mercredi 6 janvier 2016

L'Homme qui en savait trop de Laurent Alexandre et David Angevin

L'Homme qui en savait trop de Laurent Alexandre et David Angevin est un biopic / thriller / SF sur la vie d'Alan Turing, publié chez Robert Laffont. Le cœur de l'histoire est la biographie romancée du génie anglais. Elle est reconstituée à partir d'archives par l'IA de Sergei Brin, un des deux créateurs de Google, dans un futur plus ou moins proche où le transhumanisme est devenu la norme.

Dans un futur proche. Les transhumanistes ont gagné. L'IA (intelligence artificielle) domine désormais le monde. Mais elle a une obsession : réhabiliter la mémoire de son «père», le génial mathématicien anglais Alan Turing. Pour cela, il lui faut établir la preuve qu'il ne s'est pas suicidé, comme l'a toujours prétendu la version officielle, mais qu'il a été assassiné. En quête du moindre indice, elle remonte le fil de sa vie...

L'Homme qui en savait trop est une biographie romancée d'Alan Turing. Je l'ai acheté après avoir vu (deux fois) Imitation game, dans lequel Turing est personnifié par l'exceeeeellent Benedict Cumberbatch. J'avais envie de creuser un peu l'histoire de sa vie, tout en restant dans un environnement SF. 

Au début de l'histoire, qui je le rappelle se passe dans un futur proche, on comprend vite que les IA existent. Mieux (ou pire hum), l'une d'elles, créée par Google, "administre" l'humanité, et se pose des questions sur la vie de son créateur. Avec l'aide de Sergei Brin, elle va reconstituer les événements grâce à des archives de diverses sources, notamment secrètes ou oubliées. Le lecteur suivra la reconstitution à travers les yeux de Sergei, qui lui la vivra carrément en réalité virtuelle, au point de devenir peu à peu accro.

Au-delà de la biographie (romancée je le rappelle) de Turing, qui va forcément plus loin que le film Imitation game (qui ne montre finalement "que" le décryptage d'Enigma, ainsi que l'amitié très importante de Turing avec Christopher Morcom, sa romance avec Joan Clarke, et sa condamnation pour homosexualité), le roman nous permet de connaître d'autres éléments (réels ou fantasmés) de la vie du génie anglais : son enfance, son parcours universitaire, amoureux, sa vie après la guerre, ses voyages, ses créations. 

Le roman contient aussi tout un pan "espionnage" sur la Guerre Froide, nous faisant rencontrer les Cinq de Cambridge, ou encore Hoover. Le but ultime de l'IA est de savoir ce qui est arrivé à son créateur, car elle doute (comme beaucoup) de la véracité de la version officielle selon laquelle Turing se serait suicidé.

Il est intéressant de voir que dans le futur proche imaginé par les auteurs, les IA et le transhumanisme sont au cœur de la société, avec toutes les dérives que cela peut engendrer. Là où Turing imaginait certainement une utopie autour d'une machine capable d'être au niveau de l'homme, c'est plutôt un type de dystopie qui se dessine lentement sous les yeux du lecteur.

Pour résumer, L'Homme qui en savait trop de Laurent Alexandre et David Angevin est un biopic / thriller / SF autour d'Alan Turing publié chez Robert Laffont. C'est un roman prenant et instructif, qui entremêle intelligemment informations réelles et éléments imaginés. Une agréable lecture autour du génie anglais qui inventa l'informatique, et fut seulement réhabilité en 2009 puis gracié à titre posthume en 2013.




L'Homme qui en savait trop
de Laurent Alexandre et David Angevin
Robert Laffont - Janvier 2015
336 pages
Papier : 19€ / Numérique : 12,99€

6 commentaires:

  1. Sacré mélange des genres en tout cas ^^

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    1. Oui mais finalement c'est bien construit et cohérent, donc pas du tout dérangeant !

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  2. Même les IA sont complotistes alors ?

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    1. Tu sais bien que les IA nous prennent toujours pour des enfants incapables de s'autogérer

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  3. À lire aussi dans le thème Turin/sf : le criptonomicon de Neal Stephenson.

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