dimanche 22 juin 2014

Plaguers de Jeanne-A Debats

Dans le cadre du 9ème défi Âne VS Papillon, Cornwall a choisi de sortir de ma PAL Plaguers de Jeanne-A Debats, publié chez L'Atalante. En effet, Jeanne m'a dédicacé son roman lors des Utopiales où j'étais avec Choupinette ! 

La Terre est épuisée écologiquement, les animaux se sont éteints et l’air est à peine respirable. Seul atout de l’humanité : les réacteurs Alyscamps qui puisent l’énergie dans les dimensions non exprimées de la réalité. Dans ce monde les adolescent sont victimes d’une étrange maladie, la Plaie, qui les rend capables de créer ex nihilo, semble-t-il, toutes sortes de créatures, voire de commander aux éléments. Le monde les rejette. Quentin est un Plaguer, sous ses pieds jaillissent des sources, et celle qu’il aime, Illya, fait fleurir les orchidées partout où elle passe. Ils se rencontrent lors de leur incarcération dans la Réserve parisienne…

Plaguers est étonnant, voire déstabilisant. Il est d'ailleurs de bonne guerre que le lecteur se trouve aussi déstabilisé que les protagonistes du roman. Ils sont adolescents, donc par définition en recherche de leur personnalité, de leur sexualité, bref de leur identité (à l'image d'Illya, symbole vivant du mal-être adolescent), et EN PLUS ils ont une (soit-disant) tare, appelée Plaie : un pouvoir, lié à la nature. Le héros, Quentin, peut produire de l'eau pure à foison, son amie Illya quant à elle fait pousser des orchidées en permanence. Malheureusement, ils n'ont aucun contrôle sur cette Plaie.

On les appelle les Plaguers (littéralement "pestiférés"). Ils sont considérés comme des anomalies, des démons, etc... et parqués dans des Réserves. Cela dit ils s'y trouvent bien mieux que dehors, dans ce monde au bout du rouleau, économiquement et écologiquement. L'air est irrespirable, la pauvreté concerne la plupart de la population et tout le monde les hait. Seul un dispositif technologique permet encore à l'humanité de survivre, mais il coûte très cher. Les Plaguers, eux, vivent finalement dans une oasis.

L'histoire se déroule en environnement clos, centré sur les personnages dont on suit le questionnement, l'évolution, les interactions. Clairement, la référence qui vient tout de suite, c'est X-Men : une école, des gamins avec des pouvoirs, qui tentent de contrôler ces pouvoirs, des gens "normaux" qui les détestent et les accusent de tous les maux. Pop culture, que voulez-vous ! Mais ce n'est pas tout.

Jeanne-A Debats n'épargne personne (un peu comme d'habitude) : les politiques, les parents, l'Humanité, les écolos... On aurait d'ailleurs pu croire ce roman écolo, il n'en est rien : les écolos en prennent plein leur tronche, comme les autres. Il y a une réflexion sur l'humain, bon ou mauvais (et souvent les deux), et sur l'utilisation bonne ou mauvaise qu'il fait des ressources, tant naturelles que technologiques.

L'auteure semble pourtant croire encore à ce qu'il peut y avoir de meilleur en l'homme, notamment quand elle parle de l'Union. Je ne peux pas vraiment vous dire de quoi il s'agit sans trop en dévoiler, mais les Uns sont l'évolution des Plaguers. Plus matures, plus doux, plus humains malgré leur apparente "monstruosité", d'aucuns insinueraient que l'auteure se serait inspirée de Platon pour cette union déroutante. J'ai d'ailleurs ressenti la même chose que les gamins en imaginant le truc je pense, de type "wahoubeurk".

Plaguers est hors norme, et m'a ramenée au niveau d'étonnement ressenti et d'imagination trouvée avec Ti-Harnog de Léourier, ou encore la nouvelle La Plaie de Lisa Tuttle.

Maintenant, mon dilemme est là : est-ce que je crois que les gens seraient si bêtes qu'ils haïraient et voudraient détruire des personnes qui pourraient en fait leur sauver la mise ? Parfois quand je vois le monde je me dis qu'on en est capable, d'autres fois je me dis qu'on n'est pas si cons que ça... Je ne sais pas quel camp l'emporterait et ça me fait flipper.

En résumé, Plaguers de Jeanne-A Debats chez L'Atalante est un roman de SF sensible et qui bouscule. Il aborde le mal-être adolescent, le rejet par la société, les problèmes environnementaux, la bêtise humaine, mais aussi le côté super-pouvoir et l'évolution toujours possible. Il plaira aux jeunes et aux moins jeunes, et m'a suffisamment tourneboulée pour que je ne puisse pas enchainer sur un bouquin zombie (et ça il faut le faire).


Choupinette a lu Abzalon de Pierre Bordage dans le cadre du défi !

Lecture n°8 dans le cadre
du challenge SFFF au féminin
à retrouver sous le tag "auteurEs"
Défi Âne VS Papillon #9 relevé !

5 commentaires:

  1. Je suis vraiment contente qu'il t'ait plu, j'avais pris une bonne claque en le lisant à sa sortie

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  2. J'ai moi aussi passé un excellent moment avec ce livre. Content qu'il t'ait plu.

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  3. C'est chouette que tu aies aimé, c'est un superbe roman :)

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  4. J'avais beaucoup aimé ce roman, très très chouette ^^

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  5. Très bonne chronique! Il me fait très envie du coup ;) La couverture est vraiment réussie!

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