lundi 10 février 2014

Vampires à contre-emploi, anthologie chez Mnémos

Vampires à contre-emploi, dirigé par Jeanne-A Debats et publié chez Mnémos, est l'anthologie officielle des 10 ans des Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres. A cette occasion, j'ai chargé ma très chère Vert de m'en procurer un exemplaire sur le salon. Elle a décidé de faire un marathon impressionnant, et me voici  avec TOUTES les nouvelles dédicacées, ainsi que la postface de l'anthologiste, et même un dessin de Nicolas Fructus, l'illustrateur de la couverture ! Donc wahou, et merci Vert !

L'anthologie Vampires à contre-emploi avait un gros atout pour m'attirer : les auteurs qui ont écrit les textes n'avaient jamais touché auparavant à la figure du vampire. Je suis moi-même assez peu friande de ce genre de personnages. A moins qu'il ne soit extra-terrestre - Terre Vampire de E.E. Knight - et/ou modifié génétiquement - Le Passage de Justin Cronin - et/ou qu'il évolue dans un cadre post-apocalyptique - Les deux cités précédemment -, et/ou qu'il bosse pour le Vatican - et que le titre soit une private joke : Métaphysique du vampire de Jeanne-A Debats. A part ça, c'est pas mon truc, je préfère les zombies. Je dois avoir un problème avec le côté séduction malsaine de la bête. Alors qu'un mec qui mange des cerveaux ça me dérange moins. Bref.

Un auteur de SF qui s'attaque au vampire peut inventer carrément n'importe quoi (dans le bon sens du terme, pas taper hein !), choisir de le situer dans un monde futuriste qui étonnamment (ou pas) m'est plus familier que n’importe quel autre dans la littérature, démontrer que les vampires ne sont pas ceux que l'on croit, ne pas prendre le mythe au pied de la lettre, bien au contraire, en démontrant que le pire monstre n'est pas forcément la créature fantastique.


A thème improbable, titre improbable : vous trouverez donc dans ce livre un texte intitulé Pire que le vent de Philippe Curval, qui nous offre un jeu de mots euh... un jeu de mots. Son texte pointe que les vampires ne sont pas toujours ceux que l'on croit. De la façon dont c'était parti au début du récit, j'avais pensé frémir davantage, dommage ! De plus, les changements de lieux, de personnages, ou de temps ne sont pas marqués suffisamment : une ligne sautée, ou un genre de  *** ou de ---- entre les paragraphes concernés auraient été bienvenus, car cela m'a souvent disturbée dans ma lecture. Le texte est sympathique, mais j'ai préféré le début angoissant à la fin assez convenue.

Christian Léourier nous présente un vampire vampirisé dans Quelques moments dans la carrière d'un honorable homme d'affaires, rejoignant Philippe Curval sur le fond : l'être humain est souvent pire que le monstre. Ils ont raison, ne croyez-vous pas ?

Je continue sur un titre que je trouve drôle : Trou noir contre vampire d'Olivier Paquet, qui est en fait métaphorique. Franchement c'est dommage, ça m'aurait fait kiffer qu'il aille au bout de l'idée. Mais cette histoire de réseaux sociaux vitaux a quand même quelque chose de dérangeant, et donc de bien vu.

Marianne Leconte, la seule femme du recueil (mais que fait l'anthologiste), nous offre une nouvelle puissante : Femme fatale. Cette rousse flamboyante vampirise des jeunes femmes, emportée par sa monstrueuse moto. Un texte d'une sensualité indéniable, un de mes préférés !

Autre de mes récits favoris, Les Ravageurs : une histoire d'amour de Christian Vilà. Troublante et brouillant les pistes, j'ai juste adoré l'histoire et sa construction. Superbe.

Les Miroirs de l’Éternité de Simon Bréan fait s'affronter la science et le mythe, pour au final aboutir à une nouvelle SF avec des vampires plutôt bien pensée.

Icare hermétique d'Ugo Bellagamba est une dystopie dans laquelle les condamnés peuvent choisir entre être cryogénisés à perpétuité ou partir en exil sur une planète bagne. Une belle et sombre histoire de résistance et de révolte, triste et poétique.

