vendredi 6 juillet 2012

La soupe aux choux de René Fallet

Le pitch :
Deux vieux paysans, deux amis, le Cicisse Chérasse et le Glaude Ratinier, achèvent modestement leur existence aux confins d'un village bourbonnais en voie de disparition. Une nuit, une soucoupe volante se pose dans le champ de Glaude.
Un extra-terrestre en sort, que le Glaude appellera "la Denrée". La Denrée vit dans un austère astéroïde où les notions de superflu sont inconnues. L'absorption d'une assiettée de soupe aux choux va plonger le voyageur interstellaire dans un tout autre monde, celui du plaisir de vivre, celui aussi de l'amitié. Et ce sera la révolution sur sa planète. Quant au Cicisse et au Glaude, ils vont connaître une fin de vie plutôt inattendue !

Mon avis :
En début de semaine, mon cher et tendre me lançait un défi : lire La Soupe aux Choux de René Fallet. En effet, le film éponyme est culte pour lui. Mais sinon il est normal. Quoiqu'il en soit, je refuse toujours de voir le-dit film, tant les pets incessants que cela m'évoque m'insupportent ! Mais un livre, c'est une autre histoire, alors c'est parti.

Il y a de grandes chances que j'ai vu le film dans mon enfance, je n'en ai cependant aucun souvenir, et donc ne pourrais pas vraiment faire la comparaison entre l'original et l'adaptation. Ce n'est pas très grave me direz-vous.


La Soupe aux Choux est un livre pittoresque, publié en 1980. Je découvre René Fallet, auteur et scénariste, qui a une écriture particulière, assez savoureuse je dois le dire. Attention, ça va être festival de citations.

Le premier chapitre m'a donnée une impression positive et l'envie de continuer la lecture. Il s'agit de la description des Gourdiflots, ce petit village moribond de l'Allier, qui fait à la fois rire et s'émouvoir. En fait René Fallet nous relate l'abandon des villages par les jeunes au début des années 80, et leur vieillissement inexorable.

Au village, sans prétention, il n'y avait plus rien. Le four du boulanger s'était refroidi en même temps que le boulanger, qui ne cuisait plus ses couronnes qu'au cimetière. Car il y avait encore un grand cimetière, au village, s'il n'y avait plus de boulanger.

Le Glaude et le Bombé sont deux petits vieux attachants, ronchons et râleurs, et bien sûr, alcooliques.

Le Glaude lui, avait été fait prisonnier, avait vécu cinq ans derrière les barbelés, expérience dont il avait tiré quelques solides notions de philosophie.
Ainsi, dans son stalag, il s'était dit qu'avant la guerre il n'avait pas bu assez de vin à table.
Libéré, il avait réparé cette lacune, et se passait même de table.
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- L'asile j'irai pas. Je me foutrai plutôt dans mon puits
comme devraient faire tous les vrais puisatiers.
- C'est ça, plaisanta Ratinier, et moi je me taperai sur la tête jusqu'à la mort
avec un sabot comme tous les vrais sabotiers.

Les pets ne commencent qu'au chapitre 4 ou 5, et il n'y en a pas tant que ça dans tout le roman, ouf ! Bien sûr, alerté par ceux-ci, débarque un beau jour la Denrée, cet extraterrestre glabre originaire d'Oxo, planète distante de 22 millions de km de la Terre et sur laquelle toute notion de superflu (et donc de plaisir) est inconnue, car considérée inutile.

C'est qu'une soucoupe volante mon Glaude ! Paraît que ça a jamais fait de mal à personne, les soucoupes. Si c'était du mauvais, ça se saurait. ça va, ça vient comme dans une nuit de noces,
et ça repart comme c'est venu.

Au départ, son mode de communication est pour le moins... original, mais ça s'améliore plus tard.

- Eh ben, alors, mon vieux ? C'est-y que vous savez pas causer ?
L'autre saisit qu'on l'interrogeait, ouvrit la bouche. Il en sortit des sons qui n'évoquèrent pour Ratinier que le glouglou des dindons dans les cours des fermes.

S'ensuit la découverte de la soupe aux choux par notre ami la Denrée, qui la ramenant sur sa planète, y devient un personnage éminent. Et est donc amené à revenir en chercher auprès du Glaude. Mais aussi à lui faire divers présents, plus ou moins judicieux.


Et puis, je ne vais pas tout vous dire quand même, je sais que vous mourez d'envie de lire ce bouquin maintenant !

Le chat est noir dans le roman.
Ce qui lui vaut d'être poursuivi par 4 abrutis en voiture, qui finiront encastrés dans un arbre.
Bien fait !

C'est un roman sympathique que j'ai eu finalement plaisir à lire. Il a reçu le Prix RTL Grand public ainsi que le Prix Rabelais, doté d'une centaine de bouteilles de Beaujolais (si ça c'est pas la classe). Notez bien que Pierre Perret a lui aussi reçu ce prix pour l'ensemble de son œuvre. 


 

Lecture n°5
dans le cadre du challenge
Summer Star Wars Episode VI






A mon tour, je lance un défi à mon Amoureux :
si tu lis ce livre, je promets de regarder le film.


CITRIQ

9 commentaires:

  1. J'ai vu le film y'a très longtemps et je sais pas si je re-supporterais... ceci dit tu vends vachement bien le livre :D

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  2. S'il a reçu le prix RTL du public, alors...

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  3. Ben René Fallet, ça n'a juste jamais été franchement mauvais... prix RTL ou pas. Modiano l'a eu aussi, et j'adore Modiano.Brussolo aussi, d'ailleurs, pour Les moissons d'hiver.

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  4. LOL ! :D
    (voir la réponse de Gromovar)

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  5. @Vert : merci, mais ne va pas jusqu'à l'acheter hein.

    @Xavier : oui sympa c'est le mot, j'ai presque envie de voir le film mais juste pour comparer. Rien qu'avec l'extrait je peux dire qu'il a gardé ses dialogues originaux.

    @Gromovar : ça t'en bouche un coin ! C'est surtout le Rabelais qui m'impressionne de par sa dotation en liquide !

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  6. @Xavier bis : oui franchement l'écriture est presque belle et plutôt humoristique et bien tournée. On ne s'y attend pas !

    @Lorhkan : C'est moins pire qu'on le pense :p

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  7. Je ne savais pas que ça venait d'un bouquin :D J'attends ta chronique du film avec impatience :p

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  8. Moi non plus je ne savais pas, en même temps c'était dur de s'en douter :p
    Euh pour le film, ça n'arrivera sûrement pas !!

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