Le pitch :
Les habitants de Besźel et d'Ul Qoma, villes doubles partageant le même territoire, ont interdiction absolue d'entrer en contact avec leurs voisins. La moindre infraction à cette règle déclenche l'intervention de la Rupture, une force de police secrète dont tous redoutent l'efficacité impitoyable. Quand le cadavre d'une inconnue est découvert dans un terrain vague de Besźel, l'inspecteur Tyador Borlu comprend vite que ses ennuis ne font que commencer. Non seulement la jeune femme, étudiante en archéologie, a été tuée à Ul Qoma, mais ses recherches inquiétaient jusqu'aux plus hautes sphères. Et menaçaient de mettre en danger l'équilibre précaire entre les deux villes...
Mon avis :
On peut dire que le résumé de ce roman publié au Fleuve Noir a tout de suite capté mon attention ! Pourtant je ne me rendais pas encore compte de toutes les implications de ce postulat étrange : deux villes occupent le même point géographique, elles sont comme superposées.
Comme dit plus haut, Borlù, un policier intègre, mais surtout tenace, enquête sur le meurtre d'une étudiante américaine en archéologie retrouvée morte à Besźel, mais qui vivait à Ul Qoma. Ces deux villes ont beau être en une même localisation, elles n'en sont pas moins dans deux pays différents. Ce qui entraîne des contraintes incroyables pour leurs habitants au quotidien, qui ont pour obligation de s'éviser. Subtil mélange, vous l'aurez compris, entre les mots éviter et vision. Ils peuvent aussi s'inouïr... Sans compter qu'ils doivent aussi éviter de se rentrer dedans. En cas d'infraction à cette loi, la Rupture, sorte d'autorité suprême, s'occupe du contrevenant, de manière souvent radicale. La pression que subissent les habitants est palpable.
Une vieille dame s'éloignait lentement, d'un pas bancal, pataud. Elle a tourné la tête vers moi. Comme sa démarche m'avait frappé, j'ai croisé son regard. Voulait-elle me dire quelque chose ? [...]
Un sursaut violent : je m'étais rendu compte qu'elle n'était pas du tout sur GunterStràsz, et que je n'aurais jamais dû la voir. Aussitôt, mortifié, je me suis détourné...
Un sursaut violent : je m'étais rendu compte qu'elle n'était pas du tout sur GunterStràsz, et que je n'aurais jamais dû la voir. Aussitôt, mortifié, je me suis détourné...
L'enquête est prenante, grâce à/malgré la place que prennent les deux cités dans le récit. J'adore les histoires de villes kafkaiennes, et pour le coup j'ai été servie. Miéville crée un univers complexe avec sa politique, son Histoire, et a le chic pour nous mettre dans la peau des citadins et nous faire ressentir la pression qu'ils subissent. Parmi mes villes insensées et sans issue (dites-le plusieurs fois à voix haute, c'est drôle) préférées, je vous citerai Retrocity ou encore celle du superbe roman de Paul Auster Le voyage d'Anna Blume.
Il est bon de noter que quelques touches d'humour et de sympathiques clins d'oeil jalonnent la lecture, nous accordant un peu de répit.
- Ne partez pas, ai-je conclu. Je reviendrai.
Aikam avait reconnu l'expression, bien que je l'aie dite en anglais. Il a souri, et je l'ai répétée à son intention en imitant l'accent autrichien. Yolanda n'a pas saisi.
China Miéville a reçu de nombreux prix pour cet ouvrage, dont le prix Hugo du meilleur roman 2010 et le prix Arthur C. Clarke 2010 pour ne citer qu'eux.
The city & the city se révèle finalement un ouvrage complexe mais prenant. C'est un livre auquel il faut commencer par s'accrocher avant de finir totalement happé par le récit.
*bave...*
RépondreSupprimerJ'avais déjà envie de ce roman avant de lire ta chro mais ça n'a pas arrangé mon cas..:)
Celui-là est dans la PAL mais au menu de 2012 ^^
RépondreSupprimerUn bouquin de très bonne qualité !
RépondreSupprimerTiens Lhisbei j'ai commandé Chroniques du pays des mères, ça y est
Moi aussi je note ^^
RépondreSupprimerça devrait te plaire !
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