Timothée Rey, encore une fois j'ai tenté, encore une fois je n'y arrive pas ! Pourtant sa nouvelle S'il te plait, désenzyme-moi un InMouton est particulièrement originale. Entièrement rédigée en alexandrins, narrée par une IA, je ne suis pas du tout entrée dedans, peut-être aussi la faute aux intéressantes mais trop nombreuses notes de bas de page.

La Cure d'Oliver Gechter est un récit que j'ai bien apprécié, qui prouve que quand on essaie de dompter un animal sauvage, on ferait bien de surveiller ses arrières. Un voyage dans l'espace assez mortel !

Thomas Geha a lui aussi écrit une histoire de vampire ce qui prouve que tout est possible dans cette antho. Le Vampire et Elle est d'une noirceur impressionnante, cependant l'espoir renaît dans le sang. Court, sombre, un très beau texte.

Beaucoup y ont cru de Raphaël Granier de Cassagnac achève le recueil sur une note humoristique, et moi aussi j'y ai cru !

Pour résumer, Vampires à contre-emploi dirigé par Jeanne-A Debats chez Mnémos part d'une idée originale : demander à des auteurs de SF n'ayant jamais abordé le mythe du vampire d'écrire une nouvelle dessus. Cela donne des textes différents, décalés, qui puisent plus dans la SF que dans le fantastique. Moi qui n'aime pas vraiment les vampires, j'ai bien apprécié ma lecture, mention spéciale à Marianne Leconte et cette nouvelle d'une sensualité effrayante, à Christian Vilà et sa superbe et troublante histoire, à Ugo Bellagamba pour son Icare d'un autre temps, et à Thomas Geha pour avoir écrit le texte le plus court mais aussi un des plus sombres de l'anthologie. Certaines nouvelles m'ont paru moins intéressantes, mais j'ai néanmoins passé un étrange et bon moment !


Lecture n°13 dans le cadre
du challenge Francofou

13 commentaires:

  1. Pour tout avouer, j'ai déjà commis une nouvelle avec un vampire. Dans l'anthologie L'esprit des bardes (Nestiveqnen éditions). La nouvelle s'appelait La nuit du Suner-Gwad. Mais je suis pas vraiment un grand fan de vampires, ça c'est sûr (j'en ai pourtant publié un bien sympa chez Ad Astra !).

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    1. Ah tiens, je ne la connaissais pas !
      Oui il ne faut pas être sectaire, comme je l'ai dit :p D'ailleurs il est très bien Métaphysique du vampire.

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  2. Ah bé moi non plus, je ne savais pas, Thomas, sinon je t'aurais pas pris^^ (règles toussa^^)
    Sinon Lune, pour ce qui est des filles, j'en avais contacté autant que de garçons, eh ben elles se sont TOUTES désistées, les garceluchettes, sauf Marianne^^

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    1. Je me doutais que ce n'était pas de ton fait, mais je préfèrais demander quand même ! Bien contente que Marianne ait joué le jeu.

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    2. Je l'avais complètement oubliée !

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  3. t'aurais dû lire wiki, elle y est ^^ (je viens de l'y voir)^^

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    1. Ben, je me rappelle de cette nouvelle, mais après dix ans, j'avais zappé qu'il y avait un vampire dedans. Je l'ai relue il y a quelques jours pour un éventuel recueil...

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  4. T'façon c'est fait, et perso ça m'arrange parce que son texte est super !

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    1. on va dire que ça annule les quelques cafouillages qu'il y a eu avec mon nom ;)
      match nul ?

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    2. ben dans la mesure où les cafouillages en question ne sont pas de mon fait mais que j'en suis responsable, de la même façon que je ne savais pas que tu avais déjà écrit une nouvelle de vampire, mais j'aurais dû le savoir, y'a pas de match nul qui tienne, je suis obligée de prendre tout sous mon chapeau... :)

      dire que ça me fait rire en revanche... c'est une autre histoire...

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  6. Damned tu vas me faire regretter de ne pas l'avoir lu en douce avant de te l'envoyer xD

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