dimanche 19 juillet 2015

♥ La Terre bleue de nos souvenirs, Les enfants de Poséidon tome 1 d'Alastair Reynolds

La Terre bleue de nos souvenirs est le premier tome de la trilogie Les enfants de Poséidon d'Alastair Reynolds. Il est publié chez Bragelonne avec une couverture magnifique et originale, qui ne crie pas vraiment space-opera. Et suite à l'excellent Kirinyaga de Mike Resnick, je ne pouvais qu'avoir envie de me plonger dans ce roman ayant pour point de départ une Afrique encore plus futuriste que le fix-up de Resnick !

XXIIe siècle. Le Mécanisme sait tout. Où vous êtes, à quoi vous pensez. Geoffrey et Sunday Akinya savent que garder un secret peut s’avérer dangereux. Leur famille a profité de l’essor économique de l’Afrique. Eux l’ont rejeté en bloc. Geoffrey travaille sur l’intelligence animale au Kilimandjaro et Sunday mène une carrière artistique sur la Lune, hors de portée du Mécanisme. Mais en mourant, leur grand-mère laisse un secret qui va les lancer dans une course désespérée… sous l’œil impassible du Mécanisme.

De Reynolds je n'ai lu que La Pluie du siècle, qui ne me reste en mémoire que comme un roman lisible mais décevant. Aucune idée de l'impression que j'en aurais si je le lisais aujourd'hui. La Terre bleue de nos souvenirs m'a fait un tout autre effet : WAHOU !

"Sous la peau apparemment solide de l'univers se trouvait une effervescente irréalité de mécanisme quantique, qui se déroulait dans un paysage aussi déformé et surréaliste qu'un tableau de Salvador Dalí. Des mondes fantômes se détachaient du présent à chaque décision."

Le monolithe de Phobos
Dans un monde surveillé par le Mécanisme, les actes de violence sont bannis, suite à des guerres horribles conduites par des IA sans pitié, les Intellarts, détruits depuis. Les hommes ont colonisé la Lune, puis Mars, et sont en route vers Neptune. Les Akinya possèdent une entreprise d'ingénierie spatiale, fondée par leur grand-mère, une pionnière dans bien des domaines, Eunice. Celle-ci vient de mourir, et elle va laisser à ses petits-enfants Geoffrey et Sunday des indices, les lançant dans une enquête passionnante dans l'espace. Ils seront en cela aidés par une IA, reconstruction d'Eunice faite d'après les souvenirs publics de celle-ci. Leurs cousins Hector et Lucas, PDG de l'entreprise, seront là pour leur mettre des bâtons dans les roues.

Alastair Reynolds, grand amoureux de l'Afrique, a situé l'essor de l'exploration et l'exploitation spatiale sur ce continent, comme l'avait fait avant lui Mike Resnick. La technologie est très avancée en cette année 2162 : IA, implants, le transhumanisme fait partie de la vie de tout un chacun, et même des animaux. Les éléphants dont s'occupe Geoffrey en sont également équipés ! Les gens peuvent transférer leurs esprits dans des doublures (c'est la nouvelle version de Skype) et avoir accès à "l'aug", la réalité augmentée. Les nations sont unifiées en deux groupes : spatial et aquatique, et les citoyens de ce dernier n’hésitent pas à recourir à la chirurgie pour être modifiés et s'adapter à leur nouvel élément...

Pluton, photo de la sonde New Horizons
La Terre bleue de nos souvenirs est un jeu de piste. D'indices en indices, Sunday et Geoffrey vont visiter le système solaire, et plonger dans la lourde histoire de leur famille. Le puzzle, lentement, va s'assembler. Ils recevront de l'aide, parfois inattendue.

Non seulement l'enquête est prenante, mais ce roman contient des morceaux de l'idée que je me fais du Sense of wonder. J'ai encore en tête les descriptions extraordinaires de Mars ou de sa lune Phobos. J'ai vraiment rêvé pendant la lecture, d'autant plus qu'elle coïncidait avec l'arrivée des premières photos de Pluton par la sonde New Horizons ! Quel vertige, nous sommes minuscules et il y a tant à découvrir !

