Au début, Ig croit que les cornes sont une hallucination, celle d’un
esprit malade, rongé par la colère et le chagrin. Cela fait un an que
Merrin Williams, sa bien-aimée, a été violée et tuée dans des
circonstances inexplicables. Depuis, reclus dans sa solitude, il vit un
enfer, et il a plus de raisons qu’il n’en faut pour sombrer dans la
dépression. Pourtant les cornes sont on ne peut plus réelles.
Mon avis :
A l'occasion d'une intervention sur la littérature fantastique de Simon, libraire et éditeur chez Critic (Rennes) sur mon lieu de travail, celui-ci m'a vivement conseillé de lire le dernier roman d'un auteur qui monte : Joe Hill.
Et donc, voici Cornes, édité fin 2011 chez Lattès. C'est un roman noir mâtiné de fantastique.
Ignatius, dit Ig, a perdu sa petite amie Merrin. Elle a été violée et tuée dans des circonstances qui restent, un an plus tard, non élucidées. Ig est bien sûr le suspect n°1 et toutes les preuves qui auraient pu le disculper ont été détruites. A la date anniversaire de la mort de Merrin, Ig se prend une cuite monumentale, et se réveille sans aucun souvenir de sa nuit. Mais avec des cornes sur la tête.
Mais alors qu'il tanguait au-dessus des toilettes, il jeta un coup d’œil au miroir du lavabo
et vit qu'une paire de cornes lui était poussée durant son sommeil.
La surprise fut telle qu'il vacilla et, pour la deuxième fois en douze heures, se pissa sur les pieds.
et vit qu'une paire de cornes lui était poussée durant son sommeil.
La surprise fut telle qu'il vacilla et, pour la deuxième fois en douze heures, se pissa sur les pieds.
Dès lors, toutes les personnes qu'il va croiser n'auront de cesse de lui raconter leurs péchés et autres secrets inavouables. Ne serait-ce pas enfin le moyen de retrouver l'assassin de Merrin ?
Ce roman est diabolique ! L'auteur nous fait partager le désespoir et la déchéance d'Ig, ce jeune homme de bonne famille, auparavant sage et croyant, sur qui le malheur s'est abattu et qui possède maintenant toutes les caractéristiques d'un démon.
Je dois dire que les scènes de "confessions" sont particulièrement dérangeantes pour Ig, mais surtout jouissives pour le lecteur. Je pense notamment aux aveux des membres de sa famille. Imaginez que vous sachiez exactement ce que vos proches pensent de vous, sans aucune inhibition ? (Ou l'inverse...) Pas marrant hein !
C'est ton tour, déclara Ig. Déballe-moi ce truc abominable que tu gardais pour toi.
ça me concerne sûrement. Vas-y, qu'on en finisse.
ça me concerne sûrement. Vas-y, qu'on en finisse.
Joe Hill a un style fluide, et nous offre tout au long de l'histoire des flashbacks qui permettent de progressivement reconstituer le puzzle. Les détails ne sont jamais anodins et l'humour - noir évidemment - est bien présent.
Alors, où se situe la frontière entre le bien et le mal ? Les choses sont-elles toujours toutes noires ou toutes blanches ? L'auteur nous plonge dans ces nuances de gris qui caractérisent l'humain.
Des références musicales et littéraires ponctuent la lecture, comme une certaine scène, plutôt horrible, dans un champ de maïs... J'y ai vu, pour ma part une référence à Stephen King. En effet, pour ceux qui l'ignorent, Joe Hill est le digne fils de son père.
Comme le dit Simon sur le Blog-notes de Critic : "Ah, oui, Joe Hill est le fiston de
Stephen King. Mais, vous savez quoi, on s’en fout. Dans quelques années,
Stephen King sera le père de Joe Hill." Il y a encore du chemin à parcourir pour en arriver là, mais c'est tout le mal que je lui souhaite, car ce roman est réellement une noire mais belle surprise.
Un excellent thriller effectivement.
RépondreSupprimerCa a l'air tellement biennnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
RépondreSupprimerThat's so cool, thx moon
You're welcome !
RépondreSupprimerLa critique d'Elbakin m'avait déjà intéressé, là tu en rajoutes une couche, surtout que je n'avais vraiment pas vu venir ce bouquin...
RépondreSupprimerA part ça, je n'ai peut-être pas compris la première phrase (ou alors il y a une virgule mal placée), mais il me semblait que ton lieu de travail c'était plutôt Quimperlé ?
La librairie Critic est venue sur ton invitation ?
J'espère que ma phrase est plus claire :p
RépondreSupprimerOui on avait une expo sur le fantastique et on a pensé à Critic pour une intervention
C'est parfait ! ;)
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup apprécié également. Le "pire" étant que je ne savais pas qui était Joe Hill en lisant ce livre, je ne l'ai compris qu'après en faisant des recherches pour mon billet (oui, le bandeau aurait dû me mettre sur la voie, mais je pensais que c'était métaphorique, pas réel).
RépondreSupprimer(me suis trompée de bouton en confirmant, c'était Cachou avant...)
RépondreSupprimerPas un très bon souvenir pour moi http://quoideneufsurmapile.blogspot.fr/2011/03/je-taime-moi-non-plus.html
RépondreSupprimerCachou : je crois que c'est fait exprès pour le bandeau :p
RépondreSupprimerGromovar : je vais lire ça !
Ha ouai, c'est vraiment le fils du King ! Il a trop de chance le mec... Si en plus il écrit bien, je crois que je vais le haïr plus que tout !! :p
RépondreSupprimerVa écrire toi ! Tu seras peut-être son fils spirituel !
RépondreSupprimerJ't adore ^^
RépondreSupprimerUne bonne critique et une nomination au prix ELbakin.net ! Comment ne pas être tentée :)
RépondreSupprimerJ'en ai un avis plus mitigé pour ma part...
RépondreSupprimerhttps://bibliosff.wordpress.com/2012/01/02/cornes-joe-hill
Et moi j'ai lu un autre roman paru chez Albin Michel en 2011 aussi "le bon, la brute etc." d'Estelle Nollet qui exploite autrement le même don du héros (ou de l'anti-héros) :
RépondreSupprimer"Bang a un don qui lui donnerait presque envie de mourir, Nao une maladie qui lui donnerait presque envie de vivre. Ensemble ils décident de partir comme on fuit. Du Mexique à Bali puis à la Centrafrique le road movie déjanté et tonique d'un duo pour le moins singulier qui, face à la folie du monde, s'invente une conduite de résistance inédite et fatale. Estelle Nollet a du punch, de l'audace, du souffle, un univers bien à elle. Son premier roman, On ne boit pas les rats kangourous, très remarqué par la critique, a reçu de nombreux prix dont le prix Emmanuel Roblès."
C'est la 4ème de couverture.
Ce don c'est de provoquer l'aveu dans les gens dont il croise le regard : des aveux drôles ou dramatiques et l'usage qui en est fait plonge dans l'univers parfois tendre et souvent très noir du justicier, en l'occurence une jeune femme au profil bien particulier.
C'est réaliste, noir, fantastique et très dépaysant ; à la fois tonique et désepéré.
La justice y est implacable.
J'ai beaucoup aimé et je conseille ce "road movie" !!