Les Damnés de l'asphalte de Laurent Whale

Les Damnés de l'asphalte est un roman qui se situe dans l'univers du premier post-apo de Laurent Whale, Les étoiles s'en balancent. Il est édité dans la belle collection Les Trésors de la Rivière Blanche des Éditions Critic. C'est une suite sans l'être, un récit qu'on peut lire indépendamment. 

Sud de la France, dans un futur post-apocalyptique. Miki prépare une expédition pour aller à la recherche de ses deux frères disparus deux ans plus tôt à bord de leur hélico solaire. Il part avec ses meilleurs amis : Cheyenne le hors-murs, Toni, mais aussi Vincent son neveu adolescent (et donc le fils d'un des deux disparus si vous suivez !). Ce voyage les mènera jusqu'en Espagne, au prix de moultes péripéties et rencontres plus ou moins heureuses. 

Vous voulez du post-apo de qualité ? Vous voulez du sang, de la sueur ? Vous voulez du mystère ? Vous voulez aussi un récit d'amitié ? Ce livre est fait pour vous ! Bien écrit, fluide, ce récit est prenant. A la première personne, il permet de se mettre à la place de Miki et de partager ses nombreux doutes au long de ce chemin semé d'embûches (voire carrément de montagnes d'emmerdes). La technologie se fait de plus en plus absente, tout est en ruine, et la barbarie est bien présente. 

"La plupart des hommes naissent moutons, et certains finissent porcs."

Je trouve que Les Damnés de l'asphalte est un cran au-dessus des Étoiles s'en balancent (que j'ai lu avant d'avoir le blog, donc pas de chronique à vous soumettre). Je peux honnêtement dire que c'est mon roman préféré de Laurent Whale pour le moment. Ce voyage difficile est une recherche de la vérité. Elle mène les héros vers des terres dévastées par la faute de l'Homme, vers des peuples hostiles commettant des atrocités, mais aussi vers de belles personnes (certes elles sont bien plus rares). On ne s'ennuie pas une seconde et j'ai été émue parfois (oui, parfaitement, c'est possible).

"Comment peut-on encore croire qu'une entité supérieure veille sur nous ? Rien dans ce monde n'est beau. Seuls les sentiments témoignent encore parfois d'une bribe d'humanité. Le temps des excuses est révolu. Il faut assumer. L'homme est seul et unique responsable de sa propre merde."

Les personnages féminins sont plutôt bien campés, capables de se défendre malgré le réflexe des hommes de vouloir toujours les protéger. Réflexe qui malheureusement fait qu'elles sont un peu moins présentes que les mâles sur le terrain. Mais il est clair que Laurent Whale ne prend pas la femme pour une faible cruche, on l'en remercie !

La couverture, qui me semble un clin d’œil à Frazetta tout en résumant bien le roman, est de Ronan Toulhoat.

Le remerciement qui va bien, à : "L'Humanité, dans son ensemble, pour son inépuisable source d'inspiration sur la bêtise élevée au rang d'art."

Pour résumer, Les Damnés de l'asphalte de Laurent Whale aux Éditions Critic est un excellent post-apo, avec tous les ingrédients du genre, sans pour autant que l'on ait l'impression d'une redite. C'est un récit prenant et aussi mon roman préféré de l'auteur (le fait que cela soit un post-apo y serait-il pour quelque chose ?). J'ai voyagé et tremblé avec les personnages. Voici un livre qui mérite sa place dans la sélection du Prix Julia Verlanger 2013 !

Un post-apo comme je les aime : ça bouge, ça tire, ça tue, mais ça pense aussi !

Une interview de Laurent Whale chez Laea. 

Les avis de Blackwolf, Sylphe

PS : ils sont vaches intelligents chez Critic, à la fin du bouquin, on peut lire les premiers chapitres du Dernier pilote de P-J Hérault, un post-apo également. Maintenant j'ai envie de le lire !! GRGR