Les Perséides et autres nouvelles est un recueil original de Robert Charles Wilson paru chez Le Bélial' en septembre 2014.
Finders était le nom d’une librairie d’occasion délabrée près de
l’université. Un endroit que Paul adorait. J’y étais allé, mais il ne
m’avait pas fait forte impression. On y trouvait quelques éditions
originales qui manquaient de tenue, un grand rayon d’absurdités occultes
dans le genre de Madame Blavatsky et des romans à deux sous oubliés des
années 50...
Voici certainement un des meilleurs recueils de SF de l'année 2014 avec La Fille flûte de Paolo Bacigalupi, chacun dans son style. Alors que Bacigalupi a tendance à nous plonger dans un futur désenchanté (au bas mot), Wilson choisit de nous parler d'un passé et d'un présent qui augurent d'un avenir tout à fait effrayant.
Il nous offre ici une belle réflexion autour de l'inconnu, de l'étrange, de ce qui nous dépasse. Ses personnages, souvent en quête de lien (amoureux, familial...), la plupart du temps perturbés, vivent des expériences hors du commun.
Sur ces neuf nouvelles, huit se passent à Toronto, une ville que l'auteur a choisi pour abriter la librairie Finders, lieu clé qui accompagne le lecteur tout au long du voyage. Elle est décrite comme un lieu étrange, de tous les possibles et de toutes les interrogations. Les personnages qui la peuplent y sont attachés (voire pour l'un deux emprisonné). L'utilisation de Toronto comme endroit mystérieux m'a fait penser à The City & The City de Miéville (mais aussi à sa nouvelle Compte-rendu de certains événements survenus à Londres) ou encore à Retrocity de B. Lecouffe-Deharme, et remonte à une longue tradition SF de fascination autour des cités.
Le lecteur dénichera de nombreuses références à la SF classique (et sûrement plus que moi qui ai du en louper) : se retrouvant régulièrement et pour des raisons variées dans la librairie Finders, les personnages abordent certains auteurs comme Wells dans la première nouvelle intitulée Les Champs d'Abraham, qui ferrera sans souci le fan de SF, ou encore Heinlein et Simak (ce qui m'a donné envie de relire Demain les chiens). Une autre nouvelle permet de rencontrer Aldous Huxley. Wilson met aussi en avant la science, et l'on croisera avec plaisir le chemin d'Edwin Hubble.
Il nous offre ici une belle réflexion autour de l'inconnu, de l'étrange, de ce qui nous dépasse. Ses personnages, souvent en quête de lien (amoureux, familial...), la plupart du temps perturbés, vivent des expériences hors du commun.
Sur ces neuf nouvelles, huit se passent à Toronto, une ville que l'auteur a choisi pour abriter la librairie Finders, lieu clé qui accompagne le lecteur tout au long du voyage. Elle est décrite comme un lieu étrange, de tous les possibles et de toutes les interrogations. Les personnages qui la peuplent y sont attachés (voire pour l'un deux emprisonné). L'utilisation de Toronto comme endroit mystérieux m'a fait penser à The City & The City de Miéville (mais aussi à sa nouvelle Compte-rendu de certains événements survenus à Londres) ou encore à Retrocity de B. Lecouffe-Deharme, et remonte à une longue tradition SF de fascination autour des cités.
Le lecteur dénichera de nombreuses références à la SF classique (et sûrement plus que moi qui ai du en louper) : se retrouvant régulièrement et pour des raisons variées dans la librairie Finders, les personnages abordent certains auteurs comme Wells dans la première nouvelle intitulée Les Champs d'Abraham, qui ferrera sans souci le fan de SF, ou encore Heinlein et Simak (ce qui m'a donné envie de relire Demain les chiens). Une autre nouvelle permet de rencontrer Aldous Huxley. Wilson met aussi en avant la science, et l'on croisera avec plaisir le chemin d'Edwin Hubble.
"A l'époque où nous lisions ces livres, monsieur Keller, quand nous lisions Heinlein, Simak ou Edmond Hamilton, nous désirions nous immerger dans l'étrange. Dans l'excessif... eh bien maintenant, on y est !"
L'ombre de Lovecraft plane sur le recueil, la philosophie de Wilson semblant être "Si tu plonges ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde en retour" (Nietzsche), ce qui décrit bien les impressions de ses personnages. Il nous questionne sur d'éventuels êtres supérieurs à l'homme, et met en évidence combien l'idée peut se révéler perturbante. Les textes La Ville dans la ville, Les Perséides ou encore L'Observatrice en sont des exemples marquants. L'auteur aborde d'ailleurs la névrose et la folie, notamment à travers Protocoles d'usage, qui met en scène des personnages sous médicaments, victimes (ou pas) d'hallucinations.
"On habite une planète confortable entourée de toutes sortes de trucs... de grands soleils embrasés, de planètes glacées, de poussière d'étoiles mortes, de galaxies entières en train de mourir. J'ai toujours eu l'impression que si vous regardiez une chose de trop près, elle pourrait vous regarder aussi. Comme avec les rideaux qu'on n'ouvre pas. On ne regarde pas dans le télescope. Parce qu'il se pourrait que quelque chose vous y regarde aussi."
Je terminerai en soulignant que l'auteur boucle la boucle, faisant exister un lien si ténu soit-il entre chaque nouvelle. C'est très agréable pour le lecteur. On rencontrera certains personnages dans plusieurs nouvelles. Tel petit détail vous rappellera un lieu ou une discussion déjà abordés auparavant. Les deux nouvelles entourant le recueil, alliées à la postface de Wilson, structurent le tout.
Petit parenthèse, l'illustration de Manchu, représentant Toronto et la mystérieuse librairie Finders, sous une pluie de météorites, est remarquable. Une bibliographie de RCW conclut l'ouvrage.
Pour résumer, Les Perséides et autres nouvelles, recueil original de Robert Charles Wilson publié chez Le Bélial', est certainement un des meilleurs livres de l'auteur avec l'inoubliable Spin. Côtoyant l'indicible, ces nouvelles de SF sont brillantes et inquiétantes, et le lecteur sera ferré dès le premier texte. Un recueil à découvrir absolument !
Les Perséides et autres nouvelles
de Robert Charles Wilson
Le Bélial' - novembre 2014
311 pages
Traduit de l'anglais par Gilles Goulet
Papier : 22€ / Numérique : 11,99€
Titre original : The Perseids and other stories - 2000
Voilà un avis qui rend l'ouvrage, qui me tentait déjà, indispensable ! Je vais aller me l'offrir, tiens (après tout, c'est bientôt Noël ^^). Merci pour ce bel avis ! (et +1, la couv de Manchu est juste magnifique !)
RépondreSupprimerTu as bien raison, fais toi plaisir !
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCa fait envie. Après à chaque fois que je lis du Wilson je comprends pas tout, alors je vais ptêtre viser un emprunt bibliothèque ^^
RépondreSupprimeraller dans ma Wish List, L'avis de Blacky m'avait déjà rendu l'ouvrage alléchant mais là du coup tu finis de me convaincre complètement !
RépondreSupprimerComment ne pas être convaincu avec une telle critique ? ;)
RépondreSupprimerCa a l'air franchement chouette ce petit recueil !
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