mercredi 11 février 2015

♥ Dernier meurtre avant la fin du monde de Ben H. Winters

Dernier meurtre avant la fin du monde de Ben H. Winters est le premier tome d'une trilogie "polar apocalyptique" publié chez Super 8. Je l'ai dévoré en une journée !

À quoi bon tenter de résoudre un meurtre quand tout le monde va mourir ? Concord, New Hamsphire. Hank Palace est ce qu’on appelle un flic obstiné. Confronté à une banale affaire de suicide, il refuse de s’en tenir à l’évidence et, certain qu’il a affaire à un meurtre, poursuit inlassablement son enquête. Hank sait pourtant qu’elle n’a pas grand intérêt puisque, dans six mois il sera mort. Comme tous les habitants de Concord. Et comme tout le monde aux États-Unis et sur Terre. Dans six mois en effet, notre planète aura cessé d’exister, percutée de plein fouet par 2011GV1, un astéroïde de six kilomètres de long qui la réduira en cendres. Aussi chacun, désormais, se prépare-t-il au pire à sa façon. Dans cette ambiance pré-apocalyptique, où les marchés financiers se sont écroulés, où la plupart des employés ont abandonné leur travail, où des dizaines de personnes se livrent à tous les excès possibles alors que d’autres mettent fin à leurs jours, Hank, envers et contre tous, s’accroche. Il a un boulot à terminer. Et rien, même l’apocalypse, ne pourra l’empêcher de résoudre son affaire.

Le titre original de ce roman est The Last policeman, excellent titre en soi. Dernier meurtre avant la fin du monde me semble quand même un bon choix, très parlant et sympathique clin d’œil à Douglas Adams, bien que le roman n'ait rien à voir avec H2G2 (j'ai presque envie de dire pour l'instant, mais je me chut), mise à part évidemment toute cette histoire de probabilités improbables et de destruction de la Terre.

Comme je le disais en intro, j'ai dévoré ce roman en une journée. Hank Palace, policier dans un bled paumé, décide d'enquêter sur un suicide. Ceux-ci sont légions depuis l'annonce d'une collision inévitable (mais pourtant tellement improbable d'un point de vue statistique !) entre un astéroïde géant et la Terre dans quelques mois. Pourtant, ce suicide en particulier lui semble suspect. Le voici donc embarqué dans la première enquête de sa courte carrière. A partir de ce moment, le lecteur sera baladé avec lui tout au long du récit.

"Quelle que soit la probabilité pour qu'un événement donné survienne, cette chance unique sur allez-savoir-combien doit arriver à un moment ou à un autre, faute de quoi ce ne serait pas une chance sur allez-savoir-combien. Ce serait zéro chance."

L'atmosphère de fin du monde est vraiment bien rendue : le désespoir des gens, la lente déliquescence de la société. De nouvelles lois ont été promulguées, et pour certains crimes, la tolérance est de zéro, par exemple pour la vente de drogue. Autant dire que si on se fait prendre, on part en prison pour toute la vie, à savoir les 6 mois qu'il reste avant l'impact. Cette justice immédiate fait s'interroger : peut-on encore prendre le temps d'enquêter sur une mort vaguement suspecte ?
"La fin du monde change tout, d'un point de vue judiciaire."

Le propos du roman tourne autour de l'enquête mais aussi de l'évolution de cette société sans avenir, et de celle du personnage principal, observateur de cette fin du monde, qui nous rapporte également toutes les "petites anecdotes" qui y sont liées : l'âge de la démerde est venu pour tous, la moitié des gens partent vivre leur rêve, ou retrouver un vieil ennemi pour lui faire payer le passé, des groupes de gens pensent que le gouvernement américain a une solution secrète de repli, le Pakistan veut atomiser l'astéroïde, et l'Amérique veut atomiser le Pakistan... Nous faisons également connaissance de sa sœur déjantée, personnage secondaire intervenant de temps en temps dans l'intrigue.

L'auteur sème des références geeks et SF un peu partout, d'ailleurs Palace n'en dit pas toujours que du bien, mais on sent clairement que c'est une culture que possède Ben H. Winters, qui dit s'être inspiré de Chabon et Dick pour l'ambiance. On retrouvera au hasard des aventures Le Seigneur des Anneaux, La Stratégie Ender, Sleepy Hollow, Le Dernier rivage...

Les références musicales à la fin du monde sont chouettes également, et moi je sais quelle chanson de U2 parle de la fin du monde... (Bon facile, elle s'appelle Until the end of the world, génialissime solo de The Edge).

Pour résumer, Dernier meurtre avant la fin du monde de Ben H. Winters est un polar apocalyptique publié chez Super 8 éditions. Rythmé, prenant, je l'ai dévoré en une journée. L'ambiance de fin du monde y est bluffante, et l'enquêteur comme le lecteur se font balader de bout en bout par un auteur qui sait parfaitement où il va. Chapeau, et vivement la suite qui pourrait bien dévoiler une toute autre intrigue (et qui a reçu le P.K. Dick Award l'année dernière !)




Dernier meurtre avant la fin du monde
de Ben H. Winters
Super 8 éditions - Février 2015
350 pages
Traduit de l'américain par Valérie Le Plouhinec
Papier : 18€ / Numérique : 12,99€
Titre original : The Last policeman - 2012

13 commentaires:

  1. Quelle idée géniale ! J’ajoute immédiatement ce livre à ma wish list, merci pour l’info ;)

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    1. Mais merci pour le titre de REM ;) J'ai adoré toutes les références données dans le livres ^^

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  2. je lis pas ta chronique maintenant, je vais faire la mienne et je reviens ^^

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  3. M'a l'air fort sympathique ce truc, je note.

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  4. Ah oué, carrément un coup de coeur ! :)
    Je t'ai rajoutée sur mon billet du coup, j'avais vu passer l'avis de Cornwall, mais pas le tien, désolée.

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    1. Coup de coeur oui et surtout hâte de lire la suite !!

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  5. Bah voilà, je viens de le commander à cause de toi !

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  6. Encore une bonne découverte grâce à ton blog

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