dimanche 30 novembre 2014

♥ Celle qui a tous les dons de M.R. Carey

Celle qui a tous les dons est un roman post-apocalyptique de M.R. Carey publié chez L'Atalante

Tous les dons ne sont pas une bénédiction. Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu’on l’emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu’elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire. Melanie est une petite fille très particulière…

Celle qui a tous les dons a d'abord été une nouvelle avant de devenir un scénario pour le cinéma puis un roman. On ressent vraiment, comme dans le premier tome de Silo, le passage de la nouvelle au roman, tant les deux parties qui constituent l'histoire sont différentes.


La première partie consiste en un huis-clos. Les enfants, attachés, assistent à des cours donnés par divers professeurs. C'est d'abord Melanie, enfant intelligente et éveillée, qui raconte ses journées en classe et parle de son institutrice préférée, celle qui leur raconte des histoires et semble réellement se préoccuper d'eux. Melanie explique aussi ses nuits en cellule, et les hommes armés qui accompagnent chacun de ses déplacements. Puis le narrateur va changer d'un chapitre à l'autre dans ce roman finalement choral. 

Le début est donc plutôt psychologique, dans l'observation. Il met mal à l'aise et permet d'effleurer la surface des personnages, dont l'antipathique militaire, le Sergent Parks, froid et dur, ou la douce Mlle Justineau. C'est aussi le passage où les mythes anciens sont le plus utilisés par l'auteur pour établir un parallèle avec la situation que l'on découvre petit à petit. Il y met en avant l'importance des connaissances pour survivre. 

Les personnages ont chacun leur caractère et portent la suite de l'histoire (un road trip post-apo un peu plus classique que le huis clos). Malgré les conflits et objectifs qui les opposent les uns aux autres, le militaire bourru, la professeure au grand cœur, la scientifique monomaniaque et la gamine trop intelligente pour ne pas comprendre ont plus en commun qu'ils ne le pensent.

L'originalité du roman réside dans l'enfant zombie (conscient et intelligent). Cet élément décisif donne une autre dimension au roman de zombie et à l'intrigue, car il pose une question encore plus éthique que lorsque le zombie est 1. un  légume et/ou 2. un adulte. Cela affecte profondément les personnages, et je dois l'avouer, le lecteur.

On appréciera également l'explication à cette épidémie, presque trop réaliste pour ne pas être effrayante !

La conclusion, rappelant un grand classique de la SF (vampirique pour certains, dont moi, zombiesque pour d'autres), est courageuse et rattrape l'éventuelle facilité de la partie road movie. "Celle qui a tous les dons" est la signification littérale de Pandore, et toutes sortes de boîtes de Pandore vont être ouvertes dans cette histoire... 

Pour résumer, Celle qui a tous les dons de M.R. Carey chez L'Atalante est un roman autour de la créature modifiée et humanisée. L'auteur ose utiliser une enfant pour donner une dimension affective à cette aventure dans laquelle le lecteur se mettra à la place de chacun des personnages tour à tour. Une belle réussite, avec une excellente conclusion, dont l'adaptation cinématographique est en route




Participation n°4
dans le cadre du Zombies challenge
de La Prophétie des Ânes

Celle qui a tous les dons
de M.R. Carey
Editions L'Atalante / La Dentelle du Cygne - octobre 2014
448 pages
Traduit de l'anglais par Nathalie Mège
Papier : 23€ / Numérique : 9,99€
 Titre original : The Girl with all the gifts - 2014


11 commentaires:

  1. Je te rejoins complètement, un excellent zombie, qui se lit avec avidité et rapidité. Avec un fond excellent et un fin, une vraie bonne fin ^^

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  2. Je n'ai fais que survoler ton article, ce livre est dans ma PAL, mais tu donnes envie de le découvrir rapidement.

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  3. Je ne savais pas que c'était une nouvelle à l'origine, ça explique beaucoup de choses sur l'histoire. Je m'étais d'ailleurs fait la réflexion qu'au format nouvelle, exclusivement sur l'histoire qui se déroule à la base, l'histoire aurait été encore mieux !
    Toute la fuite m'a semblé longue et proche du cliché (pourtant je n'ai lu que très peu de choses sur les zombies...) alors que la fin a rattrapé absolument tout.
    C'est un excellent livre, ça aurait une nouvelle encore meilleure si c'était resté au format d'origine ^^

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  4. Du zombie ambitieux, forcément je suis curieux, après la déconvenue du jour...

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  5. Hum... J'avais lu une critique où le mot "zombie" n'était pas prononcé... Ici j'en ai appris plus que je n'aurais voulu...

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    1. C'est ce qu'on appelle un secret de polichinelle. Mais désolée Anonyme.

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  6. Bon roman dans l'ensemble. Surtout le huis-clos de la première partie avec cette ambiance sombre et angoissante. Dommage que la seconde partie soit un peu trop convenue.

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    1. J'ai vu plus convenu quand même !

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    2. Oui le terme "convenu" est exagéré de ma part ( c'est ça de commenter un livre "à chaud") et puis j'ai lu le livre en deux jours, ça veut tout dire.^^
      En tout cas ta chronique décrit parfaitement les qualités du roman.

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  7. J'ai beaucoup aimé la première partie :) Je trouve Melanie très intéressante ; où tout est basé sur le fait qu'elle soit consciente de son existence.

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  8. Très bon livre sur les zombies en effet qui donne une explication différente et plus réaliste (ça fait peur)que ce que l'on peut lire d'habitude. J'aime bien ton découpage du livre dans ta chronique :)

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