mardi 18 mars 2014

♥ Mordred de Justine Niogret


Mordred est le dernier roman de Justine Niogret, qui signe son retour à la fantasy après le Steampunk Cœurs de rouille, et le post-apo Gueule de Truie. Il est sorti chez Mnémos, qui avait déjà édité le magnifique Chien du Heaume et sa suite plus introspective, Mordre le bouclier

Mordred serait, selon la légende, le fils incestueux d'Arthur (ou son neveu) et de sa sœur Morgause. Son père (ou son oncle) aurait tenté de le faire disparaître sans succès. Il aurait été un chevalier détesté de ses pairs, considéré comme un traître, et comme un assassin. Dans le roman, l'auteure a choisi de nuancer sa légende, voire de la revisiter. Mordred est en proie à un mal de dos terrible suite à une blessure, ce qui l'immobilise et lui donne le temps de repenser à sa vie et aux événements qui ont fait de lui ce qu'il est. 



Mordred est un court roman, environ 160 pages, mais à la puissance d'évocation impressionnante. Justine Niogret est de retour aux affaires en fantasy, n'en doutez pas ! J'étais restée plutôt sur ma faim lors de ma tentative de lecture de Mordre le bouclier. Mordred me permet de me remettre de cette déception.

Mordred est alité, il souffre. Du dos, d'une blessure mal (ou pas du tout) soignée. Il alterne les moments de veille qui ressemblent à une torture, et le sommeil qui le renvoie vers des moments forts de sa jeunesse, de sa vie. C'est cette forme du récit qui nous permet d'en apprendre plus sur lui, et de le comprendre, de se rappeler que tout homme, quel qu'il soit, a été un jour un enfant innocent, et que des événements bien précis l'on mené où il est, et que tout n'est pas noir, ou blanc. Ce récit est en conséquence intime, empreint de nostalgie, mais aussi sombre et dur. 

Dans les moments marquants, je retiens la première rencontre avec Polïk, l'épreuve pour devenir chevalier, ou encore les combats qui m'ont impressionnée. Et plein d'autres en fait, les moments où il se rappelle sa mère, sa relation avec Arthur, tout est marquant dans ce roman... 

Je vous signale que dans le Fiction 18, vous pouvez lire un dialogue Jaworski/Niogret des plus édifiants, où vous apprendrez entre autre que Justine parle en connaissance de cause du mal de dos... 

Pour résumer, avec Mordred, Justine Niogret revient chez Mnémos avec un personnage écorché vif, dépeint avec talent. La plume est poétique et acérée. Le roman est court, mais l'histoire est complète, prenante, forte. J'ajoute qu'il n'est point besoin d'être familier avec les légendes arthuriennes pour apprécier ce livre (mais j'ai lu quelques articles sur Mordred en amont, pour comprendre cette revisite). Je ne peux que vous conseiller cette lecture qui m'a remué les tripes à toutes ses étapes.
Un retour en fantasy plus que réussi pour Justine Niogret
Lecture n°1 dans le cadre
du challenge SFFF au féminin
à retrouver sous le tag "auteurEs"
Les avis de Julien Naufragé, Cornwall, Xapur, Blackwolf, Lhisbei, Tigger Lilly, Efelle.

7 commentaires:

  1. Un bon moment, je pense que sa brièveté participe aussi à sa qualité !

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  2. Du Niogret à placer dans le haut du panier de sa production, et ça ça me plaît.
    Ceci dit, je pense attendre la sortie poche, tranquillement.

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  3. J'ai passé aussi un bon moment avec ce roman même si, j'avoue, j'aurai aimé en savoir un peu plus. Par contre faut que je me procure le Fiction 18 il a l'air sympa.

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  4. Va vraiment falloir que je le trouve celui-ci :)

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  5. Waouh :) Sacrée chronique que voilà. Bon, je le mets en wish alors :D

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  6. Un excellent livre. La plume et les atmosphère y fait beaucoup. Un roman que j'ai beaucoup apprécié également par ses multiples qualités, son côté mélancolique et sa vision d'un "méchant" qui rend le personnage finalement plus humain et moins manichéen.

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  7. J. Nogriet fait partie des auteur(e)s que je n'ai encore pris le temps de lire mais qui me tentent pas mal. Je comptais justement me procurer l'intégral que vient de sortir Mnémos : Chien du heaume/Mordre le bouclier. Mais vu les remarques sur le deuxième opus du diptyque, je vais peut-être me contenter du premier.
    Merci pour cette chronique :-)

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