"C'est la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. Ce qui s'annonce excellent pour les affaires !"
La Dernière Emperox est le troisième et donc dernier tome de la trilogie de space-opera L'Interdépendance de John Scalzi. L'Atalante publie ces romans à la fois drôles, inclusifs et intelligents !
Pour éviter le spoil, vous pouvez consulter ma chronique du tout premier tome L'Effondrement de l'Empire, paru en mars 2019. J'ai lu les deux premiers tomes de la trilogie pendant le premier confinement, et ça m'avait fait énormément de bien.
Les courants du Flux qui relient les systèmes stellaires de
l'Interdépendance s'effondrent les uns après les autres. Conscients du
danger, les plus riches se sont réfugiés au Bout, la seule planète
habitable de l'empire. Ailleurs, quelques uns se mobilisent pour venir
en aide aux plus démunis : Kiva Lagos Marce Claremont, Tomas Chênevert
et l'Emperox Griselda II.
Je dois avouer ressortir un poil mitigée de ce dernier volume, après une grosse euphorie au départ...
Au programme de ce volume, des intrigues politiques, des révélations, beaucoup d'humour, une vraie critique du capitalisme.
Côté humour, c'est parfait ! Les dialogues sont percutants, les réflexions des personnages tellement pertinentes. Les quelques références à notre culture audiovisuelle tombent tout à fait juste : à un moment de l'histoire, Kiva Lagos regarde une série intitulée Les Emperox, qui transpose à l'écran les vies des anciens Emperox (toute ressemblance avec The Crown serait purement fortuite bien sûr :') ) et à un autre elle lit "une uchronie ridicule où l'Interdépendance était encore en liaison avec la Terre et où tout le monde se faisait la guerre". John Scalzi John Scalziing !
"[...] enchainant dix ans d'épisodes des Emperox, une série à la mode qui mettait en scène la vie des souverains de l'Interdépendance à raison d'un par saison. L'idée était excellente parce qu'il y avait eu quatre-vingt-huit emperox jusqu'à présent, ce qui offrait un bel avenir au concept."
Dans La Dernière Emperox, tout tourne autour des personnages, se focalise sur les intrigues interpersonnelles. C'est tout à fait intéressant, mais je trouve que Scalzi a perdu son souffle en route. On peut arguer que c'est l'effondrement d'un empire, que donc le Sense of wonder n'y a pas sa place, mais quand un auteur crée un univers aussi enthousiasmant et plein de possibilités, il y a de quoi être déçu de lire une conclusion qui manque autant d'ambition.
Ne vous méprenez pas, ce roman est bon et clôt la trilogie. Il fait le job brillamment du côté des personnages, mais, de mon point de vue, a minima pour ce qui est du potentiel vertigineux de la série. L'auteur le dit lui-même dans sa postface : il a écrit son roman au dernier moment avant la deadline de l'éditeur. Heureusement pour lui, il est vraiment doué mais il a sous-exploité son concept de flux, je n'en démords pas.
J'adore Scalzi, je pense que c'est un auteur formidable, féministe et inclusif. C'est aussi le cas de sa trilogie malgré mes bémols, et ça reste bien au-dessus de la production habituelle. Lisez Scalzi !
D'autres avis : Yogo, Gromovar, Anudar, Lianne, Célindanaë, Alias
La Dernière Emperox
de John Scalzi
L'Atalante - Février 2021
Traduit par Mikael Cabon
Papier : 21,90€ / Numérique : 9,99€
Titre original : The Last Emperox - 2020
"il a écrit son roman au dernier moment avant la deadline de l'éditeur" : John Scalzi est donc un collégien/lycéen qui fait ses devoirs en urgence dans le couloir à l'intercours ?
RépondreSupprimerJe note le bémol pour avoir un peu moins d'attente - enfin, faut aussi, d'abord, que je lise le tome 2.
John Scalzi est tout à fait ça oui !
SupprimerLe deux est excellent. Après ça reste du Scalzi, forcément savoureux !
Ce que tu notes sur la fin est totalement vrai mais ça ne m'a pas vraiment dérangée, l'humour de Scalzi me plaît vraiment beaucoup et ça fait du bien en ce moment !
RépondreSupprimerJ'adore ce type ❤
SupprimerDommage que le concept du Flux ne tienne pas un peu plus ses promesses... mais bon, évidemment que je vais lire ce roman, j'avais beaucoup aimé les deux premiers. Et puis c'est Scalzi, je ne peux pas rater un Scalzi (même si j'ai raté tous ses premiers romans... :D ).
RépondreSupprimernon mais c'est chouette hein, je suis une ralouse
Supprimer