vendredi 19 mai 2017

Imaginer la pluie de Santiago Pajares

Imaginer la pluie est le premier roman que j'arrivais à lire après ma "panne" de lecture de deux mois. Ce post-apo désertique et très intimiste a été écrit par Santiago Pajares et publié chez Actes Sud.

Il n’a jamais connu que les dunes et le désert, et pour toute compagnie sa mère qui lui raconte un monde détruit par la folie des hommes. Ici point de rose à soigner, point de renard ou d’astéroïde à chérir. La nostalgie n’a pas cours, seul compte ce qui autorise la survie : un appentis pour s’abriter des tempêtes de sable ; quelques palmiers et un puits ; beaucoup de lézards – et de rares légumes.
Consciente que son petit prince devra un jour désirer autre chose, la mère fait de lui le dépositaire de ses souvenirs. Elle lui représente ce qui composait l’existence d’avant : le goût du café fumant, l’arôme des fleurs, la rosée du matin sur les fougères, les notes d’un piano – mais aussi la haine, la cupidité et la guerre. Elle sait qu’un jour il faudra partir, s’arracher à ce lieu familier mais précaire.
À la mort de sa mère, terrassé par le silence, le garçon entreprend un long voyage pour revenir vers les hommes.

Imaginer la pluie est un très beau texte, porté par Ionah et l'histoire de sa vie dans le désert. Les chapitres, courts (5 à 6 pages pour les plus longs) donnent un dynamisme à cette fable sur la solitude.

Avant, il y a une fin du monde mystérieuse, dont la mère de Ionah refuse de parler avant qu'il soit prêt. Maintenant, il y a Ionah, jeune homme orphelin d'une mère qui lui a appris à survivre dans le désert, mais lui a aussi révélé qu'il y avait peut-être quelque chose, au bout de ce désert...

Imaginer la pluie de Santiago Pajares et publié chez Actes Sud est une lecture poétique qui m'a permis de revenir dans la lecture à un moment où c'était un peu compliqué pour moi. C'était le récit qu'il me fallait, à la fois court, post-apocalyptique et très humain. Une belle découverte !
Imaginer la pluie
de Santiago Pajares
Actes Sud - Avril 2017
304 pages
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton
Papier : 21€ / Numérique : 15,99€ (ouch)
Titre original : La lluvia de Ionah - 2011

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