En rédigeant mon article du Mardi c'est permis sur le film Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Robert Zemeckis, je me suis aperçue que le scénario était en fait inspiré d'un roman policier/fantastique de Gary Wolf, intitulé Who censored Roger Rabbit ? et sorti en 1981.
Il n'a jamais été traduit en français. Il existe en poche. Il a été réédité plusieurs fois, et l'auteur lui a même écrit deux suites : Who p-p-p-plugged Roger Rabbit ? en 1991 et très récemment, en 2014, Who wacked Roger Rabbit ?
Los Angeles, 1981. Roger Rabbit engage Eddie Valiant, un détective privé, afin qu'il prouve que ses anciens patrons, les DeGreasy, lui avaient promis qu'il serait le héros de son propre strip en lui faisant signer son contrat. Or, depuis un an, il n'est que second rôle dans les strips de Baby Herman. Eddie Valiant va enquêter et découvrir des détails que ne lui avait pas révélé le lapin : sa femme, Jessica Rabbit, l'a quitté très récemment, et quelqu'un essaie de le tuer...
Première différence avec le film : l'époque. Dans le film tout se passe juste après guerre, en 1947, alors que l'action du roman est contemporaine à son écriture, dans les années 80.
Autre différence de taille : les strips. Les Toons ne tournent pas forcément dans des cartoons, mais sont photographiés pour faire des strips (des bandes-dessinées de quelques cases, type Snoopy). D'ailleurs ils ont une particularité. Quand ils parlent, leurs paroles apparaissent dans une bulle au-dessus de leur tête, soit sous forme de mots, soit par une image (ce qui est très drôle quand Valiant rencontre Baby Herman, qui a souvent des idées salaces).
Les Toons ont également le pouvoir de se dédoubler : ils peuvent créer un double le temps de faire une cascade dangereuse par exemple, ou de se rendre à deux endroits différents. Au bout d'un certain laps de temps (entre quelques minutes et quelques jours) ce clone tombe en poussière.
Comme dans le film, on rencontre des Toons humanoïdes, par opposition à ceux qui ressemblent vraiment à des personnages de dessin animé. Dans cette catégorie, on trouve Jessica Rabbit. Les Toons humanoïdes, et souhaitant paraitre (voire être) humains, au point de réussir à supprimer leur bulle, ont selon moi largement inspiré le personnage du juge DeMort de Zemeckis, qui n'existe pas dans le roman.
On retrouve certaines répliques cultes, comme celle de Baby Herman quand il se plaint d'avoir le sexe d'un bébé et la libido d'un homme. Certaines scènes existent également dans le film mais sont détournées du sens que leur avait donné l'auteur dans son récit, comme le rapprochement de Valiant et Jessica Rabbit. Autre chose : les Toons peuvent mourir d'une balle normale, exactement comme les humains.
C'est un roman qui respecte les codes du polar, tels que définis par Régis Messac : « un récit consacré avant tout à la découverte méthodique et graduelle, par des moyens rationnels, des circonstances exactes d’un événement mystérieux ». L'enquête avance à force de discussions avec les témoins et de découvertes d'indices, qui amènent à d'autres discussions et d'autres indices. Cela donne parfois l'impression d'être un peu longuet, mais le plaisir de l'enquête est bien là.
Bien sûr l'humour, parfois noir, est au rendez-vous, et les Toons sont presque aussi tarés que dans le film.
Le thème du racisme est abordé, les Toons étant exploités par les humains, parqués dans certains quartiers. Des humains se battent pour leurs droits, certains lieux sont partagés, etc...
Un léger spoil à surligner pour les curieux (pour un événement qui arrive dans le premier tiers du livre) !! le détective est d'abord engagé par Roger Rabbit pour prouver que les DeGreasy lui ont promis son propre strip. Mais DeGreasy, puis Roger peu après la même nuit, se font assassiner, et c'est sur ces meurtres que finit par enquêter Valiant (Roger Rabbit étant soupçonné du premier), avec l'aide du double du lapin, créé avant que celui-ci se fasse tuer !!
Pour résumer, Who censored Roger Rabbit ? de Gary K. Wolfe est un roman policier publié en 1981. Il a inspiré le film Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Zemeckis en 1988, qui en a repris certains personnages, beaucoup d'éléments et diverses scènes, mais en a modifié l'intrigue, rendant tout public un polar pas si bon enfant que cela. L'idée de mettre des Toons dans la vie des humains est excellente, et permet aussi à l'auteur de parler autrement de racisme, sans avoir trop l'air d'y toucher. Un texte vite et bien lu et de percutantes répliques de la part de Valiant. Dommage qu'il n'ait jamais été traduit en français !
