Élévation est une novella inédite de Stephen King publiée directement en poche chez Le Livre de Poche. Elle est dédiée à Richard Matheson.
Tous les jours, Scott Carey perd du poids sans raison et sans impact sur son apparence physique. Malgré un conflit avec l'une de ses nouvelles voisines, un couple d'homosexuelles, il décide de les aider à garder le restaurant qu'elles ont récemment ouvert dans la petite ville de Castle Rock, en péril à cause du comportement des autres habitants.
Déjà dans Gwendy et la boîte à boutons, Stephen King rendait hommage à Matheson et sa nouvelle Appuyez sur le bouton. Il continue ici en s'inspirant de L'Homme qui rétrécit, un des chefs d’œuvre de Matheson (sacré écrivain celui-ci) que j'ai lu dans ma jeunesse. Je me rappelle avoir été très impressionnée par ce roman stressant et surprenant.
Là où le héros de Matheson rétrécissait inexorablement (je crois me rappeler un face à face avec une araignée, OMG), celui de King perd du poids, sans que son corps ne subisse de modification visible. Ainsi, toujours bedonnant, il se sent de plus en plus léger et en forme, mais pas idiot, se rend bien compte qu'à un moment, ça va devenir compliqué.
J'avoue qu'au début de ma lecture, j'ai eu l'impression que le ressort fantastique de l'histoire, à savoir la perte de poids invisible et inexplicable de Scott, était un prétexte. Comme à son habitude, King en profite pour disséquer joyeusement l'Amérique et les américains. On ressent clairement qu'il s'attaque ici à Trump et aux bigots qui le suivent en mettant en scène un couple de lesbiennes mariées rejeté par les habitants de la petite ville où elles ont ouvert un restaurant. King met aussi quelques coups de pompe à la grossophobie en passant. Et ça aurait pu en rester là, mais Scott est un personnage avec le cœur sur la main qui veut faire le bien autour de lui. Pour le coup, vers la moitié de la novella, ce qui lui arrive commence vraiment à faire sens.
Le fan du King notera que des escaliers effondrés placent le récit après les aventures de Gwendy mais au même endroit. Il remarquera aussi que Deirdre, lors de sa course dans Castle Rock, porte le numéro 19.
Encore une fois, Stephen King nous livre un texte profondément humain. J'ai été très émue par Élévation, par ce personnage sympathique qui s'élève et élève les gens autour de lui tout au long de l'histoire, jusqu'au bout. Je pensais ne lire qu'une petite friandise, mais au final voilà encore un aperçu de la sagesse Kingienne, qui appelle les citoyens américains à s'élever, bien au-dessus de celui qui les gouverne actuellement...
PS : dans ma tête dès que je lis le titre.
Chez mes amis Le Chien et Gromovar.
Chez mes amis Le Chien et Gromovar.
STEPHEN KING PRÉSIDENT !!!!!!!!
La couverture VO (dommage de n'avoir pas gardé l'idée !!) trouvée sur le site de référence Club Stephen King |
Élévation
de Stephen King
Le Livre de poche - avril 2019
157 pages
157 pages
Traduit de l'américain par Michel Pagel
Papier : 6,90€ / Numérique : 6,49€
Titre original : Elevation - 2018
Stephen King, le seul auteur qui écrit plus rapidement que la vitesse de lecture de ses lecteurs.
RépondreSupprimerPar contre je resterai toujours impressionné par l'imbrication de toutes ses oeuvres au sein d'un King-universe, c'est fou.
C'est pas le seul mais je soupçonne les autres de ne pas écrire tous leurs livres :D
SupprimerIl est très très fort.
Je viens de le commencer et devrais bientôt le finir :)
RépondreSupprimerOui c'est à peu près comme ça que ça marche pour cette novella, c'est court mais intense !
SupprimerLa boite de Kleenex ne devait pas être loin...
RépondreSupprimerBeaucoup aimé aussi ce texte, simple, émouvant et percutant.
J'avais dit tantôt que je lirai Gwendy et la boîte à boutons, je le réaffirme donc.
Juste sur la fin pour les mouchoirs :D
SupprimerGwendy est très différent quand même. ça tient plus du thriller fantastique.
J'ai super envie de le découvrir maintenant. D'autant que je me souviens avoir passé un formidable moment avec le roman de Matheson.
RépondreSupprimerMoi aussi j'avais adoré !
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