samedi 23 mai 2015

↓ Une pluie sans fin de Michael Farris Smith

Une pluie sans fin est un roman post-apocalyptique climatique de Michael Farris Smith paru aux Éditions Super 8

Après des années de catastrophes écologiques, le sud des États-Unis, de la Louisiane à la Floride, est devenu un véritable no man’s land. Plutôt que de reconstruire sans cesse, le gouvernement a tracé une frontière et ordonné l’évacuation de la zone. Au sud de la Ligne se trouve désormais une zone de non-droit ravagée par les tempêtes et les intempéries incessantes – sans électricité, sans ressources et sans lois.

Cohen fait partie des rares hommes qui ont choisi de rester. Incapable de surmonter la mort de sa femme et de l’enfant qu’elle portait, il tente tant bien que mal de redonner un sens à sa vie, errant sous une pluie sans fin. Des circonstances imprévues vont le mettre en présence d’une colonie de survivants, menée par Aggie, un prêcheur fanatique hanté par des visions mystiques. Celui-ci retenant contre leur gré des femmes et des enfants, Cohen va les libérer et tenter de leur faire franchir la Ligne. Commence alors un dangereux périple à travers un paysage désolé, avec pour fin l'espoir d'une humanité peut-être retrouvée.

Cohen a perdu femme et enfant au début des catastrophes climatiques. Il vit sous la Limite, qui borde le territoire de la Louisiane à la Floride, d'où le gouvernement américain s'est retiré et qui est maintenant abandonné aux bandits en tout genre. Lui se contente de vivoter, mais un jour il se fait avoir : deux ados lui volent sa voiture et le laissent pour mort. Il trouve refuge dans une église... Puis se met en devoir de les retrouver et va découvrir que leur situation est critique. Et décider de les guider.

Bon. J'ai eu du mal avec ce roman. Ses qualités : il se lit vite, les tempêtes sont oppressantes, l'atmosphère éternellement pluvieuse est vraiment triste à mourir. Ses défauts : c'est un copier/coller de Mad Max en beaucoup moins bandant, avec un côté biblique propre aux américains, et bourré de sexisme ordinaire.

Cohen, c'est Moïse. Cohen c'est le mec qui va affronter les tempêtes pour mener femmes et enfants à la frontière après les avoir libérés de l'esclavage d'un fou qui se prend pour Jésus. Well, well, well... Pourquoi pas, mais c'est pas ma came.

Seul un homme peut changer les choses évidemment. Ce roman est bourré de sexisme ordinaire, des souvenirs du personnage principal aux péripéties vécues par les survivantes. Qui s'occupe des enfants ? Qui fait à manger ? Les femmes ! Qui par contre se sert des armes ? Qui se bat ? Les hommes ! Vous avez saisi mon problème. Il y a pourtant des personnages féminins au caractère assez fort dans ce roman, je n'arrive pas à comprendre pourquoi cela a tourné de cette façon. Comme je le disais ce n'est rien que du sexisme ordinaire, qui ne choquera pas tout le monde (loin de là), d'autant que le personnage principal respecte les femmes.

On peut aussi regretter que ce post-apo climatique ne pointe pas les causes de la dégradation du climat. Souvent, les romans sur ce thème alertent le lecteur, comme Jean-Marc Ligny le fait brillamment dans Exodes, ou Yannick Monget dans Gaïa (même si je ne l'ai pas aimé pour d'autres raisons) et bien sûr l'excellent Bacigalupi dans son recueil La Fille Flûte ou dans Ferrailleurs des mers. Ici c'est juste un contexte.

A part ces reproches, ce roman se laisse lire. Il reste divertissant, avec une construction entre flashbacks sur la vie pré-catastrophe du personnage principal et le présent. Les paysages et les tempêtes sont bien rendus, ainsi que la vie très difficile, et l'introspection des personnages y a sa part.

C'est toujours mon problème avec les éditions Super 8 : soit j'adore le livre (comme pour The Rook, ou Dernier meurtre avant la fin du monde, ou encore L'Obsession) soit je n'adhère pas du tout (comme pour Chambre 507 que je n'ai même pas chroniqué, Prime time dont je n'ai pu lire que la moitié...) et donc rebelote pour Une pluie sans fin :(

Pour résumer, Une pluie sans fin de Michael Farris Smith est un roman post-apocalyptique publié par Super 8 qui ne fera pas date. J'ai beaucoup de reproches à lui faire : son côté biblique, son inspiration Mad Max pas à la hauteur de l'original, son sexisme latent, son manque d'alertes sur la dégradation du climat... Il reste facile à lire et divertissant, avec une atmosphère oppressante grâce à ces tempêtes monstrueuses et sa pluie permanente, et une certaine humanité dans l'écriture. Mais il ne surnage pas dans l'océan des post-apos.


L'avis de Cornwall, moins sévère que moi !

Une pluie sans fin
de Michael Farris Smith
Editions Super 8 - Mai 2015
443 pages
Traduit de l'américain par Michelle Charrier
Papier : 20 € / Numérique : 12.99 €
Titre original : Rivers - 2013

4 commentaires:

  1. Erf c'est dommage, je l'avais repéré au taf, mais du coup ça donne moins envie, du coup il attendra un peu !

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  2. Je suis moins sévère parce que j'ai moins détesté que toi. C'est pas un lecture déplaisante. C'est pas le roman du siècle, mais il n'a pas que des défauts, même s'il reste très dispensable.

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  3. Oui la critique est juste..C'est très dispensable. J'ai même eu du mal à le lire, pour dire j'ai même mis moins de temps à lire un tome de la Roue du Temps!!

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