Première différence avec le film : l'époque. Dans le film tout se passe juste après guerre, en 1947, alors que l'action du roman est contemporaine à son écriture, dans les années 80.
Autre différence de taille : les strips. Les Toons ne tournent pas forcément dans des cartoons, mais sont photographiés pour faire des strips (des bandes-dessinées de quelques cases, type Snoopy). D'ailleurs ils ont une particularité. Quand ils parlent, leurs paroles apparaissent dans une bulle au-dessus de leur tête, soit sous forme de mots, soit par une image (ce qui est très drôle quand Valiant rencontre Baby Herman, qui a souvent des idées salaces).
Les Toons ont également le pouvoir de se dédoubler : ils peuvent créer un double le temps de faire une cascade dangereuse par exemple, ou de se rendre à deux endroits différents. Au bout d'un certain laps de temps (entre quelques minutes et quelques jours) ce clone tombe en poussière.
Comme dans le film, on rencontre des Toons humanoïdes, par opposition à ceux qui ressemblent vraiment à des personnages de dessin animé. Dans cette catégorie, on trouve Jessica Rabbit. Les Toons humanoïdes, et souhaitant paraitre (voire être) humains, au point de réussir à supprimer leur bulle, ont selon moi largement inspiré le personnage du juge DeMort de Zemeckis, qui n'existe pas dans le roman.
On retrouve certaines répliques cultes, comme celle de Baby Herman quand il se plaint d'avoir le sexe d'un bébé et la libido d'un homme. Certaines scènes existent également dans le film mais sont détournées du sens que leur avait donné l'auteur dans son récit, comme le rapprochement de Valiant et Jessica Rabbit. Autre chose : les Toons peuvent mourir d'une balle normale, exactement comme les humains.
C'est un roman qui respecte les codes du polar, tels que définis par Régis Messac : « un récit consacré avant tout à la découverte méthodique et graduelle, par des moyens rationnels, des circonstances exactes d’un événement mystérieux ». L'enquête avance à force de discussions avec les témoins et de découvertes d'indices, qui amènent à d'autres discussions et d'autres indices. Cela donne parfois l'impression d'être un peu longuet, mais le plaisir de l'enquête est bien là.
Bien sûr l'humour, parfois noir, est au rendez-vous, et les Toons sont presque aussi tarés que dans le film.
Le thème du racisme est abordé, les Toons étant exploités par les humains, parqués dans certains quartiers. Des humains se battent pour leurs droits, certains lieux sont partagés, etc...
Un léger spoil à surligner pour les curieux (pour un événement qui arrive dans le premier tiers du livre) !! le détective est d'abord engagé par Roger Rabbit pour prouver que les DeGreasy lui ont promis son propre strip. Mais DeGreasy, puis Roger peu après la même nuit, se font assassiner, et c'est sur ces meurtres que finit par enquêter Valiant (Roger Rabbit étant soupçonné du premier), avec l'aide du double du lapin, créé avant que celui-ci se fasse tuer !!
Pour résumer, Who censored Roger Rabbit ? de Gary K. Wolfe est un roman policier publié en 1981. Il a inspiré le film Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Zemeckis en 1988, qui en a repris certains personnages, beaucoup d'éléments et diverses scènes, mais en a modifié l'intrigue, rendant tout public un polar pas si bon enfant que cela. L'idée de mettre des Toons dans la vie des humains est excellente, et permet aussi à l'auteur de parler autrement de racisme, sans avoir trop l'air d'y toucher. Un texte vite et bien lu et de percutantes répliques de la part de Valiant. Dommage qu'il n'ait jamais été traduit en français !
Je l'ai jamais vu, en tout cas j'en ai un souvenir très très flou ...
RépondreSupprimerEt je découvre donc qu'il était tiré d'un film, merci pour cette info
Étonnant ce bouquin ! Le film serait sorti de nos jours, le bouquin aurait été traduit dans la minute XD
RépondreSupprimerEt il est encore plus étonnant que le film n’ai jamais généré de suites, si celles-ci ont déjà été écrites sous forme de romans !
RépondreSupprimerIl a été traduit en français dans la collection "Présence du futur" chez Denoèl mais pas réédité depuis.
RépondreSupprimerA ma connaissance il n'a jamais été traduit. J'ai vérifié dans la collection Présence du Futur sur NooSFere, pas vu non plus. http://www.noosfere.org/icarus/livres/collection.asp?NumCollection=31&NumEditeur=3521&NumPage=1&NbLivres=653&HorsCollec=
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