jeudi 18 juin 2015

Faute de temps de John Brunner

Faute de temps est une novella de John Brunner parue en 1963, et traduite pour Le Livre d'or de la Science-Fiction de John Brunner en 1979. Elle reparait cette année dans la collection Dyschroniques du Passager clandestin.

Une nuit, Max Harrow est arraché brutalement à un cauchemar par la sonnerie de la porte d’entrée. Un agent de police vient de secourir dans la rue un homme inconscient, à la maigreur effroyable... 

Faute de temps est une novella qui bien qu'un peu datée garde une grande force dans son thème. Elle est tout à fait représentative des peurs de l'après-guerre : la menace d'une guerre nucléaire plane clairement sur le texte, en ceci on peut le rapprocher d'autres nouvelles de la même époque, que ce soit celles de Ray Bradbury dans Les Spectateurs, nouvelle tirée des Chroniques Martiennes, Broderie ou L’Éboueur dans Les Pommes d'or du soleil, ou encore Béni soit l'atome de Barjavel.

Max est un médecin généraliste dont le fils est décédé d'une maladie rare due aux essais nucléaires. Il fait des cauchemars depuis, dans lesquels il voit des hommes décharnés autour d'un feu à l'intérieur d'une maison. Une nuit, un policier frappe à sa porte : il vient de trouver devant sa maison un homme décharné lui aussi, visiblement malade. Dans ses symptômes, Max reconnait la maladie de son fils. Et dans cet homme il reconnait le personnage de son rêve, celui qui mâchonnait un os de main humaine près du feu...
 
Faute de temps est un texte prenant, qui met en avant le monde médical de l'époque, le malheur de la perte d'un enfant. John Brunner y travaille également sur le langage et son évolution. En effet l'homme recueilli parle une étrange langue, inconnue de tous. Finalement le récit prend la forme d'une enquête, pour découvrir qui est, et d'où vient, cet homme, qui à cause de sa maladie ne devrait même pas être encore vivant.

Je finirai en disant que ce texte est un peu daté : années 60 = ils enchainent tous clope sur clope (ce sont quand même en majorité des médecins), la femme de Max est au foyer et prépare le dîner tous les soirs (pas pour ça qu'elle a bon caractère ;-) ) personnage contrebalancé par une jeune linguiste appelée en renfort... Cela dit, c'est vraiment un chouette récit, sombre, prenant du début à la fin.

Pour résumer, Faute de temps de John Brunner est une novella qui reparait ce mois-ci dans la collection Dyschroniques du Passager clandestin, après plus de 35 ans sans publication. C'est un texte des années 60, un peu daté mais prenant, sombre, qui garde une grande force par son thème glaçant, même après toutes ces années. Je vous le conseille.

Lecture n°9 dans le cadre
du challenge
Retour vers le Futur


Faute de temps
de John Brunner
Editions du Passager clandestin - Dyschroniques - Juin 2015
130 pages
Précédemment dans Le Livre d'or de la SF de John Brunner - 1979
Traduit de l'anglais par George W. Barlow
Papier : 7€
Titre original : Some lapse of time - 1963

3 commentaires:

  1. Intéressant.
    Si je ne gagne pas un certain concours, ce sera lu via le Livre d'or de Brunner. ;)

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  2. Ah je me disais bien qu'il avait déjà été publié à quelque part... euh du coup tu peux annuler ma participation au concours, je vais pas jouer alors que je l'ai déjà en livre d'or xD.

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