A l'occasion de la sortie du film Snowpiercer, on reparle de cette BD post-apo française en noir et blanc qu'est Transperceneige de Lob et Rochette pour les 1er et 2nd tomes, et de Legrand et Rochette pour le 3ème. Casterman a publié une intégrale qui a vite été épuisée, mais devrait être réimprimée rapidement.
Le Transperceneige est un train ultra-sophistiqué qui transporte ce qui reste de l'humanité. En effet une bombe climatique a provoqué une nouvelle ère glaciaire qui oblige le train à être perpétuellement en mouvement, et empêche toute vie à l'extérieur. Dans ce train, tout le monde n'est bien sûr pas logé à la même enseigne. Devant la Sainte Loco et les wagons première classe avec les nantis qui contrôlent le reste du train, dans lequel on trouve les secondes classes, puis enfin en queue des wagons à bestiaux où se sont entassés les dernières personnes à avoir réussi à monter dans le train lors de la catastrophe.
Le premier tome de Transperceneige a été écrit en 1984 par Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. On l'imagine inspiré de La Compagnie des glaces de G-J Arnaud, mais en plus kafkaïen : le train est lancé à grande vitesse, ne doit pas s'arrêter, et ne doit pas rencontrer d'obstacles. C'est là tout l'intérêt de la chose. On connaît les post-apo d'enfermement sous terre ou dans un bâtiment, mais dans un train, à part la source d'inspiration citée, c'est assez inédit !
Toutes les contraintes d'un train lancé à grande vitesse pèsent sur la vie des survivants. La promiscuité due à l'étroitesse des lieux, l'hygiène déplorable, nourriture difficile à produire, les castes créées par la force des classes (1ère classe, 2nde classe, wagon à bestiaux). Le train symbolise la société dystopique par excellence, les leaders privilégiés en tête, les classes moyennes puis les "pauvres" survivant à peine en queue de train (où ils sont entassés et enfermés), tout en bas de l'échelle sociale. Les personnages sont durs, les femmes maltraitées.
Début du 1er tome |
La catastrophe, due à une bombe climatique qui explique le climat insupportable qui règne, ainsi que le train qui fait figure de merveille technique, nous montre l'image que l'on se faisait de la technologie à venir au début des années 80. Un laser semble faire fondre la neige à l'avant de la locomotive, une espèce de viande se reconstituant se trouve dans un wagon spécifique, et la télé est diffusée dans tout le train.
La télé, et la communication des dirigeants, est d'ailleurs plutôt centrale dans les deux suites. Y émerge également une religion dans laquelle on prie la Sainte Loco, qui évidemment deviendra la seule religion autorisée. Du post-apo classique, mais efficace.
Ce qui m'a frappée c'est le dessin. Dur, froid, oppressant (normal, nous sommes enfermés dans des wagons), noir et blanc dans le tome 1, il change dans les deux tomes suivants, alors même que l'illustrateur lui ne change pas. Il se fait moins dur et surtout plus moderne, mais toujours en noir et blanc. J'avoue avoir préféré le dessin des derniers tomes.
Quant à l'intrigue du tome 1, elle est simple. Un homme parvient à sortir des wagons de queue (un queutard comme les appellent les soldats). Il sera amené vers les wagons de tête pour rencontrer les dirigeants, ce qui nous permet de traverser et découvrir le Transperceneige.
Quant à l'intrigue du tome 1, elle est simple. Un homme parvient à sortir des wagons de queue (un queutard comme les appellent les soldats). Il sera amené vers les wagons de tête pour rencontrer les dirigeants, ce qui nous permet de traverser et découvrir le Transperceneige.
Pour résumer, Transperceneige de Lob, Rochette et Legrand publié en intégrale chez Casterman est vraiment une réussite du post-apo. Les fins des tomes sont excellentes. Cette BD dure et froide mérite d'être qualifiée de classique avec son train filant à toute vitesse dans la neige, et j'espère pouvoir bientôt voir Snowpiercer, le film de Joon-ho Bong qui l'a remise au goût du jour.
Y a quand même Chris Evans dedans quoi ! Méconnaissable certes, mais bon.
J'ai bien envie de la lire cette BD (mais comme c'est étrange, elle est empruntée dans bientôt toutes les bibliothèques parisiennes, on se demande bien pourquoi !)
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé le film, mais j'ai entendu qu'il s'était pas mal éloigné de la BD.
RépondreSupprimerJe pense offrir la BD à mon chéri pour noël donc j'aurais l'occasion de juger ça par moi même. Ta chronique donne envie de lire la BD en tout cas !
Ca a l'air sympa dis donc ! Prévu d'aller voir le film pour commencer, on verra pour la bd plus tard :)
RépondreSupprimerJ'ai déjà vu le film, qui s'avère très "plaisant" (dans la mesure où on peut trouver plaisantes les conditions qui y sont évoquées), j'envisage avec grande intention la BD du coup (j'aime comparer!), reste à voir si je pourrais l'emprunter quelque part... :)
RépondreSupprimerComme j’ai vu le film hier, j’ai dévoré ton article qui m’a permis de découvrir de belles illustrations… J’ai hâte de lire la bd ! Merci pour ta chronique ;)
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