L'Effondrement de l'Empire est le premier tome de la trilogie de L'Interdépendance de John Scalzi, paru chez L'Atalante en 2019. Il a reçu le Prix Locus du meilleur roman en 2018 (bien mérité).
L’Interdépendance : un empire de quarante-huit systèmes stellaires presque tous inhospitaliers, où l’humanité s’est implantée et dont la survie repose sur une étroite collaboration.
L’Interdépendance : un millénaire de règne des grandes familles marchandes, dont la première occupe le trône de l’emperox.
L’Interdépendance : le réseau des courants du Flux, seul moyen de voyager plus vite que la lumière, unique lien des mondes de l’empire entre eux.
Le Flux est éternel mais il n’est pas statique. S’il se déplaçait, réduisant les colonies à l’isolement, l’humanité serait au bord du gouffre.
Un jeune scientifique, une commandante de vaisseau spatial et la toute nouvelle emperox devront affronter la catastrophe annoncée.
J'ai retrouvé avec joie la verve de l'auteur, et j'ai été happée dès la première page (c'est toujours bon signe !)
L'Interdépendance, ce sont 48 mondes séparés par des millions d'années-lumière mais reliés par le Flux : des trous de vers qui permettent de se rendre d'un monde à l'autre en quelques mois, et liés également par l'Empire et la religion dont l'Emperox est le chef. Tout cela est économiquement très libéral, avec ses ultra-riches en monopole, ses différences de classe...
Problème : La rumeur court que le Flux semble se refermer entre certains mondes et risque de bloquer les transports de gens et de marchandises alors que 99% des mondes sont des stations spatiales ou des colonies en sous-sol, pas du tout autonomes... Et c'est déjà arrivé, une fois, des centaines d'années auparavant.
Problème : La rumeur court que le Flux semble se refermer entre certains mondes et risque de bloquer les transports de gens et de marchandises alors que 99% des mondes sont des stations spatiales ou des colonies en sous-sol, pas du tout autonomes... Et c'est déjà arrivé, une fois, des centaines d'années auparavant.
Lire ce roman en ce moment, pendant cette période de confinement, de repli forcé de chaque pays sur soi, alors que nous nous rendons compte que la mondialisation, quand les frontières se ferment, c'est très compliqué, a été étrange, ou du moins interpelant. Car c'est finalement ce qui menace l'Interdépendance si le Flux disparait (en pire)... Nous sommes peu de choses.
Ce que j'aime beaucoup chez Scalzi, c'est l'espèce de légèreté feinte de ses romans. Sans avoir l'air d'y toucher et avec énormément d'humour, il aborde des sujets sérieux comme la politique, le système économique, la religion... le tout enrobé de plein d'effets comiques qui fonctionnent, comme les noms des vaisseaux (le Tu m'en diras tant, le Franchement ma chère...) ou de clins d’œil, comme la famille Jemisin. L'émotion et la psychologie des personnages ne sont pas en reste, tout ça est un bonheur à lire.
On retrouve aussi le féminisme de l'auteur : je crois que c'est bien la première fois que je vois un auteur de SF parler des règles douloureuses dans un space-opera (ou un roman de SF tout court, voire d'imaginaire, exception faite de Stephen King). Je dois bien avouer que cette phrase, si anecdotique qu'elle soit (ou semble être !!) m'a vraiment fait du bien, parce que je pense que c'est une chose à laquelle aucun homme ne pense jamais :
Je suis pas sûre mais je crois que c'est la première fois que je vois un auteur de SF qui parle de règles douloureuses (voire de règles tout court, hors King) pic.twitter.com/efTVf6Nb1t— Lune 📚 (@Lune_Papillon) April 12, 2020
Donc là, merci m'sieur Scalzi. On peut aussi souligner que les femmes sont égales aux hommes, comme d'habitude chez l'auteur, que l'orientation sexuelle des personnages est diverse et variée. Qu'est-ce que je l'aime !
Il y a dans L'Effondrement de l'Empire un vrai Sense of wonder, ce vertige que tout lecteur de SF adore ressentir à la lecture d'un bon roman. Scalzi réussit à nous embarquer dans son histoire, et à nous promettre une trilogie space-opera de folie. D'ailleurs je n'ai pas pu m'arrêter et j'ai enchainé directement sur le tome 2, Les Flammes de l'Empire ! Passionnant, vivement la traduction du dernier volume !!
Lecture n°7/17 pour le #DéfiCortex Lieu extraordinaire : Hors du système solaire |
L'Effondrement de l'Empire
de John Scalzi
L'Atalante - Mars 2019
336 pages
Traduit par Mikaël Cabon
Papier : 21,90€ / Numérique : 9,99€
Titre original : The Collapsing Empire - 2017
Ah, quelle bonne lecture que ce premier volume ! Et comme tu le sais, la suite est dans la même continuité...
RépondreSupprimerOui c'est assez génial !
SupprimerJ'avais moins aimé ce premier, disons qu'il n'avait pas fait son charme. Je ne sais pas pourquoi vu que j'ai adoré le second.
RépondreSupprimerC'est marrant parce qu'il m'était arrivé exactement la même chose avec le premier du Vieil homme et la guerre à l'époque :P
Ah c'est rigolo, j'ai vraiment trouvé sue les deux sont dans une vrai continuité et notamment point de vue qualité ! Faudrait que je relise Le Vieil homme car je n'en ai pas un super souvenir, il est lointain
SupprimerDécidément, cette trilogie semble faire l'unanimité! A propos des menstruations, je pense qu'il est difficile pour un auteur homme de se sentir légitime à parler d'un problème féminin des plus intimes, aussi fréquent soit-il. Peut-être en est-il de même avec les autrices bien que je ne vois pas d'équivalent aux règles ou à la gestation. Après, une des magies de l'écriture est de se projeter dans l'esprit ou le corps de l'autre, et ce serait dommage que les artistes se sentent limités ou réticents à aborder certains sujets.
RépondreSupprimerJ'avoue, grosse qualité sur ce coup !
SupprimerPerso, vu comme les hommes se sentent tout à fait légitimes à parler de plein de choses à la place des femmes, le fait de parler des règles ou surtout de ne jamais en parler même en ayant un perso principal féminin, ça veut déjà dire beaucoup !
Je pense qu'une femme par exemple osera parler de la douleur d'un coup de pied dans les couilles, un homme doit donc pouvoir parler de la douleur des règles, les deux étant des faits très établis : ça douille !
J'apprécie énormément chez Scalzi cette propension à inclure chacun comme il est, homme femme, racisé ou non, valide ou non. En fait dans ses bouquins, les gens sont justes tous égaux, même avec leurs spécificités. C'est beau.
Avec tout les avis positifs, ça semble un incontournable ! J’ai l’impression qu’il va finir dans ma PAL ( je vous dis pas merci bien sûr ) Lol
RépondreSupprimerTu dois le lire, tu vas adorer !
SupprimerOui je plussoie Lune, c'est un roman pour toi... et le second est du même acabit !
SupprimerJe le garde en tête pour la saison des space-opera ^^
RépondreSupprimerMust read !!
SupprimerJe pense attendre que toute la trilogie soit sortie, il y a suffisamment de quoi lire en attendant, mais ça sera certainement un passage obligé par la suite tant tout le monde semble enthousiaste. ^^
RépondreSupprimerJ'avoue que je suis très frustrée sans le troisième tome là !!
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