mardi 25 décembre 2012

↓ Le Père Noël est mort de Nolween Eawy

Le pitch :
Les cloches ont sonné et les rennes sont arrivés. Un gros bonhomme joufflu descend par la cheminée. Une odeur de pain d'épices et un sapin luit dans cette douce nuit d'hiver. Les petites filles et les petits garçons rêvent et espèrent des joujous par milliers. Oui, mais voilà, le Père Noël est mort depuis longtemps et la magie de Noël est morte avec lui dans un tourbillon de hurlements et de psyché-délices ! Surtout n'allez pas raconter les histoires que vous trouverez dans ce recueil aux enfants. Elles ont certes le goût de la barbe-à-pape mais elles ont aussi et surtout le goût du cyanure. Il n'y a rien de politiquement correct dans ce que vous allez lire. Le mythe de Noël en prend un sacré coup ! Tant mieux, il serait peut-être temps de remettre les pendules à l'heure. À minuit, elle sera trop tard.

Mon avis :
Mouhahahahahahahahahaha. Bon.
Pour Noël, je voulais sortir un peu de l'ordinaire et vous proposer une chronique sur... Noël. C'était foutu d'avance hein ?

Le Père Noël est mort est un recueil de quatre courtes nouvelles numériques de Nolween Eawy, publié chez Numériklivres dans la collection Histoire à lire debout. Je ne connaissais pas, et on ne m'y reprendra plus. Déjà, des fautes dans le résumé, c'est moyen.

Allez, je pensais au moins rigoler un tout petit peu. Mais en fait pas du tout. 


Se basant sur les contes de notre enfance, Eawy nous raconte son idée de notre Noël actuel. La narratrice est toujours une petite fille, sauf dans la dernière nouvelle.

"Je trémousse, m'enroule comme un chamallow. Les heures s'immobilisent. Je trépigne, je rouspète. Des fourmis montent le long de mes jambes. Je ne peux plus attendre. Vite, vite..."
(Elle attend le Père Noël, ou elle a envie de faire pipi ??)

Réveillon dans un autre monde : bon déjà, on balance tout dans le titre. Une petite fille vit son réveillon de Noël avec une famille d'animaux, en attendant le Loup-Noël. Une vieille bique, la grand-mère, passe son temps à lui dire qu'au lieu de venir lui donner des cadeaux, le loup va la manger. Évidemment on soupçonne plus que rapidement que ce n'est pas la réalité de la petite fille que celle-ci nous raconte. Voici une histoire qui m'a mise mal à l'aise, mais c'est aussi celle qui m'a le plus plu, car c'est la plus "subtile" (entre guillemets car elle ne l'est pas tant que ça). La conclusion est dure et m'a un peu fait penser à une nouvelle de Lisa Tuttle, celle qui ouvre le recueil Ainsi naissent les fantômes. La présence d'un papillon de Lune m'a bien fait plaisir :D

Malheureusement dans ce premier conte pleuvent déjà les fautes d'orthographe, voire de français.

Un Noël acidulé est une satire des repas de fête en famille avec orgie de nourriture, et tout le monde va finir par s'entretuer. La petite fille de ce récit a très peur que le Père Noël l'oublie et ses parents feront tout pour que ce ne soit pas le cas. La nouvelle est très courte, toujours émaillée de fautes d'orthographe. Elle est intéressante par son jeu avec le vocabulaire de la nourriture. Elle est d'une grande violence et nous révèle que le Père Noël est extrêmement goulu. Ici la sensation de malaise s'accentue, jouant un peu sur le plaisir de lecture qui commence à diminuer.

"Je plante ma fourchette de rage dans l’œil de cousine Sophie. Du jus de framboise s'écoule de son œil meurtri. Elle hurle de douleur. Tatie Odile lui tranche la gorge d'un geste pour la faire taire. Elle s'effondre sur le carrelage immaculé. Après quelques gargouillis elle s'immobilise définitivement. Un tonnerre d'applaudissements à table et quelques hourras."

Précious et le miracle de Noël est réellement la pire nouvelle du recueil. On y trouve d'une part trop de fautes d'orthographe (au secours !) et d'autre part une ultra-violence que je trouve injustifiée. Je veux bien qu'on essaie de faire passer un message, mais là en l’occurrence c'est trop. Dans cette histoire tous les parents sont des bourreaux d'enfants, leur faisant miroiter Noël pour faire passer l'inceste, la violence, enfin tous les trucs les plus horribles que vous imaginerez. La narratrice est un genre de vengeresse de tous les enfants, une gamine muette qui ira jusqu'à tuer le Père Noël. Mon problème est qu'il n'y a aucune nuance dans cette histoire, aucune subtilité, alors que c'est ce que j'aime trouver dans le fantastique.

Le Père Noël et le musée des illusions : Ici c'est le Père Noël le narrateur. Il explique qu'il ne croit plus à l'innocence et aux enfants (il faut dire qu'il s'est fait crever l’œil dans la nouvelle précédente), et que tout ce qu'ils veulent, ce sont des cadeaux qui coûtent cher. On comprend bien que l'auteure décrie la société de consommation et à la perte de plus en plus jeune de l'innocence.

Les deux derniers contes sont outranciers et pourtant j'aime quand ça saigne mais là ça n'a même plus d'intérêt à force. L'auteure conclue par une postface pas très utile, au cas où le lecteur n'aurait pas compris qu'elle était en "rébellion" contre la société de consommation et qu'elle pensait que Noël était dévoyé. Enfin au cas où le lecteur serait aveugle ou très con.

En résumé, voici un recueil dont je me serais bien passée, trop de violence gratuite et de fautes en tous genres. Je me rends compte que j'aime le fantastique subtil, et pour le coup c'est vraiment loupé. J'ai tout de même apprécié le malaise dispensé par la première nouvelle, mais à refaire je ne l'achèterais pas. Le Père Noël est une ordure.


Joyeux Noël !!

Lecture n°4 dans le cadre du challenge
Je lis des nouvelles et des novellas

4 commentaires:

  1. Ce n'est pas pour défendre l'auteur mais la troisième nouvelle ne ferait-elle pas référence à Push de Sapphire, roman où la narratirce Precious , 16 ans, est victime des abus de son père et des violences de sa famille ?
    (http://carnetslecture.canalblog.com/archives/2005/10/08/876589.html) (et c'est vraiment très violent comme roman mais sans la moindre trace de fantastique")

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  2. Que rien ne vous empêche de tester, mais bon.

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