Griffe d'Encre est une petite maison d'édition que j'affectionne, notamment pour sa publication d'anthologies. On peut dire que je l'attendais celle-ci. Un bouquin intitulé Virus ne pouvait que m'intéresser, ça fleure bon le post-apo non ? Et bien pas que ! Le virus peut prendre différentes formes...
J'ai lu l'anthologie en deux heures trente environ. Trois nouvelles m'ont marquées plus que les autres quand je repense à ma lecture, je vais néanmoins de vous parler des huit.
♥ Frédérique Lorient : H5N1
Tout est dans le titre. Cette nouvelle d'ouverture est particulièrement bien choisie. Partant d'un virus connu mais effrayant, l'auteure nous brosse en cinq pages un monde où le H5N1 a mené à l'extermination systématique de tous les oiseaux. Une femme visite un musée avec sa jeune fille, quand soudain le pire arrive... On le sent venir, la tension monte, et... Excellente nouvelle à chute.
Véronique Pingault : Rouge cerise à pois blancs
Véronique Pingault : Rouge cerise à pois blancs
Et mes chaussettes rouges et jaunes à petits pois ! Non je rigole. Cette nouvelle raconte l'histoire d'un journaliste qui va se choper un virus particulièrement hallucinogène et vouloir le garder à tout prix. Originale, plutôt humoristique, cette nouvelle ne m'a pourtant pas accrochée plus que cela.
♥ Isabelle Guso : Utopie en sursis
De cette auteure je n'avais lu que Présumé Coupable, qui se révélait bien sombre et tourmenté. C'est encore le cas de cet excellent texte, le plus long de l'anthologie. L'utopie est dystopique, le monde dans lequel vit Audrey est ultra réglementé et chacun doit y rester le plus possible dans la norme. Problème, son ex était déjà "déviant". Alors quand sa fille se met à monter par l'escalier réservé à la descente dans son école, "pour changer", cela devient inquiétant... Bien plus qu'une nouvelle sur les virus, c'est un récit sur les liens familiaux, sur la norme et les apparences, sur ce qu'on peut endurer pour sa famille, ce que la maladie d'un enfant peut provoquer chez un parent... Et plus encore. Oui cette histoire m'a parlée, m'a touchée, malgré un concept classique déjà utilisé par d'autres. A lire !
Pénélope Chester : Mise à jour
Courte nouvelle à propos d'un robot domestique totalement paranoïaque et hypocondriaque. C'est un texte plutôt drôle et vaguement angoissant. Je trouve que l'auteure n'est pas allée assez loin dans son idée, c'est trop sage. Dommage !
Fabien Clavel : Quand les clowns en treillis font gémir la musique
Fabien Clavel s'est inspiré d'une chanson d'Hubert Félix Thiéfaine, ce qui donne un titre assez improbable. L'histoire quant à elle semble être une métaphore de l'exclusion et un appel à la révolution. La nouvelle a dû être écrite sous le règne de Sarkozy et cela se ressent. Étonnant virus que celui qui provoque des symptômes qui vous donnent une bille de clown... Une nouvelle intéressante par son engagement et sa réflexion.
Raymond Iss : Intrafolie
C'est la nouvelle mode : tout le monde se fait implanter son téléphone dans la dent et l'oreille. Seulement quand un virus le fait dysfonctionner c'est la cata, surtout quand le réveil est en boucle sur une chanson de Dalida ! Cela m'a fait penser à la nouvelle Tuning Jack de Lionel Davoust, avec le héros qui a sa radio interne bloquée sur France Culture. C'est absurde, court, mais pas marquant.
♥ David Osmay : Flocon rouge
Raymond Iss : Intrafolie
C'est la nouvelle mode : tout le monde se fait implanter son téléphone dans la dent et l'oreille. Seulement quand un virus le fait dysfonctionner c'est la cata, surtout quand le réveil est en boucle sur une chanson de Dalida ! Cela m'a fait penser à la nouvelle Tuning Jack de Lionel Davoust, avec le héros qui a sa radio interne bloquée sur France Culture. C'est absurde, court, mais pas marquant.
♥ David Osmay : Flocon rouge
Flocon rouge est la troisième des nouvelles que j'ai préférées dans cette anthologie virale. L'humanité a découvert un vaccin contre la vieillesse. Malgré l'interdiction de vacciner les enfants, la narratrice a été piégée dans le corps de ses 12 ans par un père complètement fou. Cela fait plusieurs siècles. Et c'est bien connu, l'éternité c'est long, surtout vers la fin. Mais quand un virus déclenche le vieillissement instantané des personnes vaccinées, c'est la panique... Romane est une adulte dans un corps d'enfant et elle risque autant que les autres de mourir. Mais ne serait-ce pas le juste retour des choses quand l'homme se croit plus fort que la nature ? Texte sensible, assurément très bon.
Bruce Holland Rogers : Contagion
Contagion est un texte ultra-court de trois pages. De hauts responsables se rencontrent car un virus sévit. Le problème ? Il rend les gens heureux. Inacceptable ! Je dois dire que malgré son ton qui se veut acide, cette nouvelle est un peu trop anecdotique à mon goût.
Pour résumer, Virus est une anthologie dans laquelle les auteurs jouent avec les différentes acceptions du mot-titre. Griffe d'encre revient avec un livre sympathique, doté d'une belle couv' de Zariel, qui se lit vite et contient à mon sens trois nouvelles remarquables qui font que cela vaut le coup de consacrer une dizaine d'euros et deux grosses heures à sa lecture. Que la contagion commence !
Lecture n°4 dans le cadre du challenge Francofou |
Lecture n°58 dans le cadre du challenge Je lis des nouvelles et des novellas |
ça donne envie en tout cas ! puis ça change des recueils de nouvelles un peu horreur qu'on voit habituellement. Je note !
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