Il était une fois rien du tout. Il était une fois six histoires où le
lecteur se retrouve confronté à des situations improbables
quoiqu'étrangement familières. Et si vous pouviez faire revivre un être
disparu ? Et si votre rêve le plus fou pouvait se réaliser ? Et si votre
vie était factice ? Et si l'amour n'était qu'un éternel recommencement ?
Et si et si et si.
Mon avis :
Les nouvelles et romans de Thomas Geha sont toujours très différents. Dans les premières, toute sa sensibilité s'exprime, dans les seconds son sens de l'aventure reprend le dessus. Ce qui donne, dans un cas comme dans l'autre, des textes de qualité et un plaisir toujours intact.
Ce recueil constitue donc pour moi, fan des romans de l'auteur, une autre manière de le redécouvrir. Et ceci avec un grand bonheur !
Je note d'abord la préface de Philippe Ward et Sylvie Miller, totalement dithyrambique et barrée, à laquelle je ne peux qu'adhérer et qui s'intitule Si Thomas Geha n'existait pas... (un de mes pires cauchemars !!)
Je note d'abord la préface de Philippe Ward et Sylvie Miller, totalement dithyrambique et barrée, à laquelle je ne peux qu'adhérer et qui s'intitule Si Thomas Geha n'existait pas... (un de mes pires cauchemars !!)
Lorsque vous aurez terminé la lecture de ces nouvelles,
vous n'aurez qu'une seule envie :
dévorer d'autres textes de Thomas Geha. Parce que c'est addictif.
vous n'aurez qu'une seule envie :
dévorer d'autres textes de Thomas Geha. Parce que c'est addictif.
Je vais juste parler des nouvelles que je retiens plus particulièrement, même si les six m'ont plu.
Bris : petite touche SF du recueil - qui s'oriente plutôt fantastique - cette histoire dérangeante nous présente Bris/Brice, un amnésique qui se retrouve dans une ville glauque et sans issue comme je les aime, à savoir La Verrue. Avec l'aide de sa compagne, qui l'a recueilli, il cherche des informations sur son passé... Mais il y a parfois des raisons à l'oubli.
La Verrue. Quel nom étrange pour une ville.
On la dirait née du songe tordu d'un malade mental.
On la dirait née du songe tordu d'un malade mental.
Dans les jardins : le texte inédit du recueil, poétique et sensible, qui se passe dans notre belle Bretagne. J'ai découvert le principe de la lanterne magique, ancêtre de la diapo. Son utilisation par Kaddiern est vraiment très surprenante ! J'espère qu'un jour mon jardin ressemblera à celui-ci.
Un après-midi, alors qu'il passait les herbes hautes à la faucille près du mur de la maison, Kaddiern glissa dans ce qu'il crût être un simple trou.
Sumus Vicinae : dernière nouvelle du livre et pas des moindres, elle a été écrite en hommage à Nicholas Lens, un compositeur contemporain, dans le cadre du recueil Flammagories. Dans cette histoire, les notes ont remplacé la pluie, les larmes, et les humains côtoient les cyclopes. Un homme va, sans le vouloir, tuer sa femme de manière étonnante, et partir en quête d'une explication...
Il notait à verse.
Un sombre requiem. Les notes s'écrasaient avec tristesse sur le sol
et sans bruit sur mon imperméable noir.
et sans bruit sur mon imperméable noir.
Thomas Geha aime raconter des histoires d'amour impossibles, contrariées, fatales, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs !
Il nous offre ici des textes très travaillés, dans une langue soutenue et ensorcelante, des nouvelles poétiques qui font réfléchir, s'interroger. C'est un recueil d'une qualité bluffante publié par les Editions Critic, avec une couverture de Laurent Guillet, un incontournable que je vous recommande plus que chaudement ! En plus, sérieusement, 13 euros, c'est donné pour un petit bonheur pareil.
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