Terminus radieux est le dernier roman en date d'Antoine Volodine. Il est publié au Seuil et a reçu le Prix Médicis 2014. C'est un texte post-apocalyptique bien que l'auteur se refuse à dire qu'il écrit de la SF, (encore un !), et qualifie donc son œuvre de post-exotique.
Taïga sombre et immense, steppes infinies… La scène se passe d’abord
après l’irradiation complète de la Sibérie et l’écroulement de la
Deuxième Union soviétique, puis des siècles plus tard. La région,
dévastée par des accidents nucléaires, est à jamais inhabitable.
Entourés de paysages grandioses, des soldats fantômes, des morts vivants
et d’inquiétantes princesses s’obstinent à poursuivre le rêve
soviétique. Désormais le centre du monde a un nom, Terminus radieux, un
kolkhoze dont la pile atomique s’est enfoncée sous terre. Solovieï, le
président du village, met ses pouvoirs surnaturels au service de son
rêve de toute-puissance: vie et mort, amour éternel, renaissance.
Assisté par l’immortelle Mémé Oudgoul, il règne en maître sur le destin
des hommes et des femmes qui ont atterri là. Non loin du kolkhoze passe
une voie ferrée où circule un unique convoi, toujours le même.
Prisonniers et militaires cherchent en vain le camp où leur errance
prendra fin. Mais, là encore, Solovieï ordonne l’histoire. Il leur
faudra attendre des milliers d’années pour que s’éteigne sa présence
dans leur cauchemar.
Dans une Russie (et un monde) en guerre, suite à la Deuxième Union Soviétique à la fin du XXIIème siècle, trois
amis parcourent le pays, dépérissant à cause des radiations. L'un deux
est amené à partir chercher de l'aide et atterrit dans un kolkhoze
appelé Terminus radieux, peuplé par d'étranges habitants.
Je pensais que Terminus radieux était le premier texte que je lisais de Volodine, cependant, en fouinant un peu sur le bonhomme et ses écrits, il s'est avéré que j'avais déjà tenté de le lire, avec Les Aigles puent, sous son pseudonyme de Lutz Bassmann. C'était un texte très noir, très dur, au bout duquel je n'étais pas allée. Terminus radieux n'a toutefois pas complètement la même tonalité, possédant une poésie et un rapport à la nature (irradiée certes) un peu plus, et bien, radieux, malgré son désespoir évident.
Car ce roman est un texte poétique et onirique. Volodine y énumère par exemple des herbes imaginaires par la bouche de son personnage principal, Kronauer, comme une défense contre ce monde où l'humanité n'a plus vraiment sa place, par sa propre faute. Par ailleurs, tout au long du récit plane le doute : tous ces gens sont-ils vivants ou déjà morts ? Eux-mêmes n'en finissent pas de se poser la question. On trouve également de nombreuses références aux contes, dans ce "conte post-atomique". Et comme tous les contes, celui-ci est terrible.
Oui, parce que quand même, c'est légèrement la fin du monde dans un délire radioactif, c'est malsain, désespéré... et bien écrit, si bien qu'on a l'impression que l'auteur va chercher profond en lui-même, et veut aller profond dans les tripes du lecteur. Gros plus, c'est également drôle, notamment grâce à la Mémé Oudgoul (sérieusement, j'ai même pensé à Mémé Ciredutemps, mais je suis pas sûre que Volodine ait lu Pratchett) et à toutes les réflexions "communistes" qu'elle peut avoir.
Si on ajoute à ça un père abusif qui pénètre dans l'esprit de ses filles (et de toutes les personnes qu'il souhaite) pour fouiller leurs pensées et leur dire ses poèmes (parties un peu longuettes pour moi), une pile radioactive au fond d'un trou (tel le gluon), et des personnages tous plus ou moins déjantés, on obtient un roman fort sympathique.
Oui, parce que quand même, c'est légèrement la fin du monde dans un délire radioactif, c'est malsain, désespéré... et bien écrit, si bien qu'on a l'impression que l'auteur va chercher profond en lui-même, et veut aller profond dans les tripes du lecteur. Gros plus, c'est également drôle, notamment grâce à la Mémé Oudgoul (sérieusement, j'ai même pensé à Mémé Ciredutemps, mais je suis pas sûre que Volodine ait lu Pratchett) et à toutes les réflexions "communistes" qu'elle peut avoir.
Si on ajoute à ça un père abusif qui pénètre dans l'esprit de ses filles (et de toutes les personnes qu'il souhaite) pour fouiller leurs pensées et leur dire ses poèmes (parties un peu longuettes pour moi), une pile radioactive au fond d'un trou (tel le gluon), et des personnages tous plus ou moins déjantés, on obtient un roman fort sympathique.
Pour résumer, Terminus radieux d'Antoine Volodine au Seuil est un post-apo atomique, entre humour et désespoir, qui se situe en Russie. Le texte est à la fois poétique, onirique et dur, parfois même malsain. Malgré quelques longueurs, notamment lors des poèmes que l'un des personnages déclame en s'introduisant dans l'esprit des gens, c'est un roman intéressant et plein de références, qui montre que l'auteur est un passionné et a son univers bien à lui. Il a reçu le Prix Médicis en 2014. Et c'est de la SF.
Défi Âne VS Papillon #12 relevé ! |
Choupinette a lu Un an dans les airs de Raphaël Albert, Jeanne-A Debats, Nicolas Fructus, Raphaël Granier de Cassagnac et Johan Heliot.
Terminus radieux
d'Antoine Volodine
Le Seuil - Août 2014
616 pages
Papier : 22€ / Numérique 15,99€
Contente que cela t'es plu. Je comprends pas cette attitude de l'auteur de ne pas vouloir dire ou avoir peur de dire que oui c'est de la SF. faut que j'aille au bout d'ailleurs. J'en suis toujours à une quarantaine de pages.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si c'est comme certains par "honte" du genre, ou parce qu'il considère réellement qu'il a inventé un genre.
SupprimerIl me semble qu'il est fâché avec le petit monde de la SF française après l'expérience du groupe limite. Il a une réflexion du genre : "Si la SF ne veut pas de textes plus littéraires, alors moi qui ai une prétention littéraire, je ne fais pas de la SF".
SupprimerAh ok. Bah il peut toujours le dire !
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