lundi 19 septembre 2016

Phare 23 de Hugh Howey

Phare 23 est le nouveau roman de Hugh Howey publié chez Actes Sud dans la collection Exofictions. Après le succès de la trilogie Silo (mon avis sur les tomes 1, 2 et 3), avec notamment mon coup de cœur pour le second opus (et ma déception pour le dernier), j'étais curieuse de découvrir ce nouveau texte. 

Les gardiens de phare. Pendant des siècles, ils ont assuré la sécurité des bateaux. C’est un boulot solitaire et bien souvent ingrat. Jusqu’à ce que quelque chose se passe. Qu’un bateau soit en détresse. Au XXIIIe siècle, on pratique toujours ce métier, mais dans l’espace. Un réseau de phares guide à travers la Voie lactée des vaisseaux qui voyagent à plusieurs fois la vitesse de la lumière. Ces engins ont été conçus pour être d’une solidité à toute épreuve. Ils ne connaissent jamais d’avaries. En théorie du moins…

Hugh Howey est de retour avec un objet littéraire non identifié, sorte de space-opera inspiré de récit maritime qui aurait presque pu être écrit à l'âge d'or de la SF. Je dois avouer que malgré certaines qualités, c'est une petite déception que ce court roman dont on se demande parfois où il nous emmène.

Au début de l'histoire, un homme, ancien soldat traumatisé par une guerre avec des extra-terrestres insectoïdes, est seul dans son phare en plein espace : "Balise 23. Secteur 8. Sur le bord extérieur du champ d'astéroïdes Iain Banks..." Il y guide les vaisseaux pour qu'ils évitent les astéroïdes. Il y entend aussi des bruits étranges un peu partout et croit devenir fou. Dans le phare, une célèbre photo est accrochée (enfin je pense fortement que c'est celle-ci) :

Photo prise le 21 décembre 1989 par Jean Guichard
Phare de la Jument en face d'Ouessant (Finistère)

Au premier abord, Phare 23 est intrigant. Quel est cet univers où il y a des phares dans l'espace ? Qui est ce mystérieux gardien ? Qu'a-t-il vécu pour être traumatisé à ce point ? D'où viennent ces bruits qu'il entend ? 

Pourtant, ce roman ressemble un peu trop à un exercice littéraire : une bonne partie du texte est un monologue, avec un ton parlé et franc certes attrayant, mais qui finit par devenir lourd malgré son intéressant humour désespéré (et un dialogue surréaliste avec un caillou qui aurait pu s'appeler Wilson). 

"Je déteste avoir une arme braquée sur la tête. Sauf quand c'est moi qui la tiens."

On se demande longtemps s'il y a réellement une intrigue derrière le blabla. De plus, je ne sais pas si le roman a d'abord été diffusé en "épisodes" car il est divisé en cinq parties au début desquelles Howey rappelle les événements précédents, ce qui fonctionne étrangement.

Quoiqu'il en soit, l'idée de phares dans l'espace est assez sympathique, et a un petit goût d'âge d'or de la SF. Après tout la transposition du récit maritime dans l'espace est un classique. J'ai aussi pensé à La Stratégie Ender de Card pour la guerre ou au Voyageur de Smythe pour le côté intimiste/monologue.

Alors finalement, peut-être que vous aimerez beaucoup ce roman qui a des qualités certaines, ou que comme pour moi ce sera une petite déception à cause de tous ses petits défauts... A vous de voir !

Pour résumer, le nouveau roman de Hugh Howey publié chez Actes Sud dans la collection Exofictions est un OLNI, sorte de space-opera inspiré de récits maritimes qui aurait presque pu être écrit à l'âge d'or de la SF. C'est intrigant et plein d'humour plutôt noir. Pourtant, ce texte ressemble un peu trop à un exercice littéraire et le lecteur cherche un bon moment à repérer s'il existe vraiment une intrigue. C'est donc une petite déception pour moi...
Lecture n°5 dans le cadre du
Challenge Summer Star Wars
D'autres avis : Acr0, Sandrine

Phare 23
de Hugh Howey
Actes Sud - Exofictions - Septembre 2016
240 pages
Traduit de l'anglais par Estelle Roudet
Papier : 19,80€ / Numérique : 14,99€
Titre original : Beacon 23 - 2015

13 commentaires:

  1. Je crois que je vais passer mon chemin :/

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  2. il a été publié en épisode en anglais avant d'être réuni en un volume.

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    1. Ah bin voilà ! Je trouve que ça devrait être écrit quelque part, ça choquerait un peu moins !

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  3. J'étais curieuse au début mais mon intérêt est très vite retombė car le récit partait dans tous les sens sans rien m'amener.

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    1. J'avoue que la fin rattrape un peu la sauce, mais effectivement ça marche bizarrement

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  4. Mouais... Au vu des différents avis, je crois que je vais faire l'impasse.

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  5. Rassure-moi, il peut se lire indépendamment de sa série SILO ?

    A.C.

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    1. Bien sûr ! Quelque chose t'a fait penser le contraire dans ma chronique ?

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  6. Pour le coup l'aspect maritime m'intéresse pas mal, je vais voir pour l'emprunter et tester !

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  7. Merci pour l'article. Je viens finir le livre et je cherche des critiques sur internet qui s'accordent avec mon ressenti de ... rester sur ma faim. Je suis totalement d'accord que le monologue interne devient tres vite lourd. Il y a bien trop de repetitions! A un moment, pendant les 3/4 d'une page entiere, c'est des phrases courtes qui commencent toutes par 'Peut-etre'. Si c'etait un effet de style unique dans le livre entier, pourquoi pas. La, c'est bourre d'anaphores sans interet! C'est dur pour mois de dire que je n'aime pas un livre, car c'est du travail et de l'investissement de la part de l'auteur. Pourtout il y a vraiment trop de choses qui clochent! Trop de terminologies non expliquees, un suspens plus blasant qu'insoutenable, une reflexion sur la guerre ennuyante - oui c'est mal, des contradictions entre les chapitres et d'une phrase a l'autre. Un coup le personnage sait que le son ne voyage pas dans l'espace et la phrase d'apres il y a 'un gros bruit metallique' et 'un vacarme' lorsque deux vaisseaux rentrent en colision. Bref, une quantite importante de details desagreables dans une intrigue qui n'a ni queue ni tete. Je ne veux meme pas mentionner Rocky/Wilson... Et tous ces personnages qui apparaissent et disparaissent sans plus d'explication, sans plus de description que leur physique. C'est navrant.
    Je suis quand meme contente de l'avoir lu et je lirai Silo, mais je pars du mauvais pied avec cet auteur.

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