La science du roman est basée et extrapolée à partir de connaissances existantes, sauf pour certains détails expliqués par l'auteur, astrophysicien, dans sa postface. Entre les moteurs spatiaux, l'ascenseur entre planète et satellite, les IA, les robots de l'Evolvarium (marquante visite sur Mars !), il y a de quoi faire rêver... ou cauchemarder.

Je terminerais cette chronique en exprimant le plaisir que j'ai eu à rencontrer les personnages de Reynolds. Psychologiquement travaillés, et si divers, c'est juste un régal.

Pour résumer, La Terre bleue de nos souvenirs d'Alastair Reynolds, premier tome de la trilogie Les Enfants de Poséidon, est édité chez Bragelonne. Jeu de piste space-opera, ce roman est bourré de sciences, d'art, de réflexion sur le vivant... C'est un concentré de Sense of wonder tel que je me le représente, il a réveillé mon imagination et m'a donné envie de partir visiter Mars, Phobos, bref l'espace ! Un livre intelligent qui saura vous ravir, et dont la suite sort en août 2016. Pour ma part, il y a de grandes chances que je me procure enfin le cycle des Inhibiteurs. To be continued...

Lecture n°3 dans le cadre du
challenge Summer Star Wars III



La Terre bleue de nos souvenirs
Tome 1 des Enfants de Poséidon
d'Alastair Reynolds
Bragelonne - Juin 2015
576 pages
Traduit de l'anglais par Laurent Queyssi
Papier : 25€ / Numérique : 12,99€
Titre original : Blue remembered Earth - 2012

8 commentaires:

  1. Je bave, je bave, je le veux celui-là !

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  2. Ho oui, mois aussi !!
    Je suis trop fan de Reynolds XD et ta chronique donne très envie ! :)
    Pour la pluie du Siècle je suis d'accord, il était décevant.
    Dans les inhibiteurs, si tu veux commencer par un one shot je te conseille la cité du gouffre, il est indépendant du reste et vraiment très bon !

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  3. Il a l'air vraiment bien celui-ci, et je confirme, il faut lire le cycle des Inhibiteurs, c'est très bien ! (Juste ne pas faire comme moi et commencer par la fin !)

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  4. Oh là là, avec ta chronique tu viens de me convaincre de l'ajouter à ma wishlist, celui-là ! :) J'hésitais un peu, mais là, je dis banco ! :)

    Si tu te lances dans le cycle des Inhibiteurs, je te conseille de lire aussi Diamond Dogs, Turquoise Days - deux novellas réunies dans un seul titre qui se déroule dans le même univers que le cycle (je n'ai pas encore lu ce dernier, mais je trouve que Diamond dogs... fait office d'introduction en plus d'offrir deux novellas sympathiques :))

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    1. J'avais un peu moins aimé Turquoise Days, mais Diamond Dogs est très cool je trouve, avec un petit côté Cube (le film) pas déplaisant et qui fait parfois froid dans le dos :)

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  5. Je n'ai lu que "Turquoise Days, Diamond Dogs" de l'auteur, mais j'avais trouvé ça très sympathique (surtout Diamond dogs et cet étrange et dangereux monument qui fait en effet penser à Cube comme le dit Elessar). Je ne sais ce que j'attends pour me lancer dans le cycle des Inhibiteurs...

    Et pour "La terre bleue de nos souvenirs", je le lis très bientôt, j'ai hâte !

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  6. Rien que le titre très joli donne envie en fait ^^

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  7. Comme toi j'ai beaucoup aimé et j'y ai aussi vu un jeu de piste avec beaucoup de sense of wonder. Hâte de lire la suite :-D
    Et excellent choix des forumeurs pour le Prix Planète SF en cours.

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