dimanche 8 décembre 2013

Elric des Dragons de Michael Moorcock

Je connais bien sûr depuis longtemps le nom d'Elric. Classique de la Fantasy, il a récemment été adapté en BD par Julien Blondel, album qui semble être le seul à avoir la bénédiction de Moorcock lui-même. J'ai lu cette BD, et je dois avouer qu'elle m'a donné envie de lire le roman dont elle était tirée. Elric des Dragons de Michael Moorcock ayant été choisi pour la lecture commune du Cercle d'Atuan en décembre, j'ai saisi l'occasion.

Melniboné, l'île aux Dragons, régnait jadis sur le monde. Désormais les Dragons dorment et Melniboné dépérit. Sur le trône de Rubis siège Elric, le prince albinos, dernier de sa race, nourri de drogues et d'élixirs qui le maintiennent tout juste en vie. La menace plane ; alors il rend visite au Seigneur du Chaos, Arioch, et conclut un pacte avec lui. Il s'engage ainsi sur le chemin de l'éternelle aventure : le Navire des Terres et des Mers le porte à la cité pestilentielle de Dhozkam, et son destin le pousse à franchir la Porte des Ténèbres ; au-delà, deux épées noires attendent leur maître et leur victime...

Écrit en 1972, ce premier opus du cycle d'Elric fait désormais figure de classique de la Fantasy. Sur une base de tragédie antique et sur fond de déclin de l'Empire Melnibonéen, les personnages de la famille royale s’aiment et s'entredéchirent. Elric, plus instruit et moins assoiffé de conquête que ses prédécesseurs, ne fait pas l'unanimité dans le Royaume. Son cousin Yyrkoon le défie régulièrement car il estime être un vrai Melnibonéen et mériter le trône. Cymoril est l'amante fidèle d'Elric, que lui jalouse également Yyrkoon. Mais Elric, aussi faible et drogué qu'il puisse paraître n'en est pas moins un puissant sorcier capable d'invoquer les Seigneurs du Chaos.

Je dois dire que le côté magique de l'histoire m'a bien plu. Les invocations, les voyages dans des dimensions parallèles, le Navire des Terres et des Mers, le Labyrinthe qui protège la Cité d'Imrryr, la célèbre Stormbringer évidemment... L'idée effleure le lecteur de situer notre monde actuel par rapport à ce monde de Fantasy : dimension parallèle ? bond dans le temps ?

L'impression que j'allais assister à une pièce de théâtre (probablement une tragédie grecque) dès le début du texte a aussi contribué à me plonger dans l'histoire.

"Comment expliquer que leur souffrance engendre une chose si belle ?"

J'ai apprécié le côté décadent de la société Melnibonéenne, mais il m'a paru pâle comparé aux images que je garde de la BD. De même le style basique et/ou ampoulé (ça dépend des moments) de l'auteur ne m'a pas convaincue. J'ai trouvé le roman court et pour le coup j'ai eu l'impression que les personnages n'étaient pas assez creusés, les aventures trop brèves. Cela aurait mérité d'être développé, et je suppose que c'est ce que Moorcock fait dans les suites. Et puis, crotte, où sont les dragons ? C'est quand même Elric DES DRAGONS non ? Je sais ils dorment...

Je voudrais terminer sur l'image positive du livre et de l'éducation donnée par Moorcock dans son récit. Elric est le premier de sa lignée (vieille de 10 000 ans je le rappelle) à avoir mis le nez dans les livres dès son enfance, par la force des choses (il était trop faible pour combattre tout le temps comme les autres jeunes Melnibonéens). Si l'éducation puisée dans les livres est mal vue par ses semblables, elle a construit Elric. Moins impulsif, sa conscience tient une grande place dans sa manière de gouverner. Face à son peuple, il peut passer pour faible et déviant, car il ne suit pas toujours certaines traditions ancestrales qu'il estime parfois barbares. Tout cela grâce aux livres et aux connaissances qu'il a acquises. Elric n'est pas Conan, ce roman n'est pas une Fantasy qui fait l'apologie du puissant guerrier sans peur et sans doute. C'est ce qui fait sa force selon moi.

Pour résumer, Elric des Dragons de Michael Moorcock est un classique de la Fantasy qui ne m'a pas accrochée. Peut-être aurais-je dû le découvrir bien plus tôt, quand mes goûts étaient moins arrêtés. Néanmoins je comprends parfaitement l'attachement de beaucoup de lecteurs pour ce personnage atypique, ses aventures noires et parfois étonnantes, et son questionnement incessant sur lui-même.
Un classique de la Fantasy qui se laisse encore lire
Les avis de Lorhkan, Efelle, Euphémia, Roz

7 commentaires:

  1. Ah ça pour être court, c'est court.
    Moorcock dans ses séries populaires c'est du feuilleton avec une qualité en dents de scie...
    Quant aux dragons, ils apparaissent dans d'autres romans mais ils sont sur le déclin eux aussi.

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  2. Une saga que j’avais adorée, le dernier tome, « Stormbringer », est magnifique...

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  3. Bouquin lu quand j'étais adolescente, mais je ne pense pas que ça me plairait maintenant, même si effectivement, c'est un classique !

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  4. J'étais bien tenté de me laisser à acheter la première intégrale qui a été publié il y a quelques mois. J'avoue que ton avis me refroidit un peu.

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  5. Moi j'ai beaucoup aimé, mais je comprends que cet aspect "court" puisse surprendre. Ça va vite, ça n'est pas très développé, mais j'ai eu l'impression de lire un condensé de l'heroic-fantasy que j'aimais étant gamin.

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  6. J'aimerais bien me replonger dedans pour ma part, j'ai abandonné l'histoire en cours il y a bien longtemps. Je pense que c'est comme Conan, on s'est tellement inspiré de la figure d'Elric que l'original n'est pas exactement ce qu'on attendait ^^

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  7. Aaaah Elric et Stormbringer, Hawkmoon, Corum ... Que de souvenirs ... de quoi se replonger dans les textes de Moorcock tiens ! ;)

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