A Hollywood, un scénariste de série
télévisée affronte un de ses collègues en duel. L’enjeu : la suite de
leur histoire. L’arme choisie : une borne d’arcade de Pac-man.
Dans la banlieue infinie d’Alex et Marc, tout le monde est affilié à une marque et le gigantesque centre commercial représente la source de toute vie. Seule solution pour des ados privés du futur promis, trouver une drogue synthétisant le sense of wonder.
Dans la banlieue infinie d’Alex et Marc, tout le monde est affilié à une marque et le gigantesque centre commercial représente la source de toute vie. Seule solution pour des ados privés du futur promis, trouver une drogue synthétisant le sense of wonder.
Sugarmaim, le groupe mythique des années 1990, se reforme sur fond de
conspiration extraterrestre. Quel rapport entre le rock’n'roll et les
civilisations galactiques qui nous observent ?
Mon avis :
Je dois dire que le titre de ce recueil de Laurent Queyssi, publié chez ActuSF, m'avait dissuadée de le lire. Pourquoi ? Parce que pour moi, mi-temps = foot. C'est bête hein ! Heureusement Lhisbei est passée par là et m'a bien affirmé qu'il n'y avait pas de sport dans ce bouquin. A part la partie de Pac-Man, mais je ne sais pas si ça compte.
Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps est un recueil de nouvelles SF, avec des idées SF, et ça j'aime !
Commençons par le début : la couverture est toute chouette, à la Pac-Man, signée Greg Vezon.
Ensuite, la préface de Xavier Mauméjean : Alors là, j'ai pas tout suivi, c'est une succession de citations, on sent bien que l'auteur du recueil est apprécié de celui de la préface, mais est-ce que cela apporte vraiment au lecteur qui ne connait pas personnellement Laurent Queyssi ?
Entrons enfin dans le vif du sujet. On retrouve huit nouvelles dans ce bouquin, dont une inédite, toutes d'inspiration très fortement SF. L'auteur écrit dans un style direct très plaisant. - Attention présence de gros mots -
Sense of wonder 2.0 est une nouvelle sur des jeunes dans un quartier pavillonnaire (le QP), dont la vie tourne autour du Centre (commercial). Dans cette société, chaque personne est liée à une marque par contrat à vie. Les Nike tabassent les Adidas. Voyez le genre ! Ils courent après une drogue qui synthétise le sense of wonder. On retrouve dans ce récit pas mal de références SF, de la violence et une superbe description du sense of wonder, sur lequel soit dit en passant je ne m'étais jamais posée de question.
Fuck City est une nouvelle tout aussi SF, sur les univers parallèles, qui m'a paru un peu moins originale. Disons que malheureusement l'action était prévisible. Cela reste cependant une très bonne histoire avec son personnage principal assez désabusé.
Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps est un récit plutôt étonnant, et bourré de références aux séries américaines. Coup d'bol, c'est mon truc ! Donc quand Laurent Queyssi me parle de la fin affligeante de la série Lost, je le comprends parfaitement. Dans cette nouvelle, un scénariste en défie un autre pour savoir comment finira la série dont ils ont la charge. C'est le moyen choisi qui est spécial ! J'ajouterai que la présence de huit notes de bas de page (dont une d'une page entière), pour une vingtaine de pages de nouvelle, est assez marrante et plairait certainement beaucoup à Jeanne-A Debats.
La scène coupée (Fantomas, 1963) m'a moins accrochée, certainement parce que je ne suis pas familière du personnage (honte sur moi). Dans ce récit, le vrai Fantomas prend la place de Jean Marais sur le tournage du film, et il est vraiment très méchant.
707 Hacienda Way est une nouvelle dickienne, d'ailleurs les fans auront reconnu l'adresse (pas moi, j'ai dû aller vérifier !). Laurent Queyssi et son co-auteur Ugo Bellagamba imaginent ici que Jane, la défunte jumelle de Philip, est celle qui a survécu, et que c'est elle qui écrit les romans de Dick, mais tous féminisés (Ubika ou la Maitresse du Haut-Château par exemple !). Un fan lui rend visite, et elle lui avoue qu'elle a l'impression que l'une de ses oeuvres ne lui appartient pas vraiment : La sauterelle pèse lourd...
Rebecca est revenue est une nouvelle que j'ai beaucoup aimée. On y rencontre un jeune homme et sa petite amie Rebecca. Dans cette société, on ne peut voyager physiquement qu'une seule fois dans sa vie, pour s'installer quelque part. Les autres voyages sont virtuels et ont lieu dans un coffre, grâce à un logiciel nommé Vibis. J'ai du mal à imaginer d'être restreinte toute ma vie à rester dans mon village... Rebecca aussi. La première expérience de son petit ami dans le coffre est particulièrement flippante. Entrer dans l'âge adulte n'est jamais simple.
Planet of sound, co-écrite avec Jim Dedieu, est malheureusement la nouvelle dans laquelle j'ai été incapable de rentrer. J'ai pu remarquer depuis quelques temps mon inaptitude à entrer dans les récits sur les groupes musicaux en tout genre. Tant pis pour moi !
Nuit noire, sol froid nous présente une idée SF classique mais joliment traitée : le vaisseau générationnel. L'histoire débute au moment où, après des siècles de vol spatial, les habitants du vaisseau trouvent enfin une planète habitable. La caste des Raconteurs, chargée de conter l'Histoire du peuple aux autres passagers, possède un lourd secret, qui ne sera dévoilé qu'une fois sur la planète. Dark was the night, cold was the ground de Blind Willie Johnson, qui inspire donc directement le titre, est une des 27 chansons qui fut envoyée sur la sonde Voyager. L'auteur nous offre une fin étonnante.
En bref, voici un recueil qu'on peut estampiller "Real SF inside", auquel il manque juste une petite chose à mon avis : une bibliographie de Laurent Queyssi !
L'avis de Lhisbei.
Lelf en parle rapidement dans son bilan du 1er trimestre.
Commençons par le début : la couverture est toute chouette, à la Pac-Man, signée Greg Vezon.
Ensuite, la préface de Xavier Mauméjean : Alors là, j'ai pas tout suivi, c'est une succession de citations, on sent bien que l'auteur du recueil est apprécié de celui de la préface, mais est-ce que cela apporte vraiment au lecteur qui ne connait pas personnellement Laurent Queyssi ?
Entrons enfin dans le vif du sujet. On retrouve huit nouvelles dans ce bouquin, dont une inédite, toutes d'inspiration très fortement SF. L'auteur écrit dans un style direct très plaisant. - Attention présence de gros mots -
Sense of wonder 2.0 est une nouvelle sur des jeunes dans un quartier pavillonnaire (le QP), dont la vie tourne autour du Centre (commercial). Dans cette société, chaque personne est liée à une marque par contrat à vie. Les Nike tabassent les Adidas. Voyez le genre ! Ils courent après une drogue qui synthétise le sense of wonder. On retrouve dans ce récit pas mal de références SF, de la violence et une superbe description du sense of wonder, sur lequel soit dit en passant je ne m'étais jamais posée de question.
Un truc inexplicable, qui te transporte, qui te laisse la mâchoire pendante.
(à lire, toute la page 22)
Fuck City est une nouvelle tout aussi SF, sur les univers parallèles, qui m'a paru un peu moins originale. Disons que malheureusement l'action était prévisible. Cela reste cependant une très bonne histoire avec son personnage principal assez désabusé.
Et l'hélico explosé se rapproche. [...] Il tombe et tombe encore, droit vers ma gueule.
Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps est un récit plutôt étonnant, et bourré de références aux séries américaines. Coup d'bol, c'est mon truc ! Donc quand Laurent Queyssi me parle de la fin affligeante de la série Lost, je le comprends parfaitement. Dans cette nouvelle, un scénariste en défie un autre pour savoir comment finira la série dont ils ont la charge. C'est le moyen choisi qui est spécial ! J'ajouterai que la présence de huit notes de bas de page (dont une d'une page entière), pour une vingtaine de pages de nouvelle, est assez marrante et plairait certainement beaucoup à Jeanne-A Debats.
[Ils] n'ont aucune idée de la raison pour laquelle la fin de Lost est aussi merdique. La solution de cette dernière énigme se cache d'ailleurs au cœur d'un secret, bien plus vaste, un de ces rituels dont seuls ceux qui ont déjà participé à l'écriture d'un pilote connaissent l'existence, les duels.
La scène coupée (Fantomas, 1963) m'a moins accrochée, certainement parce que je ne suis pas familière du personnage (honte sur moi). Dans ce récit, le vrai Fantomas prend la place de Jean Marais sur le tournage du film, et il est vraiment très méchant.
Une fois encore le génie du mal allait tuer et voler en toute impunité.
707 Hacienda Way est une nouvelle dickienne, d'ailleurs les fans auront reconnu l'adresse (pas moi, j'ai dû aller vérifier !). Laurent Queyssi et son co-auteur Ugo Bellagamba imaginent ici que Jane, la défunte jumelle de Philip, est celle qui a survécu, et que c'est elle qui écrit les romans de Dick, mais tous féminisés (Ubika ou la Maitresse du Haut-Château par exemple !). Un fan lui rend visite, et elle lui avoue qu'elle a l'impression que l'une de ses oeuvres ne lui appartient pas vraiment : La sauterelle pèse lourd...
C'était un quartier résidentiel miteux, lotissement californien typique. 707.
Rebecca est revenue est une nouvelle que j'ai beaucoup aimée. On y rencontre un jeune homme et sa petite amie Rebecca. Dans cette société, on ne peut voyager physiquement qu'une seule fois dans sa vie, pour s'installer quelque part. Les autres voyages sont virtuels et ont lieu dans un coffre, grâce à un logiciel nommé Vibis. J'ai du mal à imaginer d'être restreinte toute ma vie à rester dans mon village... Rebecca aussi. La première expérience de son petit ami dans le coffre est particulièrement flippante. Entrer dans l'âge adulte n'est jamais simple.
L'absence de repère est totale. Le silence complet.
Nuit noire, sol froid nous présente une idée SF classique mais joliment traitée : le vaisseau générationnel. L'histoire débute au moment où, après des siècles de vol spatial, les habitants du vaisseau trouvent enfin une planète habitable. La caste des Raconteurs, chargée de conter l'Histoire du peuple aux autres passagers, possède un lourd secret, qui ne sera dévoilé qu'une fois sur la planète. Dark was the night, cold was the ground de Blind Willie Johnson, qui inspire donc directement le titre, est une des 27 chansons qui fut envoyée sur la sonde Voyager. L'auteur nous offre une fin étonnante.
En bref, voici un recueil qu'on peut estampiller "Real SF inside", auquel il manque juste une petite chose à mon avis : une bibliographie de Laurent Queyssi !
L'avis de Lhisbei.
Lelf en parle rapidement dans son bilan du 1er trimestre.
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