mardi 29 décembre 2020

La Vie seule de Stella Benson

"Elle s'accroupit soudainement et se mit à se battre avec un tiroir. Il est clair que le tiroir était un des descendants de l'épée Excalibur."
 
La Vie seule est un roman de Fantasy de 1919 écrit par Stella Benson, traduit pour la première fois en 2020. Il est publié chez les Éditions Cambourakis (mais pas que, je vous raconte ci-après le dialogue entre Vert et moi sur Twitter !)

Londres, 1918. Alors que les bombardements tétanisent la ville, Sarah Brown, œuvre sans grande conviction dans un comité de bienfaisance. Un jour, une sorcière lui propose de s'installer à La vie seule, la curieuse pension dont elle est la tenancière.
 
L'histoire de la traduction de ce livre est vraiment surprenante. 
 
Publié en 1919, il vient tout juste, 100 ans plus tard, d'être traduit en français. Vert du blog Nevertwhere, un beau jour de décembre (ou de novembre ça passe trop vite), publie sur Twitter un avis sur un roman de Stella Benson, Le Fort Intérieur, qu'elle vient de lire chez Callidor dans la belle collection L'Âge d'or de la Fantasy. Je lui réponds que moi aussi, j'ai trouvé un livre de cette autrice à lire très bientôt, La Vie seule. Étonnant ces parutions simultanées d'une autrice disparue depuis longtemps ! Et nous nous rendons compte que c'est LE MÊME ROMAN qui a été traduit par deux maisons d'édition et donc deux traductrices différentes. Les éditeurs s'en sont rendus compte pendant le confinement, mais par respect pour leurs traductrices qui avaient bien avancé voire fini le travail, ils ont maintenus leurs publications ! On peut les saluer pour ça !

Vous avez donc deux éditions/traductions bien distinctes, qui selon moi peuvent parfaitement l'une et l'autre trouver leur public (ou permettre une comparaison amusante des traductions) :
  • La Vie seule chez Cambourakis, traduit par Leslie de Bont, format poche avec une illustration de couverture de l'autrice, au prix de 10€
  • Le Fort intérieur et la sorcière de l'île Moufle, traduit par Faustine Lasnier, avec des illustrations d'Anouck Faure et une postface de Jem Bloomfield, en grand format, à 19,90€
La couverture chez Callidor
Bon sinon, de quoi ça cause, ce roman doublement traduit ?

Une sorcière un peu paumée débarque un soir en pleine réunion d'un comité de charité constitué de femmes, dont Sarah Brown. Le tout est un peu mouvementé et en repartant, elle oublie Harold, son balai. Sarah décide de le lui ramener et découvre que la sorcière est gérante d'une pension pour personnes seules appelée La Vie seule. Elle décide de s'y installer.
 
Alors déjà c'est génial, parce que l'autrice est clairement de gauche et féministe, à une époque où ce n'était pas si simple ! Elle était admirée de Virginia Woolf. Son histoire de comités de charité, dont l'aide est subordonnée à être "un bon pauvre", est sarcastique à souhait. Avant-gardiste, elle propose essentiellement des personnages féminins savoureux, dont certaines vivent même seules (bon d'accord avec leur chien David et leur valise Humphrey !)  
 
C'est absurde à la british, très fantaisiste et ça a pris peu de rides.

"Les chats noirs sont les seuls attributs un peu tape-à-l’œil de la magie ; même les débutants parviennent à les faire apparaître comme bon leur semble. Il doit être déroutant pour un animal aussi méticuleux que le chat de vivre de manière intermittente et de ne jamais savoir, pour ainsi dire, s'il existe ou s'il n'existe pas." (Stella Benson, 1919, inventant le chat noir de Schrödinger)

La Vie seule
de Stella Benson
Éditions Cambourakis - Octobre 2020
208 pages
Traduit par Leslie de Bont
Illustration de couverture de Stella Benson
Titre original : Living alone - 1919

4 commentaires:

  1. Ça a donc l'air aussi bien dans les deux éditions, ça fait deux fois plus de chances de le lire un jour.
    Et du coup, qui se dévoue pour lire l'autre version et faire un comparatif ? =P

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors vu de loin je pense que la trad chez Callidor est plus fun !

      Supprimer
  2. Contente que ce roman t'ait plus (même si je n'avais pas franchement de doute).

    Pour l'édition Callidor j'ai demandé à l'éditeur pourquoi il s'était éloigné du titre d'origine, il m'a dit que c'était pour ajouter un peu de poésie (en jouant sur le double sens for/fort) et faire ressortir le côté loufoque/incongru. Je ne sais pas à quel point ça se reflète sur l'ensemble du roman (faudrait qu'on échange des morceaux de livre pour voir xD)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je e demande si la version Callidor serait pas un peu plus fun quand même

      Supprimer

Pages vues