samedi 10 août 2013

L’Étrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald

Le pitch :
Né vieillard, pour la honte de ses parents et au grand scandale de l'hôpital, Benjamin parcourt en sens inverse le cycle de la vie humaine pour s'éteindre, bébé, au terme de soixante-dix années riches en événements... au cours desquelles il aura eu brièvement le même âge que son petit-fils.

Mon avis :
Je viens de lire L’Étrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald - auteur de Gatsby le Magnifique - que j'avais dans ma PAL depuis bien longtemps, mais que je n'avais pas réussi à lire au premier essai. Il faut croire que cette fois j'étais prête pour ce petit Folio 2€ !

Ce texte d'une cinquantaine de pages est le récit de la vie de Benjamin Button, né vieillard au grand dam de son père. Et avec l'expérience de la vie déjà en lui. Il n'est pas un nouveau-né dans un corps de vieillard, mais bien une personne née comme si elle avait déjà vécu sa vie. L'on suivra ses aventures, que la différence entre son âge physique et son âge réel (et mental) rendra bien sûr intéressantes mais aussi bien compliquées pour lui. D'abord rejeté par un père scandalisé à l'image de toute la bonne société de Baltimore - à commencer par l'équipe médicale - il gagnera parfois sa place, mais jamais pour très longtemps, dans le cœur des gens.

L'histoire de cette vie à rebours est étonnante. Étonnante aussi la réaction des personnages : le rejet, l'indignation. Comme si la différence de Benjamin était de son fait, comme s'il pouvait avoir prise sur cette invraisemblance mais décidait de n'en faire qu'à sa tête. Toute sa vie il subira le regard courroucé des bien-pensants. Cela semblait être un cheval de bataille de l'auteur.

Autre chose surprenante : l'absence totale de sa mère. Jamais elle n'est évoquée ! Le récit commence pourtant à la maternité, où son père vient le voir pour la première fois (il n'a évidemment pas assisté à l'accouchement, celui-ci se passant en 1860). Et là, pas de mère. De même, rentré à la maison avec ce fils ayant l'air plus vieux que lui mais qu'il habille comme un enfant, on a bien le père, mais encore une fois pas de trace de mère. Une nounou oui, une maman non. Pourquoi, je ne sais pas ! Peut-être l'étrangeté de l'accouchement que l'on peut imaginer a fait que Fitzgerald n'a pas souhaité se pencher sur ce personnage ?

Quoiqu'il en soit, le texte est bien mené, bien écrit, sans malheureusement être particulièrement passionnant. L'auteur y retranscrit les états d'âme et les problèmes de Benjamin de manière convaincante, jusqu'à la fin inéluctable.

Pour résumer, L’Étrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald est une nouvelle d'une cinquantaine de pages plutôt convaincante, mis à part l'absence étonnante de la mère du bébé né vieillard. Sa vie à rebours et ses inquiétudes sont bien rendues, sa régression inexorable vers le berceau est aussi l'image du temps qui passe. Un texte sympathique où Fitzgerald met en avant l'intolérance de la bonne bourgeoisie devant la différence et sa peur du temps qui file.


L'intéressant avis d'Asphodèle.

Lecture n°48 dans le cadre
du challenge Je lis des nouvelles et des novellas

6 commentaires:

  1. J'avais bien aimé cette nouvelle, et m'était totalement ennuyée devant le film !

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  2. J'avais bien aimé le film moi, au ton juste, avec ce qu'il faut d'émotion.
    À voir en nouvelle !

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  3. Je savais pas que c'était un texte aussi court, c'est plutôt marrant vu la longueur du film (qui m'a un peu découragé de le voir xD)

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  4. Le film est dans ma PAV depuis un bon moment déjà...

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  5. Je n'ai pas du tout été convaincue moi non plus... En plus, soyons honnêtes, j'avais adoré l'adaptation cinématographique. Donc je me suis dit, que "mea culpa, je vais lire la nouvelle". J'ai trouvé ça totalement insipide. Cela m'a bien servi de leçon !

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