincue !
SupprimerBelle chronique, ça rebooste quelque peu mon envie. Je le lirai certainement un jour, mais ça fait partie des livres qui devront en plus attendre "le bon moment". ^^
RépondreSupprimerOui tu as raison, ce n'est pas le genre de roman qu'on peut lire n'importe quand !
SupprimerToujours aussi partagé sur ce titre, j'ai peur qu'il soit trop intelligent pour moi, et de m'y ennuyer. Bref, mon petit pois dans le cerveau est bien comme il est, je ne voudrais pas qu'il se prenne pour un brocolis.
RépondreSupprimerEt puis 1200 pages, ça laisse rêveur.
J'aimerais beaucoup avoir ton avis sur ce livre, j'avoue ! Si jamais l'envie t'en prend !
SupprimerTa chronique me rassure un peu sur son accessibilité, il faudrait que je me lance un jour !
RépondreSupprimerTant mieux elle est faite pour !
SupprimerQuel enthousiasme ! Tout le monde a l'air d'accord sur ce titre. Il va falloir que j'y vienne.
RépondreSupprimerJe crois qu'en fait si on arrive à rentrer dedans, y 99 % de chances de l'aimer !
SupprimerPrix Planète SF 2019 :D
RépondreSupprimerBlague à part faut que je le lise mais euh quand ?
Il en a l'étoffe ! Mais j'ai ouï dire qu'il y avait des concurrents :p
SupprimerLis le quand tu auras un temps calme pour démarrer, après ça roulera tout seul. C'est obligé que tu aimes !
Bonjour, quand on clique sur le lien Anatèm dans le colonne "Derniers livres chroniqués", chez moi le lien ne se fait pas avec la chronique.
RépondreSupprimerAh mince j'ai vu ça hier et je pensais avoir résolu le problème. Chez moi ça marche :/ Screugneugneu
SupprimerProblème résolu, à peine 3 semaines plus tard :')
SupprimerÇa marche !
Supprimer(Je passais par là pour voir si tu avais chroniqué Terminus de Tom Sweterlitsch...)
Oui je l'ai fini en 4 jours, ce qui n'est pas mal du tout :p Excellent roman
SupprimerJe suis pourtant un admirateur de Neal Stephenson depuis son chef d'oeuvre Cryptonomicon, mais là je suis consterné.
RépondreSupprimerLe sujet en lui même est déjà bien étrange. Sur une planète on ne sait où, à une certaine époque, des communautés monastiques reçoivent la visite d'un vaisseau alien. L'un des plus gros écueil de ce récit est que la description de ces communautés et de leur langage très particulier vont faire l'objet tout au long du roman d'une quantité de détails et d'analyses totalement délirants et sans intérêt ! Il se glisse en plus pas mal d'invraisemblances tant au niveau des personnages que dans le récit. Les digressions pseudo scientifiques et théologiques qui n'en finissent pas achèvent de tuer tout intérêt à ce roman ... roman qui fut très difficile à terminer.
Comme c'est dommage ! J'ai trouvé pour ma part que les descriptions servaient justement le propos tout au long de l'histoire et aidaient à la compréhension des personnages et de leur fonctionnement. Ce que je trouve personnellement génial c'est l'originalité du récit : ce monde inconnu et la visite inattendue. Enfin j'ai adoré :p
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