"Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie." Arthur C. Clarke
Arca est un space-opera de Romain Benassaya sorti chez Critic en juin. La sublime couverture de François Baranger ainsi qu'une vidéo de Xavier Dollo parlant de l'ouvrage m'ont convaincue de me le procurer et de le dévorer rapidement. Et c'est un coup de cœur !
En 2157, l'Arca, un vaisseau spatial fonctionnant à l'aide d'une technologie incomprise de ses propres concepteurs, s'apprête à franchir le seuil de Jupiter pour rejoindre la Griffe du Lion. Pour Sorany Desvoeux, la scientifique qui a découvert l'étrange combustible du vaisseau, et Frank Fervent, investigateur de bord, commence un voyage mouvementé riche en péripéties.
22ème siècle, la Terre est fatiguée et surpeuplée. L'humanité l'a compris et on a commencé à terraformer Mars dans la douleur, obligeant les jeunes à un service martien d'un an dont ils ne sont pas sûrs de revenir. Pour y échapper, Sorany, une étudiante en sciences, a préféré accompagner le docteur Stern pour une mission scientifique sur Encelade, un satellite de Saturne. Elle y découvrira l'Artefact, une étrange matière qui semble à la fois minérale et vivante et va permettre à l'humanité de lancer un vaisseau colonisateur vers une exoplanète, La Griffe du Lion.
Pfiou ! Quel plaisir ! Arca réunit tous les ingrédients d'une lecture estivale réussie : c'est un space-op avec un vaisseau géant propulsé par une matière inconnue, financé par une multinationale, filant vers une exoplanète, doublé d'un thriller en huis-clos autour d'une religion émergente aux membres virulents.
La narration alterne entre deux époques, distantes d'au maximum une dizaine d'années, ce qui apporte une bonne dynamique (mais casse aussi un peu le suspense sur le sort de certains personnages : s'ils sont toujours vivants en 2157, ils ne sont pas morts en 2150, évidemment). Grâce à ces flashbacks, l'auteur nous montre leur passé, leur évolution, et surtout nous brosse peu à peu le contexte du départ de l'Arca, entre dépérissement de la Terre, révolution sur Mars et combat des multinationales pour faire le plus de fric possible (là j'ai pensé à Laurent Genefort, forcément). Le roman est divisé en trois parties, dont la dernière a achevé de me convaincre que j'avais affaire à une excellente histoire (le chapitre 49, j'ai presque eu ma larmichette <3 ).
On devine bien vite qu'il va être question de religion et de foi. Avec le titre Arca (l'Arche en latin, je vous fais pas un dessin) mais aussi le nom de certains personnages : Sorany Desvoeux, ou encore Frank Fervent. J'avoue qu'à un moment, moi qui suis athée, j'ai eu peur que ça parte un peu trop en "ce voyage est un acte de foi", "Dieu nous a envoyé l'Artefact" blablabla... Et finalement non ça passe assez bien, parce que la foi on peut l'avoir en plein de choses, et pas seulement en un dieu quelconque, mais aussi en une personne, en la science, etc.
"- Je trouve étrange que tout le monde évite de répondre à la seule question importante : L'Artefact. Ce mot n'est pas innocent. Il signifie "qui a été fabriqué". Alors je te le demande : fabriqué par qui ?
[...]
- Peut-être, "Artefact" n'est-il pas un nom adapté pour ce que nous avons découvert, avait-elle répondu. Peut-être devrions-nous utiliser le mot "anomalie"."
Pour résumer, Arca est un space-opera doublé d'un thriller de Romain Benassaya publié chez Critic. L'intrigue est bien construite, le récit prenant. J'ai beaucoup aimé le contexte développé par l'auteur, et le vaisseau géant. Malgré de petits défauts, il y a plein d'excellentes idées dans ce récit dynamique, sans parler du sense of wonder. Alors embarquez sur l'Arca, tentez de passer le mur de la Lumière pour rejoindre La Griffe du Lion, méfiez-vous des scolopendres, et bon voyage !
Lecture n°2 dans le cadre du Challenge Summer Star Wars |
Arca
de Romain Benassaya
Critic - Juin 2016
450 pages
Illustration de couverture de François Baranger
Papier : 22€ / Numérique : à venir
Vendu... j'espère que le numérique à venir ne se fera pas trop attendre !
RépondreSupprimerPas de date pour le moment malheureusement :/
SupprimerHa bah pourquoi pas !
RépondreSupprimerJe note ça dans un coin :)
Note en gros ! Et rouge :p
SupprimerTa critique m'a fait penser par certains côtés à Robert Charles Wilson : un évènement étrange, un personnage lambda, un récit sur plusieurs années. Ton avis ?
RépondreSupprimerHé bien un petit peu peut être pour le personnage principal qui se torture pas mal l'esprit mais il n'y a pas ce côté mélancolique crépusculaire de Spin par exemple.
SupprimerCa a l'air super sympa! Et effectivement c'est la période des lectures d'été. Le space op est sans doute ce que je préfère. Inutile de dire que j'ai bien envie de m'y jeter dessus!
RépondreSupprimerN'hésite pas, c'est une lecture plaisir !
SupprimerJe sens que je vais me faire un petit cadeau en sortant du boulot ! Les vacances sont en approche alors...
RépondreSupprimerC'est pile ce qu'il faut pour l'été !
SupprimerJ'ai découvert ce livre tout à fait par hasard en me promenant dans les rayons de ma librairie, mais je ne suis pas déçue !
RépondreSupprimerCa me rassure de voir que le vaisseau avec l'aquarium et la forêt n'ont pas surprise que moi haha