Mourir est le verbe approprié de Michel Douard est un thriller d'anticipation dystopique paru en poche chez Pocket. Le terme thriller est un peu fourre-tout, ici on est plutôt entre la SF et la blanche avec, dû au côté dystopique du roman, un arrière-goût (sympathique) de Dobermann (en beaucoup moins trash, c'en est presque dommage). Au final, le mélange fonctionne assez bien.
2048. Les Rolling Stones ont cent ans, les riches sont plus riches, les pauvres plus pauvres et les drones veillent.
Derrière les murs sécurisés du Last Heaven, une poignée de retraités aisés coule des jours heureux dans le luxe. Rock'n'roll, chirurgie esthétique et cigarettes à gogo : la génération 60's tient à son plaisir et à son argent – quitte à laisser les suivantes crever de faim.
Le directeur de l'établissement l'a bien compris, lui qui rafle l'héritage de ses pensionnaires sans le moindre scrupule. Jusqu'à ce jour de janvier ou, sous la forme d'un amour de jeunesse, d'un flic buté et d'un tueur à gages, le monde extérieur frappe à sa porte.
Et transforme son beau paradis en drôle d'enfer...
2048. Les Rolling Stones ont cent ans, les riches sont plus riches, les pauvres plus pauvres et les drones veillent.
Derrière les murs sécurisés du Last Heaven, une poignée de retraités aisés coule des jours heureux dans le luxe. Rock'n'roll, chirurgie esthétique et cigarettes à gogo : la génération 60's tient à son plaisir et à son argent – quitte à laisser les suivantes crever de faim.
Le directeur de l'établissement l'a bien compris, lui qui rafle l'héritage de ses pensionnaires sans le moindre scrupule. Jusqu'à ce jour de janvier ou, sous la forme d'un amour de jeunesse, d'un flic buté et d'un tueur à gages, le monde extérieur frappe à sa porte.
Et transforme son beau paradis en drôle d'enfer...
Mourir est le verbe approprié est un mix de genres qui fonctionne. On y retrouve de la SF, puisque l'action se déroule en 2048. Nos sociétés sont sur le déclin. Les riches sont ultra riches et laissent crever les pauvres de faim. Pire, de nouvelles lois sur la succession permettent aux parents de léguer tout leur argent à un tiers, laissant leurs enfants sans le sou. Le héros de notre histoire surfe sur cette vague : il a ouvert le Last Heaven, une maison de retraite décadente pour riches, qui à leur mort lui lèguent une bonne partie de leur héritage. Lui-même a plus de 80 ans. Tous vivent dans un bâtiment ultra-sécurisé. Des drones patrouillent dans la ville, et les gens riches ne sortent plus sans gardes du corps. Vous voyez le tableau plutôt joyeux, légère ambiance d'apocalypse !
Pour le côté policier/thriller, on peut compter sur les flics (maintenant rémunérés par des fonds privés) pour fouiner dans les affaires de notre super directeur soupçonné d’héberger des terroristes, et sur un fils déshérité pour lancer une belle vendetta contre lui grâce à un gang surarmé.
Pour le côté policier/thriller, on peut compter sur les flics (maintenant rémunérés par des fonds privés) pour fouiner dans les affaires de notre super directeur soupçonné d’héberger des terroristes, et sur un fils déshérité pour lancer une belle vendetta contre lui grâce à un gang surarmé.
Mourir est le verbe approprié est plein d'humour, souvent cynique. Le regard de l'auteur sur le futur qui nous attend est vraiment sombre, avec des parents égoïstes, des enfants lâchés dans les rues, ou encore l'engouement autour de la Guerre Nouvelle, les batailles étant devenues des spectacles télévisés payés à coups de sponsors... Le tout comme une caricature extrême de la direction que prend notre société. Autant vous dire que ça grince. Et au milieu, une ancienne histoire d'amour refait surface...
Finalement, ce récit n'est qu'une tranche de la vie du narrateur, importante certes, décisive, mais s'étalant uniquement sur 48 heures. Alors c'est court mais c'est bien rendu. J'ai plutôt apprécié ce moment en compagnie de ces vieux cons corrompus et drogués à leur fête de nouvel an, plein de dialogues savoureux. Je lui reprocherais un manque d'approfondissement sur le monde dystopique ébauché, notamment sur la géopolitique. Cela dit ce n'était certainement pas la vocation de ce roman.
Pour résumer, Mourir est le verbe approprié de Michel Douard est un roman noir d'anticipation dystopique publié chez Pocket. Son humour et sa vision du futur sont des plus cyniques, pour le plaisir du lecteur. Le temps de l'action est court, ce qui empêche de creuser le contexte géopolitique mais permet à l'auteur rythmer agréablement son récit. Il manque un peu de trashitude, mais c'est une lecture sympathique publiée précédemment en grand format sous le titre Chinese Strike.
Mourir est le verbe approprié
de Michel Douard
Pocket - octobre 2015
288 pages
Papier : 6,20€
Précédemment publié chez La manufacture de livres
sous le titre Chinese Strike - 2013
sous le titre Chinese Strike - 2013
Un peu de regret de ne pas l'avoir pris mais pour autant je vais rester sur une simple envie et passer mon tour.
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