mardi 25 août 2020

Un gars et son chien à la fin du monde de C. A. Fletcher

"Lire c'est une autre façon de survivre." 

Un Gars et son chien à la fin du monde est un roman post-apocalyptique dans la mouvance du nature-writing, écrit par C.A. Fletcher et publié chez Nouveaux Millénaires, brillamment traduit par Pierre-Paul Durastanti. J'aime énormément la couverture.

Griz vit avec sa famille et ses chiens sur une île au large de l’Écosse. Ses premiers voisins sont à trois îles de là, et les suivants… si loin que ce ne sont sans doute plus des voisins. En fait, si Griz additionnait toutes les personnes croisées au cours de son existence, on pourrait à peine former une équipe de football. Car, une génération après la Castration, la Terre compte moins de dix mille habitants. Et pas beaucoup de chiens.
Alors, quand on lui vole un des siens, son sang ne fait qu’un tour.
Ainsi débute l’épopée de Griz au cœur des vestiges de notre civilisation laissée à l’abandon, avec pour seuls compagnons son autre chien, son journal et la nostalgie d’un monde entraperçu au travers des livres trouvés sur son chemin.

Voici un roman qui se lit tout seul, tout en apportant au lecteur une vraie matière à réflexion !

FIN DU MONDE, OU DE L’HUMANITÉ ?

La fin du monde est arrivée (enfin non le monde ça va en fait) : nous ne sommes plus capables d'enfanter à cause d'un virus et l'humanité s'éteint doucement. Mais certains peuvent encore avoir des enfants. Ils sont rares, disséminés sur le globe, et ont peu ou pas de contacts entre eux. Griz vit sur une petite île près de l’Écosse avec sa famille : son père, sa mère qui a perdu la raison suite à la mort de sa fille (la petite sœur de Griz), son frère, sa sœur et ses deux chiens. Deux chiens adorés, dont l'un va être enlevé. Griz va se lancer à la poursuite de l'homme qui a berné sa famille, sans trop réfléchir, avec son second chien et un petit bateau à voile. 

Ainsi va commencer son épopée, racontée sous la forme d'un témoignage ou plutôt d'un texte adressé au garçon d'une photo trouvée dans une maison abandonnée, mort depuis longtemps. Vous l'aurez compris, ce petit garçon est la métaphore des habitants du début du XXIè siècle, autrement dit ce récit s'adresse directement à nous. On ressent la nostalgie d'un monde qui n'est plus, mais aussi la forte critique d'un mode de vie devenu invraisemblable pour les générations qui ne l'ont pas connu.

"Je sais bien qu’on ne peut pas éprouver de nostalgie pour ce qu’on n’a jamais connu, mais c’était ce sentiment que les livres m’évoquaient le plus souvent."

Dès la préface, C.A. Fletcher prévient : ce qui arrive à Griz doit rester entre l'auteur et le lecteur, spoilers interdits ! Donc je ne parle plus de l'intrigue.

VOYAGE INITIATIQUE DANS "L’APRÈS"
 
Tout ce que je peux vous dire, c'est que l'histoire de Griz m'a fascinée. Son voyage initiatique dans ce monde en ruine où la nature reprend ses droits est introspectif, intime. L'auteur y aborde l'importance de la connaissance (acquise par Griz par la lecture et la transmission familiale) pour la compréhension du passé, mais aussi indispensable pour survivre. Tout comme l'est le rapport à la nature, notamment dans la description du lien très fort qui lie Griz à ses chiens, mais aussi à la mer et aux rares autres humains.

L'hommage à la littérature d'anticipation (plutôt dystopique et de fin du monde) est appuyé de façon agréable, l'évocation du Jour des Triffides de Wyndham m'a rappelé des souvenirs ! Il est aussi beaucoup question d'Un cantique pour Leibowitz de Walter M. Miller que je n'ai pas encore réussi à lire. Griz lit énormément, trouvant dans les maisons abandonnées des bibliothèques entières prêtes à être dévorées, et cela lui inspire de nombreuses réflexions sur sa vie, l'univers et le reste. Quant à moi, j'ai pensé à l'excellent Au Nord du monde de Marcel Theroux, ou encore à Station Eleven d'Emily St John Mandel, cité à raison dans le 4è de couverture (comme quoi tout arrive).

"Ce n'étaient pas des livres pratiques, comme les manuels d'histoire ou de technologie que Papa veut qu'on lise pour éviter que le savoir important se perde, une activité que j'ai baptisée par la suite la Leibowitzation. Non, c'était de la fiction, des inventions. Il m'a fallu quelques minutes pour cerner ce qu'ils avaient tous en commun, mais y arriver m'a donné un coup au cœur, même si j'ignore pourquoi ça m'a fait autant d'effet. Dans tous ces romans, ton monde - l'Avant - s'était effondré. Ces écrivains décrivaient mon présent - l'Après - sans savoir à quoi il ressemblerait."

L'humour un peu décalé de certains échanges m'a beaucoup plu également, surtout avec John Dark. Mais chut, je n'en dis pas plus.

Laissez-vous surprendre par Un gars et son chien à la fin du monde de C.A. Fletcher, publié chez Nouveaux Millénaires et traduit par Pierre-Paul Durastanti ! 

Feuilletez le début du livre

Un gars et son chien à la fin du monde
de C.A. Fletcher
Nouveaux Millénaires - Août 2020
320 pages
Traduit par Pierre-Paul Durastanti
Papier : 21€ / Numérique : 14,99€
Titre original : A boy and his dog at the end of the world - 2019

13 commentaires:

  1. Pas tout à fait sur la même longueur d'onde. J'ai trouvé cela très long, très lent. Mon manque d'empathie a encore frappé... mais peut-être que je me suis arrêté trop tôt. (25%)

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    1. C'est vrai que ça met un peu de temps à démarrer

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  2. Post-apocalyptique et nature-writing ? Vendu !

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  3. Parce que d'habituee les divulgachages sont appréciés et encouragés ? =P Mais ça m'intrigue cette précision, y'a quelque chose de particulier ?
    (si tu ne peux rien dire parce que tu as un point rouge mobile sur le front, place discrètement "caoutchouc" dans ta réponse)

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    1. Alors à un moment, le caoutchouc du caoutchouc se révèle caoutchouteux 🤷‍♀️🤣

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  4. Bon, il va peut-être falloir que je me penche tout de même sur son cas à ce roman vu les éloges, mais il ne m'attire pas beaucoup à la base....

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    1. C'est à toi de voir, moi c'est vraiment mon style de lecture !

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  5. Pas trop ma came le post-apo mais celui-là est intriguant, à voir à l'occasion...

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