lundi 5 novembre 2012

Enig Marcheur de Russell Hoban

Le pitch :
Dans un futur lointain, après que les feux nucléaires ont ravagé le monde – le Grand Boum –, ce qui reste des hommes est revenu à l’âge de fer, leur survie sans cesse mise en péril par des chiens mangeurs d’homme et des clans rivaux. La gnorance, la preuh et les superstitions ont pris le pouvoir. La langue n’est désormais plus qu’un patois menaçant et vif dans lequel subsistent par fragments les connaissances du passé. C’est là qu’Enig Marcheur, douze ans, va prendre la décision inédite de coucher par écrit ses aventures hors normes à la poursuite de la Vrérité en revenant sur les pas des hommes à l’origine du Sale Temps

Mon avis :
Dans le cadre de Masse Critique sur Babelio, j'ai reçu Enig Marcheur de Russell Hoban. Étant fan de post-apo, j'ai voulu découvrir cet OVNI encensé par beaucoup.


Will Self dit à juste titre dans sa préface que ce roman est exigeant. En effet. Écrit totalement en Parlénigm, une langue inventée par l'auteur, ce livre a longtemps peiné à trouver un éditeur et un traducteur français. Genre 30 ans. Les Éditions Monsieur Toussaint Louverture et Nicolas Richard ont relevé le défi. Je leur tire mon chapeau ! Je pense que Nicolas Richard a du y passer un temps colossal.

Pour ceux d'entre vous qui ont lu Des Fleurs pour Algernon, vous pouvez en partie imaginer ce que c'est de lire Enig Marcheur en Parlénigm. L'auteur a mis 5 ans à écrire ce récit et en a perdu son orthographe !

L'histoire se déroule dans le futur après un holocauste nucléaire. Enig, dont le père vient de mourir, décide de coucher sa vie, ses aventures et certaines légendes par écrit. Dans un monde où l'oralité est la norme, il écrit phonétiquement. Le langage ayant évolué avec les ans, certains mots sont devenus difficiles à comprendre.

Le jour de mon nommage pour mes 12 ans je suis passé lance avant et j'ai oxy un sayn glier il été probab le dernyé sayn glier du Bas Luchon. Toute façon y en avé plu eu depuis long tant avant lui et je me tends plu à en revoir d'aurt.

Enig est un livre difficile à lire, mais il est aussi poétique. Le héros m'a fait penser à celui de l’Été Machine de Crowley. Un exemple de mot réinventé : "ami" devient "âme mi", joli non ? La peur devient la "preuh", la pleine lune, la "Plaie Lune"...

Je ne vais pas vous mentir, malgré ma très bonne impression sur les premiers chapitres, je ne suis pas allée au bout de la lecture. Elle demandait un effort trop soutenu, et le plaisir de lire s'en ressentait. Pour cela, je ne la compterai pas non plus pour le challenge Fins du monde de Tigger Lilly.

Voilà ce que j'ai pensé de cette expérience Enig Marcheur. Si vous avez du temps, l'envie, et beaucoup de calme pour lire, n'hésitez pas à vous y plonger, et vous me raconterez cette "les gendes".  

EDIT : je n'ai pas parlé de la couverture, car j'ai reçu les épreuves non corrigées, mais à la voir sur le net, elle me fait penser au travail de Guilloppé. Je n'ai pas réussi à trouver qui a effectué ce superbe travail.

3 commentaires:

  1. Ca me rappelle La voix du feu, un recueil de textes d'Alan Moore dont la première nouvelle est racontée du point de vue du héros, un homme de Néanderthal stupide (ou assimilé). J'en ai tellement sué pour finir son histoire que j'ai jamais continué la suite (et pourtant après c'est écrit normalement xD)

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  2. Je crois qu'un livre entier avec ce style d'écriture ne me conviendrait pas... Lecture trop ardue, rendue trop lente par le "déchiffrage"... Non, pas pour moi...

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  3. Je suis en train de le lire. Je comprends que tu ne l'aies pas fini et que beaucoup soient même rebutés dès les premiers mots.
    Je l'ai commencé il y a maintenant un mois, et je le lis très lentement. Mais j'irai au bout, car je m'attache à Enig comme une puce sur un chien